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Jodla 10/07/10
Le reportage de FF
Militaire disparu : le procureur ouvre une enquête
pour « tentative de meurtre »

Julien Giffard, un militaire de 21 ans venu du 1er Régiment d’infanterie (RI) de Sarrebourg était toujours porté disparu vendredi soir en Guyane. Une « enquête de flagrant délit criminel pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique » a été ouverte suite à l’éperonnage de la pirogue des forces armées, jeudi soir sur la rivière Tampok, a indiqué vendredi le procureur de la République de Cayenne, François Schneider.

« On a pu visualiser les lieux et l’embarcation percutée. On a pu discuter avec ceux qui étaient sur la pirogue. Les premiers éléments indiquent que, même si les deux pirogues ont pu être surprises parce que c’était la nuit et qu’elle n’étaient pas éclairées, manifestement la seconde embarcation n’a pas cherché à éviter celle des forces armées. Elle lui a foncé dessus après avoir allumé un projecteur » a déclaré, le procureur de la République, François Schneider, vendredi en fin d’après-midi. « Les constatations sur la barque correspondent à ces premières déclarations » a-t-il ajouté.
« On voit très bien sur la pirogue des forces armées : la trace de la percussion puis de la glissade de l’autre pirogue » a renchéri le colonel Daniel Strub, adjoint du commandant de la gendarmerie de Guyane, au cours d’une conférence de presse des autorités (armée, gendarmerie, parquet, préfecture) de retour des lieux de la collision.
« L’autre embarcation » a pris la fuite et reste introuvable.
« Les témoins indiquent qu’il portait son gilet »
Vendredi soir, Julien Giffard, un militaire de 21 ans du 1er RI de Sarrebourg arrivé en Guyane cette année en renfort, notamment dans le cadre de la lutte contre l’orpaillage illégal, était toujours porté disparu. L’armement et le gilet de sauvetage du militaire ont été retrouvés près du lieu de la collision.
« Tous les témoins sur le bateau, comme ceux qui les ont vu partir, ont indiqué que les personnes à bord portaient leur gilet de sauvetage, y compris le disparu. Il est plausible qu’il se soit retiré lui-même ce gilet de sauvetage avec l’armement pour s’alléger et nager. C’est pour cela qu’on garde espoir » indiquait vendredi en fin de journée le colonel Inaky Garcia-Brotons, un des adjoints du commandant supérieur des forces armée de Guyane et, par ailleurs, commandant de la base aérienne.
La collision a eu lieu jeudi, vers 22h30 locales, à 300 mètres en aval du poste de Cayodé (du nom du village amérindien à proximité), un poste de contrôle conjoint armée/gendarmerie sur la rivière Tampok où est érigé un barrage fluvial. Le disparu y était en poste depuis quelques semaines, comme une petite trentaine de ses camarades du 1er RI de Sarrebourg. Cette région du sud-ouest guyanais, isolée en forêt, est évidemment truffée de sites aurifères clandestins.
« La pirogue s’apprêtait à se positionner en sonnette »
La pirogue éperonnée, avec à son bord trois militaires (dont le disparu), un gendarme et un piroguier « s’apprêtait à se positionner en sonnette à plusieurs centaines de mètres en aval du barrage afin détecter les pirogues qui arrivent lentement à la rame de nuit, le long des berges, pour s’approcher du barrage fluvial avant de redémarrer leur moteur et de passer en force en propulsant leur pirogue par-dessus le câble. Leur présence en sonnette avait été décidée par le chef du détachement pour anticiper ce type de manoeuvre » a encore indiqué vendredi le colonel Inaky Garcia-Brotons.
Les pirogues de convoyeurs arrivent à forcer assez régulièrement ce type de barrage fluvial qui a été « abîmé par la saison des pluies », ont admis les autorités locales.
Où est passée la seconde pirogue ?
Le mystère reste entier concernant l’autre embarcation. Lorsque l’auteur de ces lignes a demandé au cours du point presse, au procureur, quels étaient les éléments qui permettaient d’ores et déjà d’affirmer que la pirogue qui a percuté celle des forces armées était une pirogue de convoyeurs de matériel à destination des sites aurifères illicites, la réponse a été : « On le déduit. Elle était manifestement lourdement chargée puisque lorsqu’elle est arrivée sur la pirogue des forces armées, le poids était tel que la pirogue des FAG a immédiatement coulé » a répondu le procureur Schneider, coupé dans son élan par le colonel Strub qui a voulu préciser : « en général, quand des pirogues se chevauchent, elles ne coulent pas ».
Autre mystère à éclaircir : aucun représentant des autorités présentes au point presse vendredi en préfecture n’a su dire avec certitude si jeudi soir, la seconde embarcation a été vue, par l’une ou l’autre sentinelle du camp militaire, juste après la collision, continuant son présumé trajet et franchissant le barrage du poste de Cayodé, à 300 mètres en amont.
« Nous sommes allés là-bas pendant une heure et demi (vendredi ndlr). Ce n’était pas la question prioritaire à poser. Les militaires sont marqués par la disparition de leur camarade. La première préoccupation, c’est de le rechercher. Les enquêteurs sont sur place. Ils vont faire leur travail » m’a indiqué, le colonel Strub.
De source proche de l’enquête, on n’exclut pas non plus l’hypothèse d’un simple accident. « Dans ce dernier cas, le délit de fuite demeure » souligne un gendarme.
Un gendarme et un militaire sont sortis indemnes de la collision. Un autre militaire blessé à la tête, est, lui, sorti de l’hôpital vendredi avec 19 points de suture. Le piroguier civil de l’armée était encore gardé en observation vendredi soir mais « il n’a pas de blessure grave », ont précisé à son sujet les autorités locales. Vendredi, les plongeurs de la brigade nautique de la gendarmerie n’avaient pas pu réussir à travailler de manière optimale dans la rivière Tampok. « Les plongeurs ont eu des difficultés à effectuer des sondages efficaces. On a décidé de surseoir aux sondages qui n’apportaient rien de particulier pour l’instant en raison de la dangerosité de la rivière. On va engager une équipe de plongeurs renforcée par des plongeurs de l’armée de l’air afin de poursuivre les recherches en toute sécurité pour nos personnels » a encore indiqué le colonel Strub. Les recherches devaient se poursuivre ce samedi…
FF

 

 

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