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Infos citoyennes

15/11/23
Des données inédites sur le diabète en Guyane

A l’occasion de la Journée mondiale du diabète, aujourd’hui, Santé publique France publie un Bulletin épidémiologique hebdomadaire consacré aux Drom. Sa prévalence est estimée à 11,6 % en Guyane. Chez nous, les diabétiques sont plus jeunes, plus fréquemment des femmes, ont plus souvent un diabète non équilibré, consultent moins souvent un médecin généraliste et bénéficient moins souvent des trois dosages annuels d’hémoglobine glyquée.

 

Estimée à 10 % dans de nombreuses publications, la prévalence du diabète, en Guyane, se révèle plus élevée, comme le constate le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) que publie Santé publique France (SpF), aujourd’hui à l’occasion de la Journée mondiale du diabète. Cette prévalence a été calculée, en 2021, à 11,6 %, soit plus du double de l’Hexagone (5,3 %). « Nous disposons dorénavant de données précieuses de prévalence, des caractéristiques des personnes atteintes de diabète de type 2 en Outre-mer qui permettront, je l’espère, d’étayer les politiques publiques pour mieux prévenir et traiter le diabète et ses complications », se réjouit François Bourdillon, ancien directeur général de Santé publique France, dans un éditorial.

Deux études ont permis d’obtenir cette estimation. Pour la première, les enquêteurs ont interrogé 1 478 Guyanais du littoral par téléphone sur leur connaissance d’un diabète ou d’un « petit diabète », sur la durée d’évolution de celui-ci ainsi que sur leur prise en charge respective, dans le cadre du Baromètre de Santé publique France Drom 2021. La seconde est issue de l’échantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques (Entred 3). Elle s’appuie sur les données de l’Assurance maladie, des questionnaires adressées aux patients et à leur médecin traitant.

En Guyane, 11,6 % des participants avaient connaissance de leur diabète. « « Il est probablement nécessaire d’ajouter à ces pourcentages, la part des personnes qui se sont déclarées non diabétiques, mais ayant déclaré qu’un médecin leur avait déjà dit qu’ils avaient « un petit diabète » ou « un début de diabète, mais pas trop grave », soulignent les auteurs (…) Cette notion, qui n’a aucun fondement clinique, est cependant couramment utilisée. » En revanche, l’étude ne permet pas d’estimer la prévalence du diabète méconnu.

En Guyane, des patients plus jeunes et diagnostiqués plus jeunes

Chez nous, les personnes atteintes de diabète de type 2 sont en moyenne plus jeunes (61 ans) et diagnostiquées plus tôt (47 ans) qu’ailleurs. C’est aussi le cas à La Réunion. Ce qui fait écrire aux auteurs que si la prévalence est la même en Guyane et aux Antilles, la situation est « plus dégradée (chez nous) du fait de la jeunesse de la population ». Par ailleurs, « la découverte en Guyane et à La Réunion d’un diabète de type 2 chez des personnes plus jeunes et de corpulence moindre,  interroge sur l’existence possible de susceptibilité génétique ou épigénétique », préviennent les auteurs de l’étude.

Une majorité de femmes

Comme dans les autres Drom, les personnes diabétiques sont majoritairement des femmes (57,1 %) et des personnes socio-économiquement défavorisées (60,7 %). Spécificité guyanaise, elles sont aussi plus souvent nées à l’étranger (66,9 %). C’est particulièrement le cas des personnes nées en Haïti, qui représentent plus du quart (26,9 %) des personnes interrogées ayant déclaré un diabète. Les auteurs relèvent « une prévalence très élevée du diabète connu chez les femmes nées à l’étranger, prédominant notamment chez les femmes âgées de plus de 70 ans. »

Un recours aux soins plus faible

La proportion de diabète de type 2 non équilibré (hémoglobine glyquée supérieure à 8 %) est plus importante dans les Drom. Chez nous, plus d’un patient sur trois (34,2 %) est concerné. Les complications chroniques ne sont pas plus élevées qu’ailleurs. En revanche, le recours aux soins est plus faible : environ 70 % des personnes ayant déclaré un diabète ont indiqué consulter un médecin généraliste au moins une fois par an ; moins d’un sur cinq (18,3 %) un endocrinologue ; un peu plus d’un sur trois un cardiologue (35,9 %) ou un ophtalmologue (37,2 %). Seuls 39 % bénéficient des trois dosages annuels d’hémoglobine glyquée, comme cela est recommandé.

« Diagnostiquer plus précocement le diabète »

« S’il est essentiel de renforcer les mesures de prévention primaire du diabète, qui passent en premier lieu par la lutte contre l’obésité et la sédentarité, il est également fondamental de diagnostiquer précocement le diabète et de réduire le délai entre le diagnostic et une prise en charge efficace des personnes atteintes d’un diabète de type 2, concluent les auteurs. Un levier d’action consisterait en une sensibilisation collective, de la population générale et des professionnels de santé, à la nécessité de traiter le diabète dès sa survenue, par des mesures hygiéno-diététiques voire pharmacologiques, afin de retarder la survenue des complications associées. »


On the occasion of World Diabetes Day, today, Public Health France is publishing a weekly epidemiological bulletin dedicated to the Droms. Its prevalence is estimated at 11.6% in Guyana. In our country, diabetics are younger, more often women, more often have uncontrolled diabetes, consult a general practitioner less often and benefit less often from three annual glycated hemoglobin tests.


 

Estimated at 10% in numerous publications, the prevalence of diabetes in Guyana turns out to be higher, as noted byWeekly Epidemiological Bulletin (BEH) published by Santé publique France (SpF), today  on the occasion of World Diabetes Day. This prevalence was calculated, in 2021, at 11.6%, more than double that of France (5.3%). “We now have valuable prevalence data and characteristics of people with type 2 diabetes in Overseas Territories which will, I hope, support public policies to better prevent and treat diabetes and its complications.” ;”, rejoices François Bourdillon, former director general of Public Health France, in an editorial.

Two studies made it possible to obtain this estimate. For the first, the investigators questioned 1,478 coastal Guyanese by telephone on their knowledge of diabetes or “small diabetes”, on the duration of its progression as well as on their respective treatment, as part of the France Drom 2021 Public Health Barometer. The second comes from the national representative sample of diabetics (Entred 3). It is based on data from Health Insurance, questionnaires sent to patients and their treating doctor.

In Guyana, 11.6% of participants were aware of their diabetes. "It is probably necessary to add to these percentages the share of people who declared themselves not diabetic, but who declared that a doctor had already told them that they had "a little diabetes" or " an onset of diabetes, but not too serious,” emphasize the authors (…) This notion, which has no clinical basis, is however commonly used. On the other hand, the study does not make it possible to estimate the prevalence of unknown diabetes.

In Guyana, patients are younger and diagnosed at a younger age

In our country, people with type 2 diabetes are on average younger (61 years) and diagnosed earlier (47 years) than elsewhere. This is also the case in Reunion. Which makes the authors write that if the prevalence is the same in Guyana and the Antilles, the situation is “more degraded (here) due to the youth of the population”. Furthermore, “the discovery in Guyana and Reunion of type 2 diabetes in younger people of smaller build,” questions the possible existence of genetic or epigenetic susceptibility,” warn the authors of the study.

A majority of women

As in other Drom, people with diabetes are mainly women (57.1%) and socio-economically disadvantaged people (60.7%). Specific to Guyanese, they are also more often born abroad (66.9%). This is particularly the case for people born in Haiti, who represent more than a quarter (26.9%) of those surveyed who declared diabetes. The authors note “a very high prevalence of known diabetes among women born abroad, predominating in particular among women aged over 70.”

Lower use of care

The proportion of unbalanced type 2 diabetes (glycated hemoglobin greater than 8%) is higher in the Drom. With us, more than one in three patients (34.2%) is affected. Chronic complications are not higher than elsewhere. On the other hand, the use of care is lower: around 70% of people who declared diabetes indicated that they consult a general practitioner at least once a year; less than one in five (18.3%) an endocrinologist; just over one in three a cardiologist (35.9%) or an ophthalmologist (37.2%). Only 39% benefit from three annual glycated hemoglobin measurements, as recommended.

“Diagnose diabetes earlier”

“If it is essential to strengthen primary prevention measures for diabetes, which primarily involve the fight against obesity and a sedentary lifestyle, it is also fundamental to diagnose diabetes early and reduce the time between diagnosis and effective treatment of people with type 2 diabetes, the authors conclude. A lever for action would consist of collective awareness, among the general population and health professionals, of the need to treat diabetes as soon as it occurs, through hygienic-dietary or even pharmacological measures, in order to delay the onset of associated complications. »

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