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Infos citoyennes

24/08/18
Communiqué du collectif Stop Pétrole Offshore Guyane

Le collectif Stop Pétrole Offshore Guyane, avec le soutien de plusieurs organisations nationales a, grâce à un formulaire de participation en ligne, déposé 3.931  avis auprès du commissaire enquêteur entre l’ouverture de la procédure d’enquête publique, le 16 juillet et sa clôture, le 23 août pour s’opposer fermement au projet de forages offshore de la compagnie TOTAL au large des côtes guyanaises. Le Collectif Stop Pétrole Offshore Guyane et les organisations de soutien attendent une réponse des pouvoirs publics et réclament l’abandon du projet.

Parmi les opposant.es au projet, 79% d’entre eux s’inquiètent des conséquences climatiques de ce projet qui remet en cause à la fois les engagements de la France dans l’accord de Paris sur le climat et la loi pour la sortie des hydrocarbures promulguée récemment. 58% des participant.es se disent également concernés par le risque de marée noire que ce projet fait courir aux côtes guyanaises et dénoncent la faiblesse du dossier de TOTAL dans la gestion des risques en cas d’accident, un argument également mis en avant par l’autorité environnementale, très critique sur cette question.

Dans 56% des cas, les avis émis soulignent que le projet n’aura pas d’impact économique pour la Guyane en terme d’emplois et d'infrastructures, mais qu’au contraire, une marée noire pourrait irrémédiablement impacter la filière de la pêche locale, dénonçant pour 61% d’entre eux, que “un incident sur le forage TOTAL pourrait venir contaminer le poisson destiné à nos assiettes”.

Pour finir, ils sont 69% à avoir réclamé la prolongation de l’enquête publique et la tenue de réunions, dénonçant l’organisation d’une enquête publique en plein coeur de l’été et sans aucune action d’information du public. Le collectif Stop Pétrole Offshore Guyane avait pourtant appelé officiellement la commission d’enquête à entendre cette demande, mais aucune suite n’a été donnée à cette réclamation pourtant bien légitime au regard des enjeux économiques, sociaux et environnementaux du projet de TOTAL.

Le collectif Stop pétrole Offshore Guyane et les organisations partenaires réclament donc l’abandon immédiat de ce projet. L’avis qui suit est la position officielle du collectif concernant le projet de forages d’exploration pétrolière en mer de la compagnie TOTAL.

Le projet de TOTAL de forages d’exploration pétrolière en mer est en contradiction totale avec l’Accord de Paris sur le climat et les recommandations du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, liées à la combustion des énergies fossiles.

Alors que la France a récemment promulgué une loi qui prévoit la fin de l’exploitation des hydrocarbures en France, TOTAL discrédite cet engagement et profite d’un dernier passe droit insupportable au regard de l’urgence climatique mondiale.

Ces puits se situeront à une profondeur proche de 2.000 mètres, dans une zone de courants marins forts. Ces conditions océanographiques extrêmes, mais également le risque sismique que nous rappelle le séisme de ces derniers jours sur la côte du Vénézuela, sont des facteurs aggravant les risques de marée noire. En cas d’incident, Total prévoit dans son dossier qu’il leur faudrait plus de 30 jours pour stopper les fuites ! Avec un tel retard, plusieurs milliers de kilomètres de côtes pourraient être touchées, de Guyane jusqu’au Caraïbes.

Or, les scientifiques viennent de faire une découverte scientifique majeure concernant la richesse du patrimoine maritime guyanais : le récif de l’Amazone se prolonge le long des côtes guyanaises, à proximité des forages prévus par TOTAL. Ce récif doit maintenant faire l'objet d'un inventaire précis par les scientifiques. Il constitue un écosystème rare et inhabituel dans des eaux troubles chargées de sédiments et mérite une étude approfondie. La mise en danger de ce récif unique avant que les scientifiques n’aient véritablement le temps de l’étudier est inacceptable. Il joue assurément un rôle considérable dans la productivité des pêcheries locales et constitue un réservoir biologique majeur. Sa préservation est donc indispensable car il participe à la richesse en biodiversité de la France.

La zone d’étude accueille une des plus forte densité et diversité de cétacés : « l’hypothèse que les eaux guyanaises seraient une zone de mise bas et de nurserie semble se confirmer pour plusieurs espèces (cachalot, grand dauphin et possiblement baleine à bec) », confirme même TOTAL dans son rapport.

Il est impératif de préserver également les oiseaux marins, parfois rares et endémiques, qui s'y nourrissent, y vivent et passent leur migration.

Un incident sur le forage TOTAL pourrait donc venir impacter irrémédiablement ces sites uniques et contaminer le poisson destiné à nos assiettes.

En cas de marée noire, le nettoyage du littoral ne serait pas aussi simple que s'il ne s'agissait que de plages. Il est impossible de nettoyer la mangrove et cet écosystème qui assure un rôle de nurserie pourrait disparaître et compromettre toute activité de la filière halieutique.

Toute marée noire aurait un impact économique désastreux pour le territoire, car le secteur de la pêche génère 800 emplois directs et près de 2.400 emplois indirects. La filière est déjà fragilisée par la pêche illégale qui menace de surexploitation les ressources locales et par le prix d’achat du poisson aux producteurs, anormalement bas. Il est impensable d'accepter de prendre le risque d’éradiquer l'activité halieutique en Guyane pour cause de marée noire, alors que cette filière doit être soutenue et que la société guyanaise subit parmi les plus fort taux de chômage de France. Un enjeu majeur pour le développement de cette filière halieutique est donc sa capacité à garantir la reconnaissance de la qualité des produits de la pêche.

Par ailleurs, l’autorité environnementale qui a étudié le dossier fait remarquer que les forages d’exploration devraient avoir peu de retombées socio-économiques directes pour la Guyane. Ce n’est que si TOTAL devait passer à une phase d’exploitation dans le cas où des ressources pétrolières exploitables seraient identifiées que l’État et la CTG percevraient des redevances proportionnelles aux volumes extraits. Pas avant 2022 donc.

La dernière catastrophe sur la plateforme Deepwater Horizon en 2010 au Etats Unis a généré un préjudice de 60 milliards selon l’exploitant BP. Il est totalement irresponsable de faire courir ce risque aux Guyanais.es qui payeront la facture surtout au regard de la réputation de TOTAL, une entreprise qui est passée experte dans l’art de contourner la justice, (on se souvient du scandale de l’explosion de son usine AZF à Toulouse en 2001, qui a  entraîné la mort de trente et une personnes, faisant deux mille cinq cents blessés et de lourds dégâts matériels, sans que la compagnie ne soit jamais tenue pour responsable des dégâts engendrés).

Les côtes méditerranéennes et atlantiques de France hexagonales sont protégées par un moratoire sur les forages. Qu'est-ce qui justifierait que les côtes de Guyane ne bénéficient pas du même traitement ? Rien !

Pour finir, l’enquête publique est organisée au beau milieu de l'été sans aucune action d’information du public ce qui au regard des enjeux économiques, sociaux et environnementaux pour la Guyane est inacceptable.

Pour l’ensemble de ces raisons le collectif Stop Pétrole Offshore Guyane émet un avis négatif sur le projet et en demande l’abandon immédiat.

 

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