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Jodla 21/10/09
L'honneur perdu des médias de Guyane

« Dans la jungle de l'or : "L'affaire" de la montagne Nivrée à Dorlin », par Frédéric Farine.
Qui d'autre va oser braver toutes les pressions et se coltiner l'énorme masse de travail que génère la recherche de la vérité, sur une affaire bien plus vaste que la montagne Nivrée, alourdie par les non-dits, les "erreurs administratives", les « honorables témoins oubliés » et toutes les lâchetés petites et grandes qui ont amené Jean Béna à s'affranchir de la loi et à imposer la sienne. Et que dire de l'état de délabrement de notre justice*, allant jusqu'à qualifier l'infraction de « primaire »*. Le procès en appel de Jean Béna qui vient de se tenir à Cayenne est une vaste fumisterie. C'est dit ! Et les comparses Armand Achille et Gauthier Horth avaient beau jeu de se pousser du coude dans la salle d'audience ce jour-là.

Reconnu coupable en première instance, Jean Béna avait à répondre en appel de l'accusation d'orpaillage illégal sur la montagne Nivrée à Dorlin, ce qu'il nie en bloc.

Tout individu pourvu de conscience et habitant la Guyane dans les années 90 ne peut avoir oublié dans quelles circonstances l'orpailleur Jean Béna - dont le nom revient constamment dans des affaires d'extrêmes violences liées à l'orpaillage - avait été autorisé à investir le territoire des Amérindiens sur la rivière Waki, zone réglementée par arrêté préfectoral. Cette autorisation a été le point de départ de l'invasion du territoire amérindien par les orpailleurs et de l'empoisonnement institutionnalisé des populations.

« Béna subordonnait son départ de la Waki à l’obtention d’une régularisation de sa situation sur la montagne Nivrée où il exploitait déjà l’or primaire », raconte un "honorable témoin", oublié au procès, et cité par Frédéric Farine.

Dans un des volets de son dossier, Frédéric Farine conteste le caractère "légal" de cette installation sur la Waki : « Cette enquête journalistique bat en brèche l’affirmation soutenue par le défenseur de Jean Béna, en première instance comme en appel, d’une exploitation d’or légale de son client sur la rivière Waki, à l’intérieur de la zone à accès réglementé par arrêté préfectoral où vivent des populations amérindiennes. »

Chercher, creuser, bosser dur, et oser sortir un tel dossier sur une affaire aussi symbolique des modes de fonctionnement de notre société, c'est aussi donner l'exemple pour que d'autres journalistes en Guyane puissent enfin relever la tête et trouver le courage de s'affranchir de la chape de plomb des béni-oui-oui qui nous font chaque jour reculer d'un pas.

Il faut décoloniser nos médias !

Blada


* Frédéric Farine ne pouvait pas avoir oublié la précédente condamnation de Jean Béna : fin 2003, Jean Béna avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir essayé de faire taire le journaliste, par des coups et des menaces.

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