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Jodla 27/10/10
Les news de FF
Affaire « Bertrand and co » : coup de théâtre !

Abongo Adam libre… de ne pas quitter la Martinique !

Une semaine après sa mise en examen pour « corruption active et recel de favoritisme » et son placement en détention le même jour, le chef d’entreprise Abongo Adam a été remis en liberté sous contrôle judiciaire mardi en fin d’après-midi par la Chambre de l’instruction de Fort-de-France. Le parquet général avait pourtant requis son maintien en détention. Son contrôle judiciaire lui interdit toutefois de quitter la Martinique sauf autorisation du juge d’instruction. Il devra en outre s’être acquitté d’une caution de 50 000 euros au plus tard le 5 novembre.

« Une décision idiote, une connerie » : mardi en fin d’après-midi, les coursives feutrées de la juridiction de Fort-de-France ont bruissé de qualificatifs peu amènes traduisant un profond dépit. Certains magistrats du chef-lieu de la Martinique ont assez peu goûté la décision prise par leurs collègues de la Chambre de l’instruction de remettre en liberté le chef d’entreprise Abongo Adam, une semaine après son placement en détention. « Notre objectif était de le soustraire aux pressions afin d’éviter qu’il revienne éventuellement sur ses déclarations. Là, même s’il lui est interdit de quitter la Martinique, il pourra tout à fait communiquer par téléphone » commente, contrariée, une source proche du dossier. Du côté de Me Jérôme Gay, l’un des avocats d’Abongo Adam, joint en Martinique mardi soir, on se dit, à l’inverse « très satisfait de cette remise en liberté. Maintenir la décision du placement en détention aurait été discriminant à l’égard de M. Abongo Adam, ne serait-ce que par rapport à M. Jan Du mis en examen, lui aussi, la semaine dernière et laissé en liberté [jodla 22/10/10]. Je remarque que le montant de la caution [50 000 euros, ndlr] demandé à M. Abongo Adam est le même que celui réclamé à M. Du donc ça rétablit l’équilibre ».

Il a fait état d’un versement de 20 000 euros à Augustin To-Sah-Be-Nza

L’audience publique de ce mardi a toutefois apporté son lot de précisions quant aux déclarations d’Abongo Adam, tant au cours de sa garde à vue des 13 et 14 octobre à Cayenne dans les locaux de la police judiciaire, que lors de son audition devant le juge d’instruction Thierry Rolland à Fort de France, le mardi 19 « Il a redit ce qu’il a dit devant les policiers et devant le juge d’instruction à savoir qu’il a versé 20 000 euros à To-Sah-Be-Nza [directeur général de la CCOG à l’époque, ndlr] » nous a indiqué une source présente à l’audience de la Chambre de l’instruction. « Cela a été dit à l’audience mais on n’y a pas évoqué cette question en particulier » nuance un brin Me Gay. De source proche de l’enquête, selon les déclarations de M. Adam, ce versement aurait été effectué dans le cadre d’un marché de travaux publics qu’il aurait obtenu. « Il a redit qu’il avait été déficitaire dans ce contrat mais qu’il avait tout de même remis les 20 000 euros » nous a indiqué notre même témoin présent à l’audience publique. De son côté, contacté mardi soir par email au sujet des déclarations de M. Adam concernant M. To-Sah-Be-Nza, l’avocat de ce dernier, Me Sainte-Luce n’avait pas encore répondu au moment de la mise en ligne de cet article. Jeudi dernier, une source judiciaire à Fort-de-France avait indiqué à l’auteur de ces lignes au sujet d’Abongo Adam : « il est soupçonné d’avoir créé une société de BTP pour la cause et d’avoir obtenu des marchés de travaux publics de manière truquée ». Sur le même sujet, Jérôme Gay avait, lui, déclaré : « Monsieur Abongo Adam est la douzième roue du carrosse, il est victime de pratiques illicites qu’il n’a pas initiées. Sur un marché, effectivement, il a reconnu qu’il a du donner une enveloppe ». De source judiciaire, l’enquête soupçonne « trois marchés frelatés » concernant Abongo Adam.

Le parquet général redoute « des pressions »

De source bien informée, le représentant du parquet général avait requis mardi le maintien en détention d’Abongo Adam pour deux raisons principales : « il fallait éviter les pressions qui sont fréquentes dans ce dossier et il fallait le confronter dans des délais très courts à d’autres protagonistes mis en examen ». Parmi les arguments invoqués devant la Chambre de l’instruction par les avocats du chef d’entreprise bushinengué pour obtenir sa libération « ses activités pour EDF » sur le fleuve Maroni. « Ce n’est pas un simple piroguier comme a voulu le faire croire le parquet général. C’est un gérant de grosses sociétés et par son activité de transporteur fluvial, il participe à assurer la continuité du service public d’électricité dans les communes éloignées et effectivement, EDF était inquiet » affirme Jérôme Gay. Un argument qui fait bondir cette source judiciaire à Fort-de-France : « C’est extraordinaire : ses avocats (1) ont osé dire que sa présence était indispensable en Guyane pour des contrats avec EDF parce qu’il alimente soi-disant EDF le long du fleuve et parallèlement ils ont accepté l’idée qu’il soit remis en liberté en Martinique sans pouvoir en partir… ». De son côté Me Gay nous a précisé : « si cette impossibilité de quitter la Martinique perdure, nous demanderons la mainlevée du contrôle judiciaire ».

« Une composition estivale »

L’arrêt de la Chambre de l’instruction du mardi 26 octobre, dont l’auteur de ces lignes a pu prendre connaissance, ordonne la remise en liberté de M. Abongo Adam et « le place sous contrôle judiciaire avec les obligations suivantes » : outre la caution de 50 000 euros à verser au plus tard le vendredi 5 novembre, M. Adam doit « avoir sa résidence habituelle chez monsieur… [une relation du chef d’entreprise en Martinique, ndlr] ». Il ne doit « pas quitter le département de la Martinique sauf autorisation express du juge d’instruction ». Il doit « se présenter une fois par quinzaine à la brigade de gendarmerie de Saint-Joseph » et évidemment « s’abstenir […] d’entrer en relation » avec les autres mis en examen.
Cette source proche du dossier qui espérait le maintien en détention du chef d’entreprise ironise un brin : « On a eu une composition estivale : dans notre jargon judiciaire, cela signifie que les magistrats qui ont siégé mardi ne sont pas des habitués de la Chambre de l’instruction. Voilà ce qu’il se passe quand ce sont les vacances ».
 

FF

(1) Abongo Adam a aussi pour avocat Me Philippe Edmond-Mariette. Ancien député martiniquais, Me Edmond-Mariette a d’abord été l’avocat dans ce dossier de Guy Le Navennec, directeur de la Senog (société d’économie mixte du Nord-Ouest guyanais) au moment des faits présumés. Mis en examen comme Léon Bertrand et Augustin To-Sah-Be-Nza pour « corruption passive et favoritisme », M. Le Navennec a depuis changé d’avocat et pris un avocat parisien.

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