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Archives - Courrier des lecteurs

Nouveau courrier   
02/02/11
Gyurenka Zoltan  (Kourou)      Aménagement du territoire

Précisions sur Wayabo, réponse à l’EPAG (voir jodla du 01/01/11)

Membre de l’Association Wayabo et particulièrement concerné par cet aménagement qui sort de l’oubli grâce à Blada, je ne peux laisser sans réaction la réponse de l’EPAG à la publication de notre protestation. J’ai lu avec intérêt le courrier de l’EPAG, avec un intérêt d’autant plus grand que c’est la toute première réponse de cet organisme qui a ignoré tous nos courriers depuis 2005, fussent-ils des courriers individuels ou collectifs, simples lettres ou avec avis de réception…
Sans vouloir répéter le contenu du courrier de l’Association, je me borne à donner du relief à quelques propos de l’EPAG. Bonne lecture à Tous.

« L’EPAG… a installé 71 agriculteurs à Wayabo en 2005. »
Avec des Convention d’Occupations Précaires, contrat qui – à part d’être rebutant -, interdit formellement toute construction. Ce contrat-surprise nous a été présenté comme une passerelle provisoire jusqu’à l’achèvement de l’aménagement, car l’EPAG ne peut vendre des terrains non viabilisés.
Comme la fin des travaux a été prévue pour novembre 2006, il nous a été promis-juré que les parcelles seront vendues en décembre 2006, après le constat de mise en valeur. (Une fois les parcelles vendues, nous pourrons obtenir les permis de construire, bien entendu.)
Ceci est intéressant, car pour constater une mise en valeur, il convient de définir préalablement ce qu’on entend par la mise en valeur… élémentaire, en droit ! Or, aucun cahier des charges n’a été constitué, ce qui est logique, puisque nous avons été sélectionnés sur des projets économiques très détaillés, ces plans d’investissements servant, naturellement ,comme référence de « mise en valeur »
Mais, comme il est impossible de réaliser une entreprise agricole en un an, l’EPAG (par la voix de Mlle C. P.) a prévu que le constat de mise en valeur sera, en novembre 2006, la constatation de la déforestation, même partielle. Logique, puisqu’on ne peut guère faire plus en une année, mais ce travail peut être parfaitement considéré comme un engagement sérieux. D’autant plus que le coût de la seule déforestation est cinq fois supérieur (!!) à la valeur de ces terres, selon les propres Services Fiscaux…
Tout ceci a été expliqué /promis à chacun d’entre nous, lors de la signature des Conventions d’Occupation Précaire.
Comme il s’agit d’un organisme public, à qui on n’attribue pas, à priori, de mauvaises intentions, et comme les mêmes propos ont été tenus aussi par la Direction de l’Agriculture, tous les attributaires ont signé, à ma connaissance, cette Convention léonine.
Ceci a été le premier et principal mensonge de l’EPAG.

« Le programme consistait à créer 25 Km de voies d’accès »
Quelle omission ! Voyons ! Le programme consistait à créer 25 km de voies d’accès mais surtout électrifier toute la zone ! Plus la ligne téléphonique !
(Ils ont même promis, pour certains d’entre nous, le réseau d’eau potable. Ce qui est tout à fait stupide pour un lotissement agricole.)
Le fait d’avoir été prudent de ne pas préciser, dans la fameuse Convention, ni la nature de l’aménagement ni ses délais, ne met pas l’EPAG à l’abri. Il y a trop de témoins… Par contre, on peut y voir les prémices d’une tromperie…
En effet, si l’électrification n’a jamais été prévue - comme ose affirmer aujourd’hui le directeur actuel de l’EPAG -, comment expliquer alors l’acceptation des projets d’investissements exigeant par nature le réseau électrique ? L’installation et l’incitation au travail de ces investisseurs ?
Je rappelle qu’il y avait, dans la Commission Locale du Foncier qui nous a sélectionnés, deux agents de la DAF et trois représentants de la Chambre d’Agriculture, dont son président ! Tous experts en agriculture ! Aucun d’entre eux n’aurait remarqué que l’on ne peut faire du fromage sans électricité ? Que l’on n’installe pas un élevage moderne de poules pondeuses sur un groupe électrogène ? Qu’il est impossible d’automatiser l’arrosage des serres sans la puissance du réseau ?
Aucun d’entre eux n’aurait éclairé la représentante de l’EPAG, Mlle C. P., qui servait de secrétaire, que des projets de cette nature n’ont aucun avenir sans électrifier la zone ?
(Cela dit, ils existent bel et bien de documents officiels, même en ma possession, où d’autres administrations précisent que l’aménagement de Wayabo comporte les routes et l’électrification…)
L’acceptation de ce genre de projets d’envergure confirme aussi le calendrier prévu de l’achèvement de l’aménagement (fin 2006 !), puisque tous ces travaux ont plus que supposé la réalisation rapide de sérieuses constructions de la part des attributaires.
L’EPAG est donc responsable de l’impossibilité de réaliser les investissements les plus sérieux du Lotissement Wayabo, responsable ainsi de nos pertes financières.

« et aujourd’hui, chaque parcelle est accessible »
Certes… Mais n’oublions pas qu’une portion de route est toujours en travaux, que l’accès même du Lotissement, la route des Singes Rouges demeurait impraticable par temps humide jusqu’à septembre 2010 ( !), que la route interne du Lotissement se décompose partout. Voyez à la limite des parcelles 45 et 47 : il sera infranchissable d’ici quelques jours, des nids d’autruche partout…
Il faudrait inviter souvent M. le Préfet ou M. le Président de la Région : je dis cela parce que la dernière réparation à laquelle l’EPAG s’est livrée sur notre route date de la veille de leur visite de la zone, en avril 2010. Après deux ans d’abandon, l’EPAG a bouché 53 trous en un après-midi ! J’ai compté avec délectation…
Véritable Potemkine-aménagement, mais au moins on sait pour qui ils font des travaux…
Pitoyable !

J’ajoute aussi que la technique de construction des voies de Wayabo a été une technique « expérimentale ». Pourtant, il n’y avait rien à expérimenter, trois voix (dont la mienne, par écrit) se sont élevées en 2006 pour les prévenir que cette technique n’existe pas … pas pour les tropiques, en tout cas. Et qu’en aucun cas, une route de ce genre ne pourra supporter des véhicules de plus de trois tonnes…
Voyez le résultat, pour trois millions d’Euros d’argent public.
Vous voulez rire ? Sur une portion de voie absolument inutile (500 m quand même) où personne ne passe, l’herbe pousse sur l’asphalte ! Il fallait l’avoir réussi !

« après 3 phases de travaux, correspondant à 3 phases de financements disponibles »
Sans vouloir semer la zizanie, certains agents de la DAF accuseraient l’EPAG de n’avoir pas été capable de mobiliser des fonds disponibles…

« … la sélection des agriculteurs, les attributions provisoires, les constats de mise en valeur, les attributions définitives,… à chaque étape, l’EPAG travaille toujours avec l’avis de ses partenaires : Chambre d’Agriculture, Direction de l’Agriculture et de la Forêt, la Mairie de Kourou. »
Travail parfaitement louable mais effectué depuis 2005. Tout a été planifié, acté, écrit. Voir plus haut.

« Recueillir les avis de la profession maximise les chances de réussite… »
Intéressant ! La Chambre d’Agriculture, la Direction de l’Agriculture et de la Forêt et même la Mairie de Kourou, ça, c’est la « profession ». Mais pas les agriculteurs eux-mêmes, même pas par hasard ! Et non seulement l’EPAG ne demande jamais leurs avis, mais ignore même leurs besoins, leurs préoccupations, leurs travaux. Il les méprise au point de ne pas répondre à un seul de leurs courriers depuis 2005 !
A ce stade, nous, les principaux intéressés, ne sommes pas des « clients » de l’EPAG, ni même des citoyens aux sens républicain, mais des sujets. Les sujets de quelques roitelets des bureaux.

Quant aux organismes cités, leurs avis ont été déjà recueillis en 2005. Mais à force de les recueillir sans arrêt, vous risquez d’y perdre la tête : citons, par exemple, le changement à la tête de la Chambre d’Agriculture. De M. Labranche à M. Epailly, les avis changent forcément… Est-ce une raison de renier la continuité des engagements, la continuité de l’administration, la continuité de l’Etat donc ?
On vous a jamais appris que la continuité est l’une des bases de la légitimité ? Même d’un Etat...

« ..d’augmenter rapidement la production agricole guyanaise »
En nous interdisant toute forme de constructions depuis plus de cinq ans ? En affichant un retard de cinq ans sur l’aménagement ? En annulant l’électrification et le téléphone? En nous traitant gratuitement de » spéculateurs » ?

« Toute concertation consomme du temps, ce qui en donne également à l’attributaire réalisant son programme personnel d’installation sur une parcelle qu’il a souhaitée petite ou grande selon son ambition et son type d’exploitation. »
Un peu trop de temps... Et c’est précisément vos reniements et d’incompétences qui nous empêchent de « réaliser nos programmes personnels ».

« Les efforts de mise en valeur des 51 premiers agriculteurs ont été conséquents, et les premiers chiffres provisoires (une dernière commission est prévue dans 15 jours) présentent un résultat positif de 70%. Les parcelles non valorisées, donc reprises et bientôt redistribuées représentent 30%. Sur les reprises, seuls 4 attributaires ont déposés une réclamation. »
Traduction : L’EPAG s’est autorisé, en 2009, à effectuer une « inspection de mise en valeur », en reniant tout ses engagements et inspectant donc le résultat de ses propres manquements. Il s’autorise à déclarer à une trentaine attributaires qu’ils doivent travailler mieux, mais refuse de dire ce qu’il attend d’eux, nous ayant jamais présenté un extrait de procès-verbal quelconque de ses « inspections » . L’EPAG ne tient même pas compte des projets initiaux des attributaires et garde le silence devant nos questions portant sur l’arbitraire de ses décisions.
L’autre moitié des attributaires n’a reçu, à ce jour, aucun courrier, aucune suite donc à ‘l’inspection de 2009. Ca bosse dur dans les bureaux….

« sur les reprises, seuls 4 attributaires ont déposés une réclamation. »
C’est à dire tous. Il s’agit tout de même de la confiscation de leurs efforts. Fin novembre, il y avait déjà 6 ou 7 plaintes contre l’EPAG devant le Tribunal Administratif.

« A la fin du mois de février 2011, l’autorisation de déposer un permis de construire et une attribution définitive sera accordée à une quinzaine d’agriculteurs »
La délivrance des permis de construire est devenue légalement possible en mars 2009 déjà, date à laquelle l’EPAG a obtenu le permis de lotir. Il est tout à fait révélateur qu’il nous a soigneusement caché cette avancée majeure et continue à refuser son accord pour l’obtention des permis de construire.

Il est temps de préciser pour ceux qui se sentent irrités par les constructions des agriculteurs qu’il est nécessaire d’avoir un permis de construire pour les maisons, même en milieu rural (avons-nous le droit d’habiter sur place ou l’agriculture se fait par correspondance ?), mais aussi pour les hangars, entrepôts et même pour les bâtiments d’élevage. Et même pour les serres, selon les circonstances ( ?), c’est pour cela que moi-même je ne pouvais avoir une subvention pourtant accordée pour des serres agricoles en 2007.

Quant à l’attribution définitive, il faut savoir que l’EPAG a renié aussi son engagement écrit de vente. Il propose, au mieux, des baux emphytéotiques, contrats de location, ce qui n’a rien à voir avec la propriété sur la base de laquelle nous nous sommes engagés en 2005.

« si leur progression concorde avec leurs engagements. »
Cela est une insulte de la part de l’EPAG. On aimerait bien que nos progressions concordent avec nos prévisions - et pas avec nos engagements ! Nous ne nous sommes pas engagés pour les beaux yeux de l’EPAG, mais pour nous-mêmes, pour nos familles, pour notre épanouissement individuel et professionnel !

«… L’EPAG encourage cette jeune association, âgée de 4 mois, que nous avons déjà reçue le 1er septembre… »
Notre Association a été créée en octobre dernier…

« ce qui lui semble incohérent »,
Mais tout ceci est parfaitement cohérent, cher EPAG ! Dès la Convention Précaire léonine, en passant par votre silence quinquennal plus que méprisant. Il s’agit d’un monstrueux ratage, encore un aménagement agricole abandonné dès son lancement, exactement comme pour Matiti, le Plateau des Mines, Nancibo… Vous avez échoué ou vous avez saboté.
Comme vous nous avez invités à y investir, il s’agit d’une tromperie.

On a déjà vu, en Guyane, des victimes abandonner leurs efforts, perdre leurs biens, découragées par l’abandon. Mais c’est la première fois qu’une administration jette dehors les gens de leurs investissements en les accusant d’être responsables du résultat lamentable de ses propres turpitudes.

Cela signifie, en quelque sorte, le RETABLISSEMENT DE l’ESCLAVAGE.

Ne pas avoir fait l’aménagement, c’est du sabotage. Contre la Guyane, contre la France et contre nos investissements.
Vouloir nous « juger », c’est de l’outrecuidance.

Envisager à nous jeter dehors ou simplement ne pas vendre les parcelles aux prix fixés par vous-même en 2005, c’est de l’escroquerie en bande organisée.

« Dans notre souci bien réel de communiquer… »
Il y a un temps pour tout. Vous auriez dû communiquer jusqu’à mars 2009. Expliquer les retards, demander notre patience, expliquer vos choix techniques, nous rassurer… Bref, nous traiter comme des humains, pas comme des sujets gênants qu’on insulte à répétition !
Communiquer. Comme je l’avais suggéré à votre ancien directeur, M. Cardona, en 2007. Mais je rêve.

Après mars 2009, vous auriez dû respecter ce qui restait de notre contrat et vendre les parcelles. Vite et en silence.

A présent, vous avez donc un souci bien réel de nous communiquer le reniement de tous les volets (technique, juridique…) du feu aménagement de Wayabo. C’est juste pour rigoler, n’est-ce pas ?

Il serait grand temps d’écouter, enfin, la recommandation sensée de Mme Christiane Taubira et supprimer purement et simplement cet organisme incapable et budgétivore qu’est l’EPAG.

M. Gyurenka, Zoltan
Ingénieur agronome
Membre du Conseil d’Administration de l'association Wayabo
 

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