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Jodla 05/01/10
Article 74 : la question est sans doute plus simple qu'il n'y parait

Serait-ce si politiquement incorrect que personne ne semble oser s'aventurer sur ce terrain-là ? Il y a pourtant, dans le Fondement de projet de société associé à l'article 74, une proposition troublante et bien peu mise en avant, présentée « en guise de conclusion » : « Vers une citoyenneté guyanaise » (page 32). Au lieu de développer cette proposition - qui après tout est respectable si l'on sait de quoi il retourne - ce sont des images écran qui nous sont présentées sans cesse : la Guyane restera dans le cadre de la République française, nous martèle-t-on sous toutes les formes possibles.

Mais les mots disent le contraire, et l'intention est bien là, sournoisement présentée : « vers une citoyenneté guyanaise ». Si l'on se réfère à la définition de la citoyenneté sur le site de Vie publique, on peut y lire ceci, qui est sans aucune ambiguité, et il serait très difficile de nous faire croire que les auteurs du projet de société n'avaient pas connaissance de cette réalité précise (nous ne leur ferons pas l'affront de penser qu'ils ne maîtrisent pas le vocabulaire) : « Les citoyens ont tous la même nationalité. La citoyenneté manifeste aussi le rattachement à une même communauté politique, la nation

Si je prends mon cas personnel, moi, citoyenne française, par hasard sans doute mais pas mécontente de l'être, qui ai vécu dans de nombreux pays où la démocratie ne fonctionne pas (et c'est un euphémisme) qui ai même connu un coup d'état dans un pays d'Afrique - avec tout le bouleversement et l'affolement que cela peut représenter pour la population -, s'il m'était arrivé quelque chose de grave dans ces pays instables, je sais, parce que je suis citoyenne française, qu'on ne m'aurait pas laissé croupir dans les cachots où crèvent les anonymes du pays.

Je ne prendrai pas le même pari pour un citoyen guyanais, qui attendra peut-être toute sa vie le commencement d'hypothétiques négociations entre l'ambassadeur de Guyane et une dictature de plusieurs millions d'habitants.

Mais à ceux qui auront choisi en toute connaissance de cause d'aller « vers une citoyenneté guyanaise » - parce que je ne serai pas de ceux-là - je souhaite force et courage, car il en faudra une dose bien au-delà de mes capacités*.

La question qui est posée le 10 janvier est sans doute plus simple qu'on ne veut bien nous le dire. Elle pourrait selon moi se présenter comme suit :

- souhaitez-vous un jour devenir citoyen guyanais, ou, plus précisément, parce que c'est bien comme ça que la question est posée dans le "projet" : souhaitez-vous aller « vers une citoyenneté guyanaise » ?

Odile Farjat
Une citoyenne française, Guyanaise de coeur et d'esprit.


* Je conseillerais pourtant à tous les jeunes de ce pays de voyager autant qu'ils le peuvent, dans tous les pays possibles, parce que l'aventure humaine ne se situe pas uniquement sur un petit morceau d'Amazonie, si extraordinaire soit-il.

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