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Jodla 28/01/10
L’interview de FF :
Le préfet : '' On va discuter mais on ne peut pas prendre,
comme ça, une population en otage ''

Les ronds points permettant l'accès à Cayenne sont bloqués depuis l'aube par des véhicules (camions et bus) suite à un mouvement lancé, notamment, par un syndicat de transporteurs. Ce mouvement fait suite à la fermeture, depuis le 24 novembre, du pont du Larivot.

Ce pont, le plus fréquenté du département, a été fermé par les autorités à cause d'un pilier défectueux (il y en aurait d’autres dans ce cas…) qui nécessite de grands travaux dont le préfet Daniel Ferey a annoncé l'échéance pour le 3 avril. « On serait même en avance sur le calendrier des travaux » a voulu rassurer Daniel Ferey au journal de 7 heures sur RFO radio. Une réalité qui entraîne un détour de 50 km pour les usagers de la route passant habituellement par ce pont ou en oblige d’autres à prendre des navettes sur l'eau. Ce matin, j’ai pu constater le blocage du rond point de la crique fouillée vers Balata (Matoury). En revanche, toujours à Matoury, le rond point Califourchon permettant l’accès à l'aéroport (à 2 km de celui-ci) n'est pas bloqué mais aucun véhicule venant de Cayenne ou de l'ouest guyanais ne peut y accéder à cause de barrages d'autres ronds points stratégiques.

J’ai pu vérifier que les bus scolaires ne sont pas arrivés sur les lieux d’une école de Matoury voisine de mon domicile. Celle-ci est fermée. L’école Saint-Pierre de Cogneau Lamirande en revanche semblait ouverte. On constate aussi de longues files de véhicules devant la station service à l’entrée de Matoury. Des véhicules de gendarmerie, sur les routes, placés à certains croisements, conseillent aux automobilistes de ne pas prendre les directions aboutissant aux ronds points bloqués.

Vers 9 heures, je joins le préfet Daniel Ferey.

Entretien

Qui est à la tête de ce mouvement de protestation, on parle d’un syndicat de transporteurs et de l’association « des sinistrés du Larivot » ?
L’association des sinistrés du Larivot ne représente que quelques personnes. Elle n’est pas représentative. Ce sont surtout les transporteurs qui ont des difficultés importantes, notamment liées au fait qu’ils n’ont pas du tout eu d’activité du 24 novembre au 10 ou 11 décembre, le temps de mettre en place la barge. Ils ont ensuite eu une activité ralentie du fait de l’exploitation de la barge.
Ils ont donc des difficultés pour payer leurs charges sociales et fiscales. Ils peuvent demander des moratoires et se faire indemniser dans le cadre du chômage partiel. Dans ce cadre là, une seule entreprise avait déposé un dossier jusqu’ici : elle a obtenu 12 000 euros soit 1000 euros par salarié, c’est tout de même pas mal. Une deuxième a déposé un dossier aujourd’hui. Le plan Corail (les prêts à taux zéro) a été élargi au bénéfice des transporteurs du Larivot. Voilà toute une liste de mesures qui ont été proposées. Elles n’ont été mises en œuvre que par quelques uns d’entre eux. Les autres, n’étant pas forcément très administratifs, n’ont pas fait les démarches. Donc dès lundi prochain et jusqu’à mercredi, très certainement à la Chambre de Commerce, nous allons mettre en place une « task force » avec des gens de la Chambre de Commerce, des gens des plate-forme d’initiative locale, de la Direction du travail, de la préfecture s’il le faut, pour aider ces transporteurs à remplir l’ensemble de ces demandes qui leur permettraient d’être pris en charge lorsqu’il y a des choses de ce genre : c’est à dire quand tout un secteur d’activité est en grande difficulté.

Pouvez-vous être plus précis concernant le cadre dans lequel une des sociétés a déjà eu 1000 euros par salarié ?
C’est ce qu’on appelait auparavant le chômage partiel et qui s’appelle maintenant « l’activité partielle de longue durée ». C’est 70% du salaire et cela concerne aussi les charges sociales sur une durée pendant laquelle il n’y a pas eu suffisamment de travail. Le travail se fait effectivement beaucoup plus lentement aujourd’hui. Il y a beaucoup moins d’activité rémunératrice alors que les heures de travail sont plus importantes.

Avez-vous une réunion prévue ce jeudi avec les instigateurs de ce mouvement de protestation ?
A 10 heures et demi je les vois. Je pourrai faire le point.

A-t-on une idée du nombre d’écoles fermées ?
Il n’y a pas d’école fermée, il n’y a pas de raison qu’elles le soient !

A Matoury, près de chez moi, l’école est fermée…
Evidemment s’il n’y a pas d’enseignant, elle est fermée. A Cayenne, les écoles sont ouvertes et fonctionnent.

Il n’y avait pas non plus les bus scolaires habituels devant cette école, à Matoury, ce matin…
Simplement j’ai recommandé au président du Conseil général de ne pas faire effectuer les transports scolaires concernant les bus dans lesquels les enfants risquaient d’être bloqués toute une journée. Il fallait absolument éviter cela mais uniquement pour les autocars qui convergeaient vers Cayenne. Les écoles de Kourou, Sinnamary, Saint-Laurent fonctionnent.

Certains automobilistes bloqués n’étaient pas forcément très contents, ce matin…
Même RFO qui diffuse habituellement plutôt des témoignages de ceux qui sont solidaires, pardon pour ce petit coup de griffe, a fait passer à la radio des gens qui ont dit : « on ne va pas supporter ça, même pas la journée. Il va se passer quelque chose sur ce rond point ! Vous allez voir ce que vous allez voir… ». La population n’a pas l’air de se solidariser.

Fin 2008, il y avait eu 11 jours de paralysie de la Guyane avec des méthodes similaires. Quelle est votre position aujourd’hui ? Allez-vous laisser faire, observer ou décider une intervention de la force publique à moyen terme si cela dure ?
On peut penser que, quelque part, certains espèrent une intervention. C’est ce qu’on dit.
Mais il existe d’autres moyens. Je peux comprendre la difficulté qu’ils ont actuellement. Il faut qu’on les aide dans leurs dossiers. Mais, passé un certain délai, dans la journée, à un moment donné, il y aura des sanctions prises en liaison avec le procureur de la République. Ces sanctions toucheront au permis de conduire des intéressés. On ne peut pas prendre une population, comme ça, en otage. Je ne suis pas certain qu’on verra des gendarmes mobiles partout mais il y a d’autres moyens pour être efficace.

Quelles sont les mesures concrètes possibles touchant au permis de conduire des intéressés comme vous dites ?
Ce qui se passe, c’est qu’il y a entrave à la circulation sur la voie publique (le procureur de la République, François Schneider, joint au téléphone, nous a précisé que « l’entrave à la circulation sur la voie publique » est un délit et que des faits de « stationnements dangereux » peuvent aussi être « éventuellement » constatés et verbalisés, ndlr). Cela entraîne une perte de 5 points sur le permis de conduire à chaque fois. Celui qui a plus de 5 points ça va, mais celui qui en a moins, il n’a plus de permis. Je ne l’envisage pas pour l’instant (l’entretien a eu lieu jeudi vers 9 heures, ndlr). J’ai une réunion avec eux à 10 heures 30, on discute, on trouve des solutions. Les choses peuvent se régler comme ça. Simplement si cela ne se règle pas, on ne peut pas laisser les choses en l’état.


Propos recueillis par Frédéric Farine.

 


 

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