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Infos citoyennes

01/04/22
Des pistes pour attirer davantage de professionnels libéraux

L’Agence Régionale de Santé s’est dotée d’une feuille de route de développement des soins ambulatoires. Issue d’abord d’un état des lieux et d’entretiens avec les professionnels de Saint-Laurent du Maroni et du littoral ouest, elle définit des axes et des chantiers concrets pour attirer et fidéliser des professionnels déjà peu nombreux et dont un nombre important partira à la retraite dans les prochaines années.

Au 31 décembre, 27 des 110 médecins libéraux de Guyane avaient plus de 65 ans. Et 21 autres avaient entre 60 et 64 ans. Dans une étude sur l’offre de soins ambulatoires en Guyane, l’Agence Régionale de Santé (ARS) constate qu’il faudrait que 71 généralistes et 51 spécialistes s’installent en Guyane d’ici à 2030 pour conserver la couverture médicale actuelle. Or dans le même temps, le nombre de professionnels de santé va diminuer au niveau national. Les attirer et les stabiliser en Guyane est au cœur de la feuille de route de développement des soins ambulatoires en Guyane, présentée hier à la Commission Spécialisée de l’Organisation des Soins (Csos) ainsi qu’au comité de pilotage CHU de la semaine dernière.

Cette feuille de route est issue d’une première étude pour renforcer l’offre libérale dans l’ouest, d’Apatou à Mana en passant par Saint-Laurent du Maroni : le Bas-Maroni et ses 60 000 habitants ne comptent que 16 médecins libéraux, dont 6 ont plus de 60 ans. Le constat vaut pour les spécialistes. A l’échelle de toute la Guyane :

  • Les deux seuls praticiens libéraux de chirurgie générale ont plus de 65 ans ;
  • La moitié des 19 gynécologues-obstétriciens, des ophtalmologues et des pédiatres ont plus de 55 ans ;
  • Le seul oto-rhino-laryngologiste a plus de 85 ans et le seul gastro-entérologue – hépatologue plus de 75 ans.

En s’appuyant sur les initiatives déjà existantes, sur le Projet Régional de Santé révisé et sur le rapport IGAS sur le développement de l’offre de soins (plus communément appelé rapport CHU), l’ARS a établi sa feuille de route autour de 5 axes :

  • Instituer une gouvernance territoriale sur les questions de santé (ARS-ville-hôpital-CGSS-collectivités territoriales-représentants des usagers) ;
  • Renforcer l’attractivité du territoire ;
  • Améliorer l’accès aux soins par l’appui aux outils de coopération et la télésanté ;
  •  Développer un environnement propice à la délégation de tâches et à une réorganisation des soins ;
  • Améliorer la prise en charge des personnes sans droits.

Des initiatives déjà enclenchées, d’autres à lancer

Certaines initiatives sont déjà enclenchées. Pour faciliter l’arrivée de nouveaux professionnels, l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) médecins libéraux a développé un service de type conciergerie. L’ARS et ses partenaires accompagnent étroitement la création des premières maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), comme cela fut le cas à Saint-Laurent du Maroni. L’offre de formation doit encore être renforcée pour les professionnels. En avril, les médecins de ville pourront ainsi suivre la formation de maître de stage universitaire (MSU) pour la première fois en Guyane.

L’accès à la formation : un critère clé pour les choix d’installation et de maintien

Des études internationales mais aussi des entretiens menés avec les professionnels du territoire font ressortir que la capacité offerte aux praticiens de se former tout au long de leur vie professionnelle est identifiée comme déterminante parmi les facteurs d’installation d’un professionnel de santé et surtout de son maintien sur le territoire. A ce titre, le développement de l’université de Guyane, le développement de l’offre de formation et de sa connaissance par les professionnels est un enjeu stratégique.

Atténuer des contraintes logistiques et difficultés à se faire remplacer

Plusieurs professionnels interrogés dans l’ouest, dans le privé et dans le public, ont indiqué qu’ils auraient aimé travailler comme salariés mais ne pas avoir trouvé d’emploi qui leur convienne. Ils ont aussi cité le manque de locaux aux normes, le coût supérieur du matériel et de son entretien en Guyane, ou encore la charge de travail comme des obstacles majeurs. Ce dernier point apparaît comme un frein majeur : une majorité des professionnels interrogés ont indiqué qu’ils préféraient qu’on les aide à se faire remplacer que recevoir des incitations financières à travailler davantage. Pour tous ces chantiers, la feuille de route propose des actions concrètes.

Les professionnels identifient les points à améliorer sur le territoire

Tout ne relève pas pour autant des professionnels de la santé. A Saint-Laurent du Maroni, les personnes interrogées ont cité le manque général d’attractivité de la Guyane et plus encore de l’ouest, la pauvreté des infrastructures, la difficulté à se loger, le manque d’école avec un niveau jugé satisfaisant, la cherté de la vie comme autant d’éléments qui pèsent dans la balance.

Le renforcement de la relation ville-hôpital, une meilleure lisibilité et cohérence des actions des institutions et la coordination des professionnels apparaissent sont identifiés comme des axes majeurs de progrès. La feuille de route cite l’épisode du départ des médecins du centre de PMI de Saint-Laurent du Maroni : « La vaccination des enfants n’a alors pas été assurée, alors qu’il (aurait été) possible, à l’exemple de Mayotte, de créer un protocole qui permette de déléguer cette tâche aux infirmières. »

Une pratique clinique plus diversifiée qu’ailleurs

Dans ce contexte de départs à la retraite de nombreux professionnels, de baisse du nombre de médecins au niveau national, alors que la Guyane est déjà sous-dotée, faciliter la délégation de tâches et réorganiser les soins seront incontournables. Le rapport IGAS souligne un certain nombre d’actes effectués, dans les CDPS, par les infirmiers par délégation de tâches ou par les sages-femmes en autonomie ou à sur demande des médecins à distance. « En Guyane, les professionnels développent une pratique qui dépasse leurs compétences initiales sans qu’elle ne soit formalisée. »

C’est l’un des arguments majeurs de la Guyane : « Tous les jeunes professionnels (interrogés dans l’ouest) ont fortement apprécié l’autonomie, le champ étendu de leur pratique clinique et les responsabilités qu’ils avaient dans leur activité professionnelle. » Des arguments en faveur de la Guyane souvent cités par les soignants du territoire mais peu connus de ceux qui pourraient vouloir venir.

Des échanges intenses hier avec la CSOS

La Commission Spécialisée de l’Organisation de Soins (CSOS), chargée de formuler des avis sur la politique en matière d’implantation et de financement de l’offre sur le territoire, a renouvelé une partie de ses membres. Hier, pendant trois heures et demie, ils ont échangé avec l’ARS, la CGSS et plusieurs acteurs hospitaliers publics et privés. D’abord pour prendre la mesure de tout ce qui a été fait depuis le début de l’épidémie de Covid-19 : quadruplement du nombre de lits de soins critiques, développement de prises en charge innovantes comme OxyCovid (dispositif de retour à domicile des patients des urgences du CHC à faible risque, sous oxygène, avec un suivi infirmier et des téléconsultations par un médecin de l’hôpital).

Ils sont aussi revenus sur la récente coopération entre le Centre Hospitalier de Cayenne et l’hôpital privé Saint-Gabriel, pendant que le bloc opératoire du CHC était indisponible. Ou encore sur la feuille de route contre le cancer (lire la Lettre pro du 11 février). Le Dr Nadia Sabbah leur a annoncé la tenue, dès ce mois-ci, de consultations d’endrocrino-diabétologie, tous les quinze jours à Kourou. « Aujourd’hui, Kourou, Saint-Laurent du Maroni et les CDPS font partie de la filière » au même titre que le service d’endocrino-diabétologie qu’elle dirige à l’hôpital de Cayenne.

L’article 51, levier financier pour faire émerger des solutions innovantes

L’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale 2018 a été cité comme un outil pour développer encore l’offre de soins sur le territoire. Il permet d’expérimenter de nouvelles organisations en santé reposant sur des modes de financement inédits. C’est le cas par exemple pour la réalisation d’opération chirurgicale en cabinet d’ophtalmologie, une première en France (lire la Lettre pro du 17 novembre). Des interventions de l’URPS chirurgiens-dentistes dans les communes isolées sont en cours d’évaluation. Au niveau national, le dispositif des référents parcours périnatalité (RéPap, lire la Lettre pro du 17 janvier) ou de suivi des patients diabétiques ont également été retenus.

Le renforcement de l’offre de formation a également été détaillé : ouverture de la formation en soins infirmiers à Saint-Laurent du Maroni, formations de manipulateurs en électroradiologie médicale et de préparateurs en pharmacie hospitalière. Le Pr Jean Pujo, chef du service Urgences-Samu au CHC, a présenté le futur diplôme universitaire de médecine d’urgence. Un point a enfin été fait sur les futurs travaux des héli-surfaces en communes, sur le projet de pirogue sanitaire portée par l’ARS sur le Haut-Maroni, et sur la permanence ambulancière, déployée actuellement de 20 heures à 8 heures et qui doit être opérationnelle 24h/24 dès cette année.

En conclusion des échanges, Stéphanie Prévot-Boulard, présidente de la CSOS, s’est dite ravie des échanges et de la participation de plusieurs professeurs du Centre Hospitalier de Cayenne. Dans les prochains jours, ses membres doivent se prononcer sur la définition de zones permettant des aides majorées pour les libéraux qui s’y installent, à partir du projet issu de la concertation entre ARS et représentants des professionnels de santé libéraux.


Cet article est issu de la Lettre pro de l’Agence régionale de santé. Vous pouvez vous y abonner en remplissant le formulaire suivant : https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html  


The Regional Health Agency has adopted a roadmap for the development of outpatient care. Resulting firstly from an inventory and interviews with professionals from Saint-Laurent du Maroni and the west coast, it defines the axes and concrete projects to attract and retain professionals who are already few in number and of which a significant number will retire in the next few years.

As of December 31, 27 of the 110 liberal doctors in French Guiana were over 65 years old. And 21 others were between 60 and 64 years old. In a study on the provision of outpatient care in French Guiana, the Regional Health Agency (ARS) notes that 71 general practitioners and 51 specialists would need to settle in French Guiana by 2030 to maintain current medical coverage. However, at the same time, the number of health professionals will decrease at the national level. Attracting them and stabilizing them in French Guiana is at the heart of the roadmap for the development of outpatient care in French Guiana, presented yesterday to the Specialized Commission for the Organization of Care (Csos) as well as to the CHU steering committee last week. .

This roadmap is the result of an initial study to strengthen the liberal offer in the west, from Apatou to Mana via Saint-Laurent du Maroni: Bas-Maroni and its 60,000 inhabitants have only 16 doctors. Liberals, 6 of whom are over 60 years old. The observation applies to specialists. On the scale of all of French Guiana:

    The only two liberal practitioners of general surgery are over 65 years old;

    Half of the 19 obstetrician-gynecologists, ophthalmologists and pediatricians are over 55;
    The only otolaryngologist is over 85 years old, and the only gastroenterologist – hepatologist is over 75 years old.

Based on existing initiatives, on the revised Regional Health Project and on the IGAS report on the development of the healthcare offer (more commonly known as the CHU report), the ARS has established its roadmap around 5 axes:

  •     Establish territorial governance on health issues (ARS-city-hospital-CGSS-local authorities-user representatives);
  •     Strengthen the attractiveness of the territory;
  •     Improve access to care through support for cooperation tools and telehealth;
  •      Develop an environment conducive to the delegation of tasks and the reorganization of care;
  •     Improve the care of people without rights.

Initiatives already underway, others to be launched

Some initiatives have already been launched. To facilitate the arrival of new professionals, the Regional Union of Health Professionals (URPS) liberal doctors has developed a concierge-type service. The ARS and its partners are closely supporting the creation of the first multidisciplinary health centers (MSP), as was the case in Saint-Laurent du Maroni. The training offer must be further strengthened for professionals. In April, city doctors will be able to follow the training of university internship supervisor (MSU) for the first time in French Guiana.

Access to training: a key criterion for installation and maintenance choices

International studies as well as interviews conducted with professionals in the territory show that the ability offered to practitioners to train throughout their professional life is identified as a determining factor among the factors for setting up a health professional and especially for its retention in the territory. As such, the development of the University of French Guiana, the development of the training offer and its knowledge by professionals is a strategic issue.

Alleviate logistical constraints and difficulties in getting replaced

Several professionals interviewed in the West, in the private and in the public sector, indicated that they would have liked to work as employees but had not found a job that suited them. They also cited the lack of standard premises, the higher cost of equipment and its maintenance in French Guiana, and the workload as major obstacles. This last point appears to be a major obstacle: a majority of the professionals questioned indicated that they preferred to be helped to be replaced rather than to receive financial incentives to work more. For all these projects, the roadmap proposes concrete actions.

Professionals identify areas for improvement

Not everything is the responsibility of health professionals. In Saint-Laurent du Maroni, the people interviewed cited the general lack of attractiveness of French Guiana and even more of the west, the poor infrastructure, the difficulty of finding accommodation, the lack of schools with a level deemed satisfactory, the high cost of living as so many elements that weigh in the balance.

The strengthening of the city-hospital relationship, better clarity and coherence of the actions of the institutions and the coordination of professionals appear to be identified as major areas of progress. The roadmap quotes the episode of the departure of the doctors from the PMI center of Saint-Laurent du Maroni: "The vaccination of the children was not then ensured, whereas it (would have been) possible, for example of Mayotte, to create a protocol that allows this task to be delegated to nurses. »

A more diversified clinical practice than elsewhere

In this context of the retirement of many professionals, the decline in the number of doctors at the national level, while French Guiana is already under-resourced, facilitating the delegation of tasks and reorganizing care will be essential. The IGAS report highlights a certain number of acts carried out, in the CDPS, by nurses by delegation of tasks or by midwives independently or at the request of remote doctors. “In French Guiana, professionals develop a practice that goes beyond their initial skills without it being formalized."

This is one of the major arguments of French Guyana: "All the young professionals (questioned in the west) strongly appreciated the autonomy, the extended scope of their clinical practice and the responsibilities they had in their activity professional. “Arguments in favor of French Guiana often cited by caregivers in the territory but little known to those who might want to come.

Intense exchanges yesterday with the CSOS

The Specialized Commission for the Organization of Care (CSOS), responsible for formulating opinions on policy in terms of setting up and financing the offer on the territory, renewed some of its members. Yesterday, for three and a half hours, they discussed with the ARS, the CGSS and several public and private hospital actors. Firstly to take stock of everything that has been done since the start of the Covid-19 epidemic: quadrupling the number of critical care beds, development of innovative care such as OxyCovid (device for returning home low-risk CHC emergency patients, on oxygen, with nursing follow-up and teleconsultations by a hospital doctor).

They also returned to the recent cooperation between the Center Hospitalier de Cayenne and the Saint-Gabriel private hospital, while the CHC operating room was unavailable. Or even on the roadmap against cancer (read the Professional Letter of February 11). Dr. Nadia Sabbah announced to them the holding, from this month, of endocrino-diabetology consultations, every fortnight in Kourou. "Today, Kourou, Saint-Laurent du Maroni and the CDPS are part of the sector" in the same way as the endocrine-diabetology department that she runs at the Cayenne hospital.

Article 51, a financial lever to bring out innovative solutions

Article 51 of the 2018 social security financing law was cited as a tool to further develop the healthcare offer in the territory. It makes it possible to experiment with new health organizations based on new financing methods. This is the case, for example, for performing surgery in an ophthalmology practice, a first in France (read the Professional Letter of November 17). Interventions by URPS dental surgeons in isolated municipalities are currently being evaluated. At the national level, the system of perinatal course referents (RéPap, read the Professional letter of January 17) or the follow-up of diabetic patients have also been retained.

The strengthening of the training offer was also detailed: opening of nursing care training at Saint-Laurent du Maroni, training of technicians in medical electroradiology and assistants in hospital pharmacies. Professor Jean Pujo, head of the Emergency-Samu service at the CHC, presented the future university degree in emergency medicine. A point was finally made on the future work of the heli-surfaces in communes, on the medical canoe project carried out by the ARS on the Haut-Maroni, and on the ambulance service, currently deployed from 8 p.m. to 8 a.m. and which must be operational 24 hours a day from this year.

In conclusion of the exchanges, Stéphanie Prévot-Bulard, president of the CSOS, said she was delighted with the exchanges and the participation of several professors from the Cayenne Hospital Center. In the coming days, its members must decide on the definition of areas allowing increased aid for liberals who settle there, based on the project resulting from the consultation between ARS and representatives of liberal health professionals.

This article is from the Professional Letter of the Regional Health Agency. You can subscribe to it by filling out the following form: https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html

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