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Jodla 10/01/13
Hommage aux combattants de l'impossible :
un dossier de Frédéric Farine sur l'EPAG

De cette enquête de Frédéric Farine sur l'invraisemblable opacité - le mot est faible - de l'Etablissement public d'aménagement de la Guyane, il ressort comme une fulgurance qu'il faut être d'une trempe exceptionnelle pour faire valoir ses droits auprès d'une administration toute puissante qui a oublié qu'elle était au service de la République. Comme aux temps anciens, l'agriculteur à qui l'on a accordé des terres - Frédéric Farine traite ici le dossier de Wayabo - par la grâce de "sa majesté l'EPAG", doit savoir qu'il faut filer doux. Et pour les plus vaillants d'entre les possesseurs précaires de ces terres qui oseront traîner sa majesté devant les tribunaux, il leur faudra sans doute attendre l'âge de la retraite pour lui faire entendre raison. Quand sa majesté ne reprend pas les terres, pour des raisons qu'elle est seule à comprendre. Le pot de fer contre le pot de terre, commente une agricultrice de Wayabo. L'expression ici prend toute sa force : à chaque fois qu'un agriculteur fait reconnaitre son droit devant les tribunaux, l'EPAG - qui fonctionne sur fonds publics - fait toujours appel, avec l'argent du contribuable, bien entendu. Le citoyen en situation précaire, même dans son plein droit, ne tient pas bien longtemps à ce rythme là. Ce dossier révélé par Frédéric Farine est un véritable scandale, mais un scandale qui nous est régulièrement présenté dans la presse comme une normalité évidente. Aussi faut-il prendre la peine d'y regarder de près pour que l'abus de pouvoir saute aux yeux. A lire absolument ! La terre à ceux qui la travaillent, est-ce que cela a toujours un sens ?

Alors que les débats autour de l'agonie de la Chambre d'Agriculture occupent le devant de la scène, rappelons une réflexion sur le sujet, proposée par Zoltan Gyurenka, président de l'association Wayabo (cité dans le dossier de Frédéric Farine).