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Jodla 12/08/10
Pour Reporters sans frontières,
l’investiture de Desi Bouterse ne doit pas signifier l’impunité
pour ses crimes d’autrefois contre la presse

A l'occasion de la prise de fonction, aujourd'hui même, du nouveau président du Suriname élu le 19 juillet, RSF Amériques rappelle par communiqué quelques vérités que certains font semblant d'oublier.

Sous le titre « Notre ami le dictateur », Charlie Hebdo avance, dans son numéro du 11 août, que le président français aurait adressé un message de félicitations à son collègue du Suriname, provoquant la colère de la classe politique et de la presse hollandaise. Toujours selon Charlie hebdo, notre Léon verrait d'un bon oeil pour sa ville le retour de l'ex putchiste (accusé entre autres de massacres de Noirs marrons, mais qui se dit prêt à accueillir les Surinamais partis du pays).

Communiqué de RSF Amériques :

« Si nous respectons l’expression de la volonté générale des Surinamiens, nous n’oublions pas non plus que le nouveau président reste inculpé de l’assassinat de cinq journalistes commis sous sa dictature en 1982. A supposer que la charge présidentielle suspende provisoirement la procédure engagée contre lui, elle ne doit pas lui valoir l’impunité dans cette affaire.

Revenu aujourd’hui à la tête de l’État par les urnes, Desi Bouterse, militaire de carrière, est arrivé la première fois au pouvoir par un coup d’État, le 25 février 1980. Il a ensuite dirigé le pays d’une main de fer à deux reprises (1980-1987, 1990-1991), bafouant sans retenue les libertés fondamentales et les droits de l’homme.

Dans la nuit du 8 décembre 1982, cinq journalistes, parmi quinze opposants qui militaient pour le rétablissement de la démocratie, avaient été exécutés sous sa responsabilité présumée à la caserne de Fort Zeelandia. Il s’agissait d’Andre Kamperveen, propriétaire et directeur de la station Radio ABC, de Frank Wijngaarde, reporter du même média, ainsi que les journalistes de presse écrite Leslie Rahman, Bram Behr et Jozef Slagveer. Après cette tuerie, les militaires avaient incendié les locaux de Radio ABC, Radio Radika et du quotidien De Vrije Stem. Sous le régime de Desi Bouterse, aucun média n’était autorisé à publier ou émettre hormis la station de radio d’État SRS et le quotidien De Ware Tijd.

Condamné par contumace à onze ans de prison au Pays-Bas pour trafic de drogue en 1999, Desi Bouterse encourt toujours dans son pays une peine de vingt ans pour le massacre de Fort Zeelandia. Vingt-cinq personnes au total sont concernées par la procédure dont l’ancien Premier ministre Errol Alibux et l’ancien commandant en chef de l’armée Arty Gorre.

S’il dit avoir présenté des excuses aux familles des victimes et reconnu sa responsabilité politique dans la tragédie de Fort Zeelandia, Desi Bouterse n’a jamais admis son implication directe dans les crimes alors commis. Il a plusieurs fois tenté d’obtenir du parlement une loi d’amnistie lorsqu’il était, jusqu’à son élection, leader du principal parti d’opposition.

A l’image des pays d’Amérique du Sud voisins, dont les actuels gouvernements ont fourni des efforts importants en faveur du travail de mémoire collective, la nouvelle administration du Surinam doit comprendre que le passé ne se résout pas avec une élection. Encore moins avec une amnistie. »

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