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Jodla 18/10/08
Le Club de la Presse de Guyane ou les joies de la sémantique

On s'en souvient encore (enfin espérons-le), il y a plus d'une semaine, Frédéric Farine, correspondant AFP et journaliste à la Semaine Guyanaise, avait été mis à l'écart d'une opération de communication des forces armées sur un chantier d'orpaillage clandestin. Depuis, c'était silence radio du côté du Club de la Presse de Guyane, que certains proposent aimablement de rebaptiser : Club de la communication de Guyane.

Après que l'événement ait fait le tour des rédactions des journaux nationaux, le Club de la Presse de Guyane invite ses adhérents à une réunion pour le 15 novembre, en ces termes : « il est plus que tant [!] pour le club de la presse d'aborder très ouvertement la question du respect de la Liberté de la Presse ». Remarquable L majuscule !

« Aborder », ce beau terme de marine qui évoque irrésistiblement les pirates, les foulards rouges et les combats au corps à corps, a plus d'un sens. Onze sens exactement selon le wiktionary. Reste maintenant au Club à préciser le sens qu'il entend donner ici au mot aborder. Citons-en (arbitrairement) trois :

(Intransitif) (Maritime) (Désuet) Diriger une embarcation de manière qu’elle arrive à toucher un bâtiment sans le heurter. Aborder à un bâtiment.
(Maritime) Toucher (un navire) en s’approchant par le côté. La mer était fort grosse, et la chaloupe qu’on avait envoyée ne put aborder notre vaisseau.
(Maritime) (En particulier) (Militaire) (Vieux) Toucher (un navire) pour y monter par force et combattre. Aborder un vaisseau ennemi. Aborder l’ennemi.