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Jodla 28/04/12
Pour le pétrole au large de la Guyane, ce sera non !
La société civile passe à l'offensive

Les exemples sont si nombreux de pollutions gigantesques, de responsabilités non assumées malgré les promesses mirobolantes, que la Guyane commence à se mobiliser contre ce projet qui pourrait servir les intérêts de quelques uns, c'est sûr, mais certainement pas ceux de la population guyanaise. Avec en prime des risques invraisemblables, sur un forage plus profond encore que Deepwater horizon qui a généré la catastrophe que l'on sait (L'Express). Avec son écosystème fragile et ses mangroves, la Guyane serait « un cauchemar à dépolluer en cas de marée noire » (rapporte Nicolas Ransom sur France24).

Un collectif pour dire non aux forages ultra-profonds au large de la Guyane se met en place, « Or Bleu Contre Or Noir », et un rassemblement citoyen se tiendra jeudi 3 mai de 18h à 22h au Kiosque de la place des Amandiers à Cayenne. : Prenez connaissance de leur invitation et faites-la circuler autour de vous ! (pdf)

Sous la pression des associations environnementales de Guyane, Shell exploration a fini par mettre à la disposition du public un dossier de déclaration d'ouverture de travaux de forages et d'études sismiques (sur le site de la préfecture) et, tout récemment, un projet de réponse aux pollutions (Plan d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures) dans lequel on peut lire que les éventuelles marées noires ne toucheront jamais le littoral guyanais ni même sud-américain. Ben voyons ! Mais où iraient-elles donc ces nappes indomptables extraites à prix d'or des entrailles de la terre ? Rejoindre le 7e continent que Patrick Deixonne est parti explorer (en partenariat avec le CNES) avec tout un équipement pour étudier les courants marins et comprendre le trajet de ce continent d'ordures ? Faut-il que la Guyane ajoute encore sa pierre au monstrueux édifice ? Quel cynisme !

La chaîne Public Sénat diffusait ces jours-ci un documentaire sur ce qu'est devenu le Delta du Niger après l'exploitation de son pétrole, alors que cette manne pétrolière y avait suscité un espoir sans précédent. Mais tout n'y est désormais que misère et désolation, pollution et corruption. C'est « le véritable prix de quelques litres d'essence à la pompe ».

« Jusqu'où sommes-nous prêts à aller ? », demandait Une saison en Guyane en publiant en décembre 2011 une infographie fort bien faite sur le pétrole au large de la Guyane.
C'est bien le moment de se poser sérieusement la question.