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17/10/15
Mouvement des lycéens du LP Max Joséphine

Le SNUEP-FSU, 1er syndicat de l’enseignement professionnel en Guyane, apporte son soutien inconditionnel au mouvement de colère des élèves du lycée Max JOSEPHINE.

Il faut absolument tordre le coup à la rumeur et signaler que leur mouvement est spontané et nullement le fait d’une instrumentalisation de syndicats ou autre collectif qui les auraient manipulés. Leur mouvement est légitime, fruit d’élèves matures et désabusés. Qui aujourd’hui peut nier que les conditions dans lesquelles nos élèves sont amenés à se rendre dans leur établissement, puis à en ressortir pour regagner leur domicile, sont indignes ? Qui aujourd’hui est sans savoir que nos lycéens arrivent et ressortent la peur au ventre, des lycées qui les accueillent ? En plus du système de rotation des bus, insuffisant aux horaires mal adaptés, TOUS ont dénoncé ces situations qu’ils n’acceptent plus :

Les braquages très souvent accompagnés d’agressions violentes aux abords de leur lycée.
Les rondes insuffisantes de toutes les forces de l’ordre pour sécuriser leur lycée.
La vitesse avec laquelle les usagers arpentent l’avenue VOLTAIRE qui conduit à leur lycée et l’absence de mesures incitatives pour la réduire.
La dangerosité de certains jeunes qui fréquentent le petit libre-service dit « chinois » en amont de leur lycée, où drogues et alcool sont légion.
Les individus menaçants, consommant l’alcool des glacières des coffres ouverts de leurs voitures, musique à fond, près de leur lycée.

La situation de souffrance, remontée par ces jeunes du lycée Max JOSEPHINE, n’est pas isolée. Elle est même, tristement, la copie conforme des évènements qui se déroulent devant TOUS les autres lycées et défraient régulièrement la chronique.

Beaucoup de ces peurs ou appréhensions sont partagées par les personnels qui travaillent dans ces mêmes établissements scolaires.

Les enseignants, cartable et ordinateur sous le bras, sont étreints par les mêmes angoisses remontées par leurs lycéens.

Il n’y a donc pas d’alternative ! Il faut sanctuariser TOUS les établissements scolaires de notre département !

Nos Politiques ne doivent pas se contenter de visiter les piquets des mouvements des lycéens. Ils doivent emboiter le pas au travail ô combien difficile des équipes éducatives, en particulier celui des Vies Scolaires (CPE, Surveillants), soutenues par le Rectorat, qui réussissent à offrir des conditions d’apprentissage sécurisées dans les établissements.

L’amalgame est vite fait ! Attention à ne pas se satisfaire de chiffres de délinquance qui ne reflètent pas la réalité, puisque bon nombre de nos lycéens ne remontent pas les agressions physiques mais aussi verbales dont ils sont victimes !

Ces images de lycéens, d’adolescents de 15 ans, qui ont décidé de prendre leurs responsabilités pour exprimer leur ras le bol, est aussi consternante qu’émouvante.

Est-ce aux Enfants de notre Guyane de montrer l’exemple ? Alors que l’insécurité qu’ils dénoncent affecte tout le monde, tous les âges, notre Société entière ? Alors qu’elle habite notre Département, toutes ses rues et tous ses quartiers ?

Ces questions ne doivent pas être simplement posées. Elles doivent appeler à une prise de conscience collective de tous les Habitants de notre Guyane et même à une grande révolte citoyenne.

La mobilisation des Parents et Familles de nos Lycéens, des Personnels des établissements où ils sont scolarisés, des associations et des syndicats, doit être une des premières réponses efficaces. Le SNUEP-FSU Guyane prendra une part active à toutes les manifestations qui iront dans ce sens.

Le Secrétaire académique du SNUEP-FSU Guyane
Christophe THEGAT