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Jodla 11/03/10
L’enquête de FF : « Affaire Bertrand and co »

Des décisions de remise en liberté devraient tomber
Dans l’affaire « Bertrand and co », une confrontation générale (annoncée depuis mi-février par La Semaine Guyanaise) a eu lieu lundi 8 mars à Fort de France devant le juge d’instruction, Thierry Rolland. Une grande réunion en présence notamment « du juge, des mis en examen en détention provisoire, des mis en examen laissés en liberté et des avocats » m’a indiqué ce jeudi maître Jean Jean Joseph, l’avocat de Richard Cheung-A-Long, bras droit de Léon Bertrand depuis des années et mis en examen dans ce dossier pour « prise illégale d’intérêt, favoritisme et corruption passive ».

Huit mis en examen présents lors de la confrontation générale

De source proche du dossier, étaient convoquées et présentes lors de cette confrontation générale, les quatre personnes mises en examen et incarcérées depuis plus de 3 mois : Léon Bertrand, maire de Saint-Laurent du Maroni, Augustin To-Sah-Be-Nza, directeur général de la CCOG, Guy Le Navennec, directeur général de la Senog et Richard Cheung-A-Long, qui fut, entre autres casquettes, ces dernières années, le chef de cabinet de Bertrand au ministère du tourisme. Les trois premiers cités sont, pour leur part, mis en examen pour « favoritisme et corruption passive ». Etaient également présents lors de cette confrontation générale, trois chefs d’entreprise de Guyane : Jean Pradier, Jacky Hildenbrand et François Combelles, tous trois mis en examen mais laissés en liberté. Egalement présent, José Félix, un ancien cadre technique de la CCOG, lui aussi mis en examen dans cette affaire et laissé en liberté.
Deux autres mis en examen dans ce dossier n’étaient, selon mes informations, pas présents à la confrontation car non convoqués, le juge n’ayant pas dû estimer leur présence utile. Il s’agit de Chunny Katidjo (l’ex-épouse de Jacky Hildenbrand) qui affirme « n’avoir rien vu et rien entendu dans ce dossier », selon une source proche de l’enquête et de Jean-Pierre Lassalarié, architecte et ancien participant de l’épreuve Rames Guyane.

Deux chefs d’entreprise et un autre mis en examen accusent !

Selon l’avocat de Richard Cheung-A-Long, maître Jean Jean Joseph : « cette journée de confrontation constitue un satisfecit. Elle a duré entre 5 et 6 heures, c’était très bien organisé par le juge d’instruction. Dans cette affaire, tout est parti de dénonciations. Je ne dis pas qu’il n’y a rien dans ce dossier volumineux. Mais on voit mieux certaines choses. Personnellement, concernant mon client, je reste serein… comme je l’ai toujours été. »
En revanche, selon maître Jean Tubiana, l’avocat du chef d’entreprise de Kourou François Combelles : « cette journée n’a pas été d’un grand intérêt, personne n’a craqué, chacun est resté sur sa position, présumés corrupteurs comme présumés corrompus. Les uns ont dit : on a donné de l’argent, les autres ont dit : on n’a jamais rien reçu. Certains ont reconnu avoir eu rendez-vous avec un tel ou un tel, mais en assurant qu’il n’y avait jamais eu de remise d’argent ». Une source judiciaire, que nous avons contactée à Fort de France, confirme cette analyse : « des personnes mises en examen pour corruption passive reconnaissent avoir rencontré tel ou tel accusateur mais pour des rendez-vous professionnels ». Les deux chefs d’entreprise Jacky Hildenbrand et François Combelles ainsi qu’une troisième personne mise en examen dans ce dossier « portent des accusations de pots de vins dans ce dossier » note, toutefois, la même source. Dans la journée de lundi, une demande de mise en liberté a été effectuée pour Richard Cheung-A-Long et Léon Bertrand, le lendemain pour Guy Le Navennec et mercredi pour Augustin To-Sah-Be-Nza. Le juge Rolland a 5 jours francs pour se prononcer après ce type de requête. Trois décisions sont possibles : « soit il signe une ordonnance de remise en liberté sans contrôle judiciaire et la personne concernée sort immédiatement, soit il assortit cette ordonnance de conditions particulières qu’il faudra remplir mais pas forcément une caution, soit il refuse et dans ce cas les avocats doivent faire appel. Les décisions tomberont dans les minutes, les heures ou les jours qui viennent » estimait maître Jean Jean Joseph jeudi vers 13h 30 locales (14h30 en Guyane) tout en précisant alors : « ne pas encore avoir reçu de notification de décision ». Dans l’après-midi de jeudi, le parquet de Fort de France indiquait qu’aucune décision de remise en liberté n’était encore tombée. Pour les premières demandes de liberté, notamment pour Léon Bertrand « une décision pourrait tomber vendredi » estimait ce jeudi une source judiciaire, mais le juge Rolland a jusqu’à lundi pour rendre sa décision (le délai de 5 jours pouvant être prorogé lorsqu’il arrive à échéance pendant le week-end, selon un avocat que nous avons consulté sur ce point de droit). « Très franchement, le juge n’a plus aucune raison aujourd’hui de maintenir les quatre personnes en détention » estime maître Jean Tubiana. Contacté sur le sujet sur sa messagerie et par SMS, jeudi, maître Patrick Lingibé l’un des avocats de Léon Bertrand, n’avait pas donné suite, à l’heure de la rédaction de cet article.

Le Parquet de Fort de France favorable à la remise en liberté de Léon Bertrand

Selon nos informations, le parquet de Fort de France n’a pas requis, cette fois, le maintien en détention de Léon Bertrand mais au contraire il est favorable à sa remise en liberté. Jeudi en début après midi, le dossier était toujours entre les mains du juge d’instruction. Selon toute vraisemblance, Léon Bertrand sera autorisé, dans le cadre de sa probable future remise en liberté, à regagner la Guyane, « la loi ne pouvant l’interdire d’exercer ses mandats électifs même s-il est mis en examen » souligne une source judiciaire. Théoriquement un contrôle judiciaire « peut l’interdire du territoire guyanais sans le suspendre de son mandat de maire mais un tel choix serait très facilement critiquable et nous ne faisons pas de politique » poursuit la même source. Les partisans du mauvais esprit feront remarquer que Léon Bertrand avait, par le passé, conservé son mandat de maire de Saint-Laurent alors qu’il était ministre de Jacques Chirac à 8000 km de la Guyane, mais bon… Dans cette affaire, une information judiciaire « contre X » a été ouverte le 5 juin 2009 à Fort de France pour « prise illégale d’intérêt, favoritisme, corruption active et passive, faux et usage de faux ». L’enquête concerne les marchés publics de la CCOG que préside Léon Bertrand mais aussi d’autres structures dirigées par lui-même et/ou certains de ses proches comme la mairie de Saint-Laurent, la Senog et la société Ouest Voyages Guyane. De source judiciaire, « l’enquête n’est pas close » et au moins un autre important chef d’entreprise de Saint-Laurent du Maroni aurait été convoqué et entendu récemment dans ce dossier. Le Parquet de Fort de France n’a souhaité « ni confirmer, ni infirmer » cette information.

« Au moins, il ne se sentira pas lâché par l’UMP locale »

Léon Bertrand est candidat en 3ème position, au premier tour des Régionales sur une liste composée d’un bon nombre de militants de l’UMP de Guyane qui montrent ainsi leur désaccord avec le choix de l’UMP nationale d’une liste d’ouverture menée par Rodolphe Alexandre. Roger Arel, membre du comité départemental de l’UMP en Guyane qui conduit cette liste de mécontents de droite (et souligne « avoir fait partie de l’association Guyane 73 ») me confiait, à ce propos, la semaine dernière : « Un certain nombre de personnes ne se sont pas reconnues dans la liste bâtie par monsieur Alexandre. Je veux bien qu’on mette quelqu’un de gauche à la tête d’une liste d’ouverture investie par l’UMP. En revanche, que la personne en seconde position (Fabienne Mathurin-Brouard, mairesse de Saint-Georges de l’Oyapock, ndlr) ne soit pas de l’UMP, je n’apprécie pas. Mais qu’en plus, on mette en deuxième position quelqu’un qui a milité pour l’évolution statutaire dans le cadre de l’article 74, je trouve ça inadmissible (…) Léon Bertrand lui, depuis le départ, a toujours milité contre le 74 (…) Au moins, il ne se sentira pas lâché par l’UMP locale ». Roger Arel affirme disposer de plus d’une quinzaine de militants de l’UMP locale sur sa liste.

FF
 

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