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Infos citoyennes

30/04/24
Réaliser un bilan complet de fertilité en Guyane : c’est désormais possible !

Depuis le 11 mars, le laboratoire Eurofins propose la réalisation de spermogramme, uniquement sur prescription médicale et sur rendez-vous. Il s’agissait du dernier chaînon manquant pour réaliser un bilan complet de fertilité sur le territoire. Ce progrès s’inscrit dans la mise en place du parcours d’aide médicale à la procréation en Guyane, coordonnée par le Dr Karen Mencé, gynécologue au CHK.

Des milliers de couples guyanais ayant des difficultés à avoir un enfant ont vécu ce parcours du combattant : plusieurs allers-retours aux Antilles ou dans l’Hexagone, parfois pour une simple consultation, jusqu’à la technique d’assistance médicale à la procréation (AMP) qui sera choisie : insémination artificielle, fécondation in vitro ou fécondation par injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI). Ce temps est désormais révolu. Avec l’installation des spermogrammes au laboratoire Eurofins, l’intégralité du bilan de fertilité peut être réalisé en Guyane. Seul le geste final doit être réalisée hors du territoire.

« Nous améliorons l’offre de soins », se réjouit le Dr Didier Musso, responsable du laboratoire de biologie médicale. Le déploiement de la technique, retardé par le surcroît d’activité lié à l’épidémie de dengue, a débuté mi-mars. Il n’est accessible aux patients que sur prescription médicale et sur rendez-vous, prévient le biologiste. Et idéalement dans le cadre de la filière d’aide médicale à la procréation qui s’est mise en place en Guyane.

Des référents en médecine de la reproduction dans les trois hôpitaux

La structuration de la filière d’aide médicale à la procréation  a été impulsée par le Dr Karen Mencé, gynécologue au Centre Hospitalier de Kourou. Elle bénéficie de l’appui de deux confrères : le Dr Alain Kamga, gynécologue-obstétricien au Centre Hospitalier de Cayenne, et le Dr Kayoumath Zankaro, échographiste - gynécologue au Centre Hospitalier de l’Ouest guyanais, ainsi que du travail de coordination du Dr Jane Poincenot, conseillère médicale à l’Agence Régionale de Santé. Après avoir occupé un poste d’assistant partagé entre le CHK et l’hôpital Bichat (AP-HP), le Dr Mencé a rejoint Kourou à temps complet en 2021. Depuis, une unité fonctionnelle de médecine de la reproduction a été créée au sein de l’établissement.

La mise en place de ce bilan complet de la fertilité était une étape nécessaire. Depuis plusieurs années, les femmes en bénéficient : dosage hormonal, sérologie virale, échographie pelvienne et radio des trompes sont réalisés en Guyane. C’est désormais le cas pour les hommes avec la sérologie virale et donc le spermogramme (technique possible à une époque à l’ancien laboratoire Carage toutefois, mais avec des délais d’attente importants).

De premières RCP réalisées

Le Dr Mencé est satisfaite des premiers bilans transmis par Eurofins. « Les résultats sont complets et corrects. Les premiers à en bénéficier ont été staffés. Nous avons réalisé deux réunions de concertation pluridisciplinaires et ils ont été acceptés pour une FIV. Réaliser l’intégralité du bilan de fertilité en Guyane nous permet de réduire les délais. »

D’autres progrès sont attendus dans ce domaine. « Les inséminations artificielles pourraient être possibles d’ici à la fin de l’année », espère le Dr Mencé. Le déploiement sur le territoire de techniques d’assistance médicale à la procréation sera logiquement la prochaine étape. Il figure parmi les objectifs du schéma régional de santé 2023-2028

Un accès uniquement sur rendez-vous et prescription

Il ne sert à rien de se présenter spontanément au laboratoire Eurofins pour réaliser un spermogramme. L’accueil des patients se fait uniquement sur rendez-vous et sur prescription médicale. Et idéalement dans le cadre de la filière d’assistance médicale à la procréation, insistent les Dr Didier Musso et Joris Voisin. L’analyse peut être prescrite par un médecin, une sage-femme ou un gynécologue. Pour rappel, certaines personnes ne sont pas éligibles à la fécondation in vitro en raison de leur âge, d’une réserve ovarienne trop faible. La FIV n’est pas non plus accessible aux personnes bénéficiant de l’Aide médicale d’Etat (AME).

Une cinquantaine de patients depuis le 11 mars

 « Nous priorisons les demandes de couples inscrits dans un parcours de fécondation in vitro (FIV) et ceux orientés par le Dr Mencé et ses confrères », poursuivent les deux biologistes. Les personnes contactant le laboratoire actuellement se voient proposer un rendez-vous en juillet ; les délais sont plus courts pour les personnes adressées par la filière AMP. En outre, le nombre de créneaux est limité : la majeure partie de l’analyse se fait manuellement, ce qui prend beaucoup de temps. « Nous réalisons l’intégralité du bilan initial : test de migration survie, spermogramme et spermoculture. »

« Depuis le 11 mars, nous avons reçu une cinquantaine de patients. Une centaine sont en attente, précise le Dr Joris Voisin. Avant le rendez-vous, nous les appelons pour leur donner quelques consignes : respecter deux à sept jours d’abstinence avant le rendez-vous, venir seul et bien s’hydrater. Nous leur expliquons également comment cela se passe. A leur arrivée, ils se signalent au vigile. Ils sont adressés directement à une secrétaire et sont dirigés vers une salle isolée et dédiée au recueil de sperme, sans avoir à attendre. Nous réalisons également un interrogatoire pour aider à l’interprétation des résultats et adapter notre prestation de conseil. Ils peuvent ensuite repartir immédiatement après le recueil. Nous faisons en sorte que tout cela soit à la fois rapide et discret. »

Ces derniers mois, le laboratoire a investi dans de nouveaux équipements pour réaliser le bilan complet : microscope à contraste de phase pour observer les spermatozoïdes, avec platine chauffante pour qu’ils restent à 37°C, balances de précision pour mesurer très exactement le volume de sperme, un compteur spécifique pour étudier les anomalies de formes des spermatozoïdes, différents colorants et réactifs spécifiques à la biologie de la reproduction.

Le test de survie consiste à reproduire in vitro les étapes de filtration et de sélection des spermatozoïdes à travers les voies génitales féminines. C’est cette technique, absente jusque-là en Guyane, qui permettra de choisir la technique d’aide médicale à la procréation. Le spermogramme permet d’apprécier les caractéristiques macroscopiques (pH, viscosité, couleur) et microscopiques du sperme (mobilité et concentration des spermatozoïdes, vitalité et proportion de formes typiques). Quant à la spermoculture, elle permet de rechercher les bactéries présentent dans le sperme. Le laboratoire envisage de s’inscrire pour faire accréditer cette activité à partir de l’année prochaine. « Nous souhaitons fournir la même qualité de résultats que les laboratoires spécialisés dans les FIV », conclut le Dr Voisin.

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