La Guyane malade de son orpaillage
La mort d'un gendarme dans l'exercice de ses fonctions de lutte contre l'orpaillage clandestin, survenue quelques semaines après l'assassinat d'un citoyen écologiste du fleuve Approuague par des tueurs à gage, certainement à la solde de la mafia locale, montre s'il en était besoin que l'orpaillage clandestin a radicalement modifié la quiétude et la sérénité des communes et lieux de vie de l'intérieur de la Guyane. Cette activité a fait 40 morts en 2004 (source parquets) et semble t'il autant en 2005 (à comparer avec les 40 décès annuels dus à l'insécurité routière en Guyane).

Pour en finir avec un orpaillage illégal qui génère 50 % de la criminalité Guyanaise, qui réduit les travailleurs clandestins venant des états voisins les plus pauvres en situation d'esclavage, qui entraine une pollution par le mercure et par l'augmentation de la turbidité des eaux, qui rend les conditions sanitaires inacceptables par un développement du paludisme, du sida et de la prostitution.

Pour en finir avec des orpailleurs légaux dont la grande majorité est incapable de respecter l'interdiction de l'utilisation du mercure en vigueur depuis le 1er janvier 2006.

Pour en finir avec les multinationales qui installent une usine seveso au coeur d'une zone naturelle exceptionnelle (type znieff 1) grâce à des exonérations fiscales, de monumentales subventions sans contrepartie pour la Guyane sinon quelques emplois temporaires.

Pour en finir avec l'intoxication au mercure et la précarisation par l'insécurité des populations autochtones de Guyane.

Pour en finir avec une destruction de la dernière forêt primaire d'Amérique du Sud, un lessivage des sols, une pollution des rivières et une revégétalisation illusoire.

Pour en finir avec un orpaillage qui freine le développement d'une activité soutenable comme l'écotourisme et qui empêche l'établissement d'un Parc National sincèrement dévoué à la protection de l'environnement .

Les Verts Guyane rappellent leur opposition à toute forme d'orpaillage, assortie d'un moratoire pour les opérateurs légaux, et d'une aide à la reconversion pour les employés. La situation des clandestins devra être traitée dans le respect et la dignité.

Les actions politiques doivent définir des activités économiques soucieuses du bien être et de la sécurité des populations locales, soucieuses des générations futures. Elles doivent respecter la nature et la biodiversité.

Brigitte Wyngaarde, Philippe MENARD
Porte Parole de Tamanoir les Verts Guyane
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