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Jodla 11/01/12
Vient de paraître : un ouvrage collectif sur
La question du patrimoine en Guyane française

Sous la direction de l'historien Serge Mam Lam Fouck et de la sociologue Isabelle Hidair, avec la collaboration de personnalités aussi brillantes et diverses que Gérard Collomb, Maude Elfort, Jean-Paul Fereira, Marie Fleury, Marie-Paule Jean-Louis, Jean Moomou, André Néron, Alexis Tiouka, etc... vient de paraître aux éditions Ibis Rouge un ouvrage pluridisciplinaire qui tente comprendre les dynamiques de constructions identitaires autour d'un patrimoine commun. « L’une des ambitions majeures de l’ouvrage est d’éclairer les acteurs sociaux sur la complexité des processus de patrimonialisation et sur le repérage des enjeux qui les sous-tendent, particulièrement dans le contexte d’une société plurielle.»

« Il s’agit d’une étude de la manière dont les Guyanais, dans la diversité culturelle qui caractérise le pays, s’emparent d’un certain nombre d’objets pour en faire des éléments du patrimoine naturel (les espaces naturels), matériel (l’architecture, le mobilier, les costumes, des objets de la vie quotidienne…) et immatériel  (musiques et danses, littératures orales et écrites, pratiques festives comme le carnaval, pratiques langagières, invention de héros…).
C’est le processus que l’on désigne sous le terme de patrimonialisation. En Guyane, les Amérindiens, les Créoles, les Bushinenge, mais également les Hmong, les Saint-Luciens…., sous le contrôle des lois de la République française, ont engagé des processus de patrimonialisation, dont il est utile de saisir le sens et les enjeux politiques et culturels.
»

A noter que la sociologue Isabelle Hidair s'était déjà penchée partiellement sur le sujet dans un article passionnant sur le site Espace politique : L'espace urbain cayennais : un champ de construction identitaire.

« La Question du patrimoine en Guyane française. Diversité culturelle et patrimonialisation. Processus et dynamiques des constructions identitaires »
Sous la direction de Serge Mam Lam Fouck et d'Isabelle Hidair
Avec la collaboration de :
Sophie Barnèche, Olivier Barrière, Jean-Michel Beaudet, Blaise Bitegue Dit Manga, Frédéric Bondil, Sébastien Chapellon, Bernard Cherubini, Gérard Collomb, Mylène Danglades Dalmat, Maude Elfort, Jean-Paul Fereira, Marie Fleury, Isabelle Hidair, Marie-Paule Jean-Louis, Ramona Justin, Philippe Karpe, Katia Kukawka, Chô Ly, Serge Mam Lam Fouck, Gérard Monédiaire, Jean Moomou, André Néron, Marianne Palisse, Paul Roselé Chim, Alexis Tiouka.
Editions Ibis Rouge, 454 pages - ISBN 97862684450640767


Pour contourner un peu le jargon scientifique, nous avons demandé à Serge Mam Lam Fouck un exemple analysé par les auteurs et qui permettrait de mieux comprendre la réflexion proposée.

Prenons donc l'exemple de trois monuments qui ont fait couler beaucoup d'encre :

« Comment collectivement les Guyanais se sont-ils emparés de la question de l’esclavage, pour en faire l’un des éléments de leur identité ?

L’observation des monuments de Cayenne qui s’y rapportent fournit des réponses.

Dans un premier temps, durant plus d’un siècle après l’abolition de l’esclavage, les Guyanais ont retenu de ce passé-là le geste généreux de la France qui abolit l’esclavage et accorde la citoyenneté française aux esclaves libérés. Cette manière de voir la question de l’esclavage s’est traduite par l’érection du monument de la place Schœlcher (1893), où Victor Schœlcher est érigé en héros. L’esclave libéré qui figure à ses côtés lui témoigne sa reconnaissance.

Dans un second temps, cette représentation du passé esclavagiste est concurrencée par une autre, qui aboutit à la mise en place des « Marrons de la liberté » (2009) au rond-point Adélaïde Tablon à Rémire. Là les héros sont des esclaves qui ont brisé eux-mêmes leurs chaînes.

Une dernière étape est franchie, en 2011, avec les « Chaînes brisées » du boulevard Jubelin côté mer. La dénonciation du système esclavagiste l’emporte ici sur toutes autres considérations.

La manière de voir ce passé a donc changé en fonction de l’évolution des idées politiques de la fin du 19e siècle à aujourd’hui.

Dans l’ouvrage, les analyses proposées, dégagent le sens des politiques patrimoniales en fonction du contexte, et montrent les enjeux politiques et identitaires. »


Sur le même sujet, mais sous un angle différent, voir aussi l'article de Thierry Nicolas, sur EchoGeo, « A la poursuite du patrimoine » :

«Parmi les phénomènes communs aux départements d’outre-mer, le processus d’élaboration de repères mémoriels liés à l’esclavage est certainement l’un des plus significatifs de la dernière décennie. De l’Océan Atlantique à l’Océan Indien, il existe en effet le même souci de porter un regard différent sur la période esclavagiste et d’inscrire des lieux de mémoire dans les paysages. Néanmoins, ces lieux pourvus d’un sens nouveau peinent à accéder au statut d’éléments du patrimoine. De façon paradoxale, les obstacles à leur patrimonialisation ne tiennent pas à l’idée que de tels lieux pourraient constituer des symptômes de la résurgence d’une idéologie nationaliste mais résident plutôt dans leur déficit d’historicité.»

 

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