Les délégués de parents d’élèves de l’école Fanko Atjaliami de Grand Santi ont profité de la venue du Recteur d’Académie pour lui remettre le courrier ci-joint traitant du problème du nombre de contractuels dans une des écoles de Grand Santi.

Loin de vouloir stigmatiser les contractuels à qui il est difficile de reprocher d’accepter un travail, cette démarche a pour but l’ouverture d’un débat entre les différents acteurs de l’école en Guyane, ce problème n’étant pas spécifique à Grand Santi.

Soucieux avant tout de la qualité de l’enseignement donné à nos enfants, il nous semble normal d’exiger pour eux qu’il aient à faire à des enseignants ayant terminé leur cursus d’IUFM, c'est-à-dire suffisamment motivés par le métier d’enseignant pour commencer et mener à terme cette formation, et ayant déjà l’expérience que leur procure les stages en classes.

Nous considérons que nos enfants n’ont pas à pâtir des difficultés de recrutement de l’Education Nationale. Comme il est dit dans le courrier, nous ne connaissons pas d’autre métier de ce niveau de responsabilité qui ne puisse s’exercer sans formation et évaluation préalable. Même les piroguiers qui nous conduisent sur le Maroni, s’ils n’ont pas de permis officiel, effectuent de nombreux voyages avant que le moteur ne leur soit confié.

Enfin, nous considérons que la bonne volonté, l’aide des collègues eux aussi souvent contractuels et le soutien pédagogique minimaliste offert aux contractuels ne suffisent pas à faire un professionnel apte à s’adapter aux particularités et aux difficultés de l’enseignement en Guyane.

Nous demandons donc d’une part l’arrêt de ce système de recrutement, et d’autre part, que les parents soient informés en début d’année du statut de l’enseignant à qui ils confient leurs enfants.

Les délégués de parents d’élèves de l’école Fanko Atjaliami de Grand Santi.
 

CHENEVEZ Michaël
Délégué de parents d’élèves
Ecole Fanko Adjaliami
97340 GRAND SANTI
Mail : mickachen@yahoo.fr

Grand Santi, Le 25 Janvier 2007

Monsieur le Recteur.

Les parents d’élèves de l’école Fanko Adjaliami tiennent à vous faire part de leur étonnement devant l’utilisation par l’Education Nationale de personnels non formés aux postes de professeurs des écoles.

En effet, dans notre école, près de la moitié des enseignants n’ont jamais suivi le cursus habituel de l’IUFM. Nous trouvons cette méthode choquante pour trois raisons.

Tout d’abord pour les enfants, qui se retrouvent avec pour enseignant une personne qui n’a aucune compétence pour exercer une telle responsabilité, tout au mieux cet enseignant va-t-il bénéficier de stages entraînant des absences. Accepteriez-vous, Monsieur le Recteur, de confier votre enfant à un infirmier qui n’aurait reçu aucune formation, accepteriez-vous de confier les freins de votre voiture à un mécanicien qui n’a aucune compétence en mécanique sous prétexte que c’est lui ou personne, ou encore parce qu’il est plein de bonne volonté comme on l’entend parfois à propos des contractuels ? Nous ne connaissons aucun autre métier d’un tel niveau de responsabilité qui ne puisse s’exercer sans formation et évaluation préalable.

Ensuite nous réprouvons cette méthode car elle est une tromperie faite aux parents qui confient leurs enfants à l’école en toute confiance. Lorsque vous confiez votre santé à un interne en médecine ou à un étudiant infirmier, son statut est écrit sur sa blouse. Lorsque vous confiez votre voiture à un élève mécanicien, son maître de stage se trouve à ses côtés. Lorsque vous confiez votre enfant à un contractuel qui n’a jamais mis les pieds dans une classe, l’information n’est pas donnée aux parents, les responsables de sa formation se trouvent à plusieurs centaines de kilomètres et viennent lui rendre visite au mieux une fois par mois.

Enfin une des spécificités des écoles de Guyane est d’accueillir de nombreux élèves dont la langue maternelle n’est pas le français. A Grand Santi, ils sont quasiment tous dans ce cas. Ils devraient donc bénéficier non seulement de professeurs formés mais en plus spécialisés. Chez nous non seulement il n’y a pas de spécialistes, mais il y en a même qui ne sont pas formés du tout.

Cette situation atteint son paroxysme avec le collège où sur les 5 professeurs, un seul, le professeur de sport, est un vrai professeur de collège.

Nous vous demandons donc que les parents soient informés du statut de l’enseignant de leur enfant et de mettre fin à cette situation inacceptable et fortement préjudiciable pour l’avenir de nos enfants, donc de la Guyane, en recrutant des professeurs des écoles ayant terminés leurs cursus en IUFM.

Veuillez croire, Monsieur le Recteur, en l’expression de nos sincères salutations.

Pour les délégués.
CHENEVEZ Michaël

Copie : Monsieur Meran Directeur le l’école Fanko Adjaliami
Monsieur Catus Inspecteur de l’Education Nationale
FCPE
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