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Jodla 09/02/09
Témoignage : la vie quotidienne dans un village du Haut Maroni cerné par les orpailleurs clandestins

Kindy Opoya a 23 ans. Elle est originaire du village de Talhuen, à deux heures de pirogue de Maripasoula. Elle a décidé d'apporter son témoignage sur l'enfer de la vie quotidienne des Amérindiens du Haut Maroni confrontés à l'orpaillage clandestin. Elle raconte la peur, le fleuve pollué, les abattis dévastés, les difficiles relations avec les autorités, la révolte et le découragement. Un témoignage bien rare dans sa vérité et sa simplicité à dire l'invivable situation d'un peuple abandonné.
Le témoignage de Kindy.

Peu probable qu'on voie un jour dans les rues des marées humaines défiler pour qu'on fasse cesser l'orpaillage clandestin en Guyane. Il y aurait pourtant de bonnes raisons. Dans la longue suite des violences liées à l'orpaillage, une fusillade entre gendarmes et garimperos vient de faire un mort sur l'Approuague, selon une dépêche AFP d'aujourd'hui. Sur le littoral on commence à trouver « préoccupante » la recrudescence du paludisme (communiqué DSDS) dont la carte suit étrangement les zones orpaillées (sur le site de la préfecture, la carte date encore de septembre 2008). Chacun s'en prenant plus volontiers aux chasseurs de moustiques patentés plutôt qu'aux mouvements de population qui facilitent la propagation de la maladie. Depuis des années maintenant, la crique Campi qui se jette dans le Kourou - dernier fleuve épargné par l'orpaillage - est régulièrement polluée (communiqué Maiouri Nature). Des questions de plus en plus âpres se posent sur le mercure et sa toxicité dans l'eau, la faune, la flore. Et quand un bagueur d'oiseaux (Laurent Brucy) écrit au président de la République pour lui rappeler ses devoirs, qui s'en préoccupe ? On oublie aussi volontiers la corruption incontournable de la société autour de toute cette masse d'or qui transite on ne sait comment...

...tant qu'on aura de l'essence à mettre dans nos réservoirs...