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Jodla 15/01/10
Décryptage d'un vote dans la Semaine Guyanaise

Dans une envolée gaullienne à contre-temps, Alain Chaumet y va de son petit refrain mille fois entendu : « Je vous ai compris... », vous avez eu peur...etc...

André Paradis avait sorti sa boule de cristal avant même que les résultats ne soient connus et, lui qui avait appelé à voter oui, nous prédisait un avenir que 70 % d'électeurs avaient déjà subodoré : « ...vous avez dit oui. Alors, mézamis, vous avez à présent un sacré problème sur les bras ! Car il s'agit ni plus ni moins de transformer en citoyen des milliers de gonzes et de gonzesses dont beaucoup ne supportent aucune contrainte et sont bien décidés à ne jamais respecter aucune loi. » Suffisait d'aller sur le site des 74istes pour en voir déjà quelques spécimens...

« Oui au non : la calotte » : Le dossier de Frédéric Farine s'attache davantage à essayer de comprendre comment une population a pu résister à un matraquage médiatique sans précédent : « Ce scrutin interroge enfin sur la part de parole publique prépondérante accordée aux mêmes personnes et aux mêmes mouvances – et pas seulement élues – depuis des années, sur RFO Guyane. Et interroge surtout sur la légitimité de ces prises de parole publique. C'est une question parmi d'autres. La vie étant un puzzle, une partie de la vérité est peut-être aussi dans la réticence de certains citoyens à prendre cette parole. »

Quand on sait à quel point le sort des uns et des autres - entreprises comme associations - est lié aux collectivités qui appelaient en grande majorité à voter oui, il pouvait s'avérer dangereux, pour la simple survie de sa structure, de prendre ouvertement position pour le non. Cela explique à n'en pas douter la timidité des engagements à contre-courant de la pensée unique. En cas de victoire du oui, les représailles n'auraient pas manqué de s'abattre sur les imprudents.

Au final, on pourrait voir dans ce non franc et massif, sous une forme nouvelle, un véritable acte de marronnage. D'où la déconfiture accablée de ceux qui s'étaient pris pour les nouveaux maîtres.
Un bon point pour la démocratie !

« Les citoyens guyanais auraient-il opté dimanche pour un changement de statues ? », conclut délicieusement Frédéric Farine.