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Infos citoyennes

29/09/21
En Guyane aussi, le variant delta frappe davantage les enfants

Cette quatrième vague se traduit par une hausse des hospitalisations pour Covid-19. Et parmi ces hospitalisations, la part des enfants est plus élevée. Dans son dernier point épidémiologique, Santé publique France relève que 9 % des admissions à l’hôpital, c’est-à-dire une sur onze, concernent des patients de moins de 20, « le double de ce qui avait été observé lors de la 3e vague ». Le Pr Narcisse Elanga, chef du service de pédiatrie à l’hôpital de Cayenne, constate depuis deux semaines une augmentation des hospitalisations d’enfants pour Covid-19, avec des formes également plus graves. 

Avec cette quatrième vague de Covid-19, le service de pédiatrie de Cayenne est-il également touché ?
Cette quatrième vague a débuté il y a un mois et demi. Nous avons d’abord cru que ça allait, avec un cas par-ci, un cas par-là. Et il y a deux semaines, on a été surpris. Nous avons eu jusqu’à 8 enfants sur 10 atteints de Covid-19.

Quel avait été l’impact des précédentes vagues sur le service de pédiatrie ?
Lors de la première vague, nous avions dû créer un secteur Covid, pour ne pas mélanger les enfants. Au départ, nous n’en avions qu’un. On avait pu l’isoler dans une chambre. Puis deux, puis trois. On a donc créé un secteur chez les nourrissons. Nous avons été débordés et il a fallu créer un secteur de dix lits. Cela nous a permis d’isoler les enfants et d’éviter les infections nosocomiales. Les deux autres vagues ont été plus modérées.

Cette quatrième vague implique-t-elle des réorganisations ?
Oui. Quand dans un secteur il fallait deux infirmières, il en faut quatre. Cela signifie augmenter le temps de travail. Au lieu de faire trois fois douze heures par semaine, elles font quatre fois douze heures. C’est moins de temps de repos. Certaines font davantage d’heures supplémentaires. Tous les enfants, quel que soit leur âge, vont dans l’unité Covid qui se trouve chez les grands enfants. Pour les infirmières, cela nécessite de s’adapter quand il faut s’occuper d’un enfant de 3 mois, avec le biberon, les couches, et d’un autre de 12 ans. C’est parfois déstabilisant, stressant. La semaine où nous avons eu neuf cas, il y avait de très petits bébés, un abcès pulmonaire... Ce n’était pas évident pour elles.

Quel tableau clinique présentent ces enfants ?
Ces enfants du secteur Covid ne sont pas différents des autres vagues. Ils rentrent pour les mêmes pathologies que d’habitude, mais sont Covid+. On a même des bronchiolites à Covid. Ils présentent un tableau de bronchiolite et seul le Covid est positif. On les traite avec un peu d’oxygène et ça passe en trois, quatre jours. On a aussi des accès de fièvre isolés chez des petits bébés. Et des cas classiques de diarrhée. A côté de ça, nous avons des cas plus graves : par exemple des enfants avec des insuffisances cardiaques et qui sont Covid+. Est-ce le Covid qui a aggravé leur tableau ? On ne sait pas. Mais ce sont souvent des patients qui sont connus comme souffrant d’une cardiopathie congénitale. Nous avons eu des enfants diabétiques avec le Covid. Est-ce le Covid qui a déclenché l’acidocétose ? On ne sait pas. Ce sont des cas de diabète sévères avec des cas de comas diabétiques. On a même eu un abcès pulmonaire Covid. Ce n’était pas une surinfection.

Qu’en est-il des cas de syndrome inflammatoire multi-systémique infantile (PIMS) ?
Nous constatons une émergence des cas de PIMS. Davantage que lors des précédentes vagues. Jusque-là, nous avions eu deux cas à Cayenne et un à Saint-Laurent. C’était des PIMS qui ne nous paraissaient pas très sévères, avec un traitement à base de corticoïdes. Ça nous rappelait le syndrome de Kawasaki et on le traitait de la même manière. Mais depuis un mois, nous avons eu cinq cas de PIMS. Très sévères. Ils sont plus nombreux et plus graves. Il y a des atteintes cardiaques majeures, hépatiques, rénales. C’est multiviscéral, avec une détresse respiratoire associée.

C’est une vague qui paraît assez violentes par rapport aux autres, avec des PIMS plus nombreux et plus sévères. Et cette vague n’est pas finie. Sur les cinq que nous avons eus, trois sont partis en réanimation. Quand on a des enfants qui doivent être transférés à réanimation, c’est à Fort-de-France. Le dernier que nous avons transféré, c’était mardi dernier, en avion militaire. Pendant longtemps, pour nous, le PIMS était une vue de l’esprit. On voyait ça dans les livres. Quand on les voit en vrai, c’était impressionnant. Le dernier avait une atteinte cardiaque majeure, longtemps après son Covid. Pour nous, ça devient très concret. Nous avons un protocole commun avec la Martinique pour la prise en charge des PIMS.

Vous constatez également des pneumopathies post-Covid chez des enfants…
Oui. Des cas comme ça, nous n’en avions pas avant. Ce sont des enfants qui font des pneumopathies post-Covid majeures, bilatérales, qu’il faut placer d’emblée sous ventilation non invasive. Nous avons infirmé un sixième cas de PIMS : l’enfant est rentré initialement pour un tableau de détresse respiratoire. Il s’améliore mais avec un signe inflammatoire majeur, sans atteinte cardiaque associée. On a considéré ça comme une pneumopathie post-Covid, alors qu’il avait fait un Covid asymptomatique. C’était un enfant obèse : 10 ans, 70 kg. Cela rappelle un peu les formes adultes de pneumopathie.

Ces enfants souffrent-ils tous de comorbidités ?
Non. Le PIMS peut toucher un enfant qui, jusque-là, était bien portant. Il fait un Covid classique, s’en sort et, brutalement, fait de la fièvre, souffre de troubles digestifs, d’une atteinte respiratoire.

Combien de temps après l’infection interviennent ces PIMS ?
Ce peut être d’une semaine à un mois après le début de l’infection. L’infection est souvent guérie, voire oubliée.

Certains enfants semblent-ils plus à risque que d’autres ?
Nous avons des cas dans toutes les tranches d’âges, des nouveaux-nés jusqu’à 15 ans, des garçons, des filles. Le poids des comorbidités est moins marqué que chez les adultes.

Avec malgré tout un taux d’hospitalisation moins élevé que chez les adultes…
Bien sûr. Quand on voit le nombre d’écoles fermées. Il y a beaucoup de cas mais nous n’avons pas tant d’enfants que ça. Par semaine, on peut hospitaliser à peu près un enfant par jour.

L’impact est-il le même à Saint-Laurent du Maroni et à Kourou ?
Saint-Laurent est tout aussi impacté. Kourou un peu moins. Beaucoup d’enfants sont pris en charge en ambulatoire. S’ils avaient des PIMS, ils seraient transférés chez nous.

Avez-vous hospitalisé des enfants de plus de 12 ans vacciné ?
Non. Nous n’avons aucun enfant vacciné en secteur Covid. Nous avons d’ailleurs très peu d’enfants vaccinés. Quelques-uns prennent leur vaccin ici.

Arrivez-vous à déterminer l’origine de la contamination des enfants hospitalisés ?
C’est de l’intrafamilial. Quand on les interroge, c’est lors de rassemblement familiaux. L’école vient de commencer. On verra s’il y a un effet.

Savez-vous si les parents sont vaccinés ?
Oui, on arrive à interroger les parents, à le savoir. Malheureusement, les parents ne sont pas vaccinés.

Pour vos confrères et professionnels de santé de ville, y a-t-il des points sur lesquels être vigilants ?
Ils sont sensibilisés. Quand un enfant sort d’un Covid, fait de la fièvre depuis trois jours et souffre de troubles digestifs, il faut nous l’envoyer. L’HAD (hospitalisation à domicile) nous a envoyé un enfant récemment. Cela peut-être une forme asymptomatique. D’où l’importance d’avoir été testé.

Cet article est issu de la Lettre pro de l’Agence régionale de santé. Vous pouvez vous y abonner en remplissant le formulaire suivant : https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html


This fourth wave is reflected in an increase in hospitalizations for Covid-19. And among these hospitalizations, the proportion of children is higher. In its latest epidemiological point, Public Health France notes that 9% of hospital admissions, that is to say one in eleven, concern patients under 20, "double what was observed during the 3rd wave ”. Prof. Narcisse Elanga, head of the pediatrics department at Cayenne hospital, has observed an increase in children's hospitalizations for Covid-19 for two weeks, with also more serious forms.

With this fourth wave of Covid-19, is the Cayenne pediatric department also affected?
This fourth wave started a month and a half ago. At first we thought it was okay, with a case here, a case there. And two weeks ago, we were surprised. We have had up to 8 out of 10 children with Covid-19.

What had been the impact of previous waves on the pediatric ward?
During the first wave, we had to create a Covid sector, so as not to mix the children. Initially, we only had one. We had been able to isolate him in a room. Then two, then three. So we created an infant sector. We were overwhelmed and had to create a ten-bed sector. This allowed us to isolate the children and prevent nosocomial infections. The other two waves were more moderate.

Does this fourth wave involve reorganizations?
Yes. When in a sector you need two nurses, you need four. It means to increase the working time. Instead of doing three times twelve hours a week, they do four times twelve hours. It’s less time to rest. Some are working more overtime. All children, regardless of their age, go to the Covid unit which is found in older children. For nurses, this means adapting when it comes to caring for a 3 month old child, with a bottle, diapers, and a 12 year old. It is sometimes unsettling, stressful. The week we had nine cases, there were very small babies, a lung abscess ... It was not obvious to them.

What clinical picture do these children present?
These children of the Covid sector are no different from other waves. They return for the same conditions as usual, but are Covid +. We even have bronchiolitis at Covid. They present a picture of bronchiolitis and only the Covid is positive. We treat them with a little oxygen and it goes in three, four days. We also have isolated bouts of fever in small babies. And classic cases of diarrhea. Besides that, we have more serious cases: for example children with heart failure and who are Covid +. Is it the Covid that worsened their picture? We do not know. But these are often patients who are known to have congenital heart disease. We have had diabetic children with the Covid. Was it the Covid that triggered the ketoacidosis? We do not know. These are cases of severe diabetes with cases of diabetic comas. We even had a Covid lung abscess. It was not a superinfection.

What about cases of infantile multisystem inflammatory syndrome (PIMS)?
We are seeing an emergence of cases of PIMS. More than in previous waves. So far, we had had two cases in Cayenne and one in Saint-Laurent. It was PIMS that did not seem very severe to us, with treatment with corticosteroids. It reminded us of Kawasaki syndrome and we treated it the same way. But in the past month, we have had five cases of PIMS. Very severe. They are more numerous and more serious. There are major cardiac, hepatic and renal attacks. It is multivisceral, with associated respiratory distress.

This is a wave that looks quite violent compared to the others, with more and more severe PIMS. And this wave is not over. Of the five we had, three went to intensive care. When we have children who must be transferred to intensive care, it is in Fort-de-France. The last one we transferred was last Tuesday in a military plane. For a long time, for us, PIMS was a fig leaf. We saw that in the books. When you see them in real life, it was impressive. The last one had a major heart attack, long after his Covid. For us, it becomes very concrete. We have a common protocol with Martinique for the management of PIMS.

You are also seeing post-Covid pneumonia in children ...

Yes. Cases like that we didn't have before. These are children with major bilateral post-Covid pneumonia who must be placed on non-invasive ventilation from the outset. We have ruled out a sixth case of PIMS: the child initially returned with a picture of respiratory distress. It is improving, but with a major inflammatory sign, with no associated cardiac involvement. We considered it post-Covid pneumonia, even though he had asymptomatic Covid. He was an obese child: 10 years old, 70 kg. It is somewhat reminiscent of adult forms of pneumonia.

Do these children all have co-morbidities?
No. PIMS can affect a child who was previously well. He had a classic Covid, got out of it and suddenly had a fever, suffered from digestive problems, respiratory damage.

How long after infection does these PIMS occur?
It can be from a week to a month after the onset of infection. The infection is often cured or even forgotten.

Do some children seem to be more at risk than others?
We have cases in all age groups, newborns up to 15 years old, boys, girls. The burden of comorbidities is less marked than in adults.

Despite everything, a lower hospitalization rate than in adults ...
Sure. When you see the number of schools closed. There are a lot of cases, but we don't have that many children. Per week, approximately one child can be hospitalized per day.

Is the impact the same in Saint-Laurent du Maroni and in Kourou?
Saint-Laurent is just as affected. Kourou a little less. Many children are taken care of on an outpatient basis. If they had PIMS, they would be transferred to us.

Have you hospitalized children over 12 years of age vaccinated?
No. We have no children vaccinated in the Covid sector. We have very few vaccinated children. A few take their vaccine here.

Can you determine the origin of the contamination of hospitalized children?
It’s intra-family. When they are questioned, it is at family gatherings. School has just started. We'll see if there is an effect.

Do you know if the parents are vaccinated?
Yes, we manage to question the parents, to find out. Unfortunately, the parents are not vaccinated.

For your colleagues and city health professionals, are there any points to be vigilant?
They are sensitized. When a child comes out of a Covid, has had a fever for three days and suffers from digestive problems, they should be sent to us. The HAD (home hospitalization) sent us a child recently. It may be an asymptomatic form. Hence the importance of having been tested.

This article is from the Professional Letter of the Regional Health Agency. You can subscribe to it by filling out the following form: https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html
 

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