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Jodla 23/01/13
La Semaine Guyanaise au lendemain
d'une censure brutale : pincez-vous, c'est bien ça !

La Semaine Guyanaise qui parait aujourd'hui, amputée, pour cause de censure, de l'article de Frédéric Farine sur les accusations d'escroquerie dont fait l'objet le pdg de Rexma, est un petit chef d'oeuvre du vertigineux paradoxe de la presse de Guyane. Cette couverture est risible, et même, disons-le tout net, ridicule, voire grotesque. « Un parpaing dans l'oeil ! », ironise Marion Briswalter sur le site de Guyaweb. Mais il y a plus grave encore que le ridicule. Cette utilisation d'un article fort bien écrit et intéressant sur « La loi du silence : un syndrome guyanais ? », qui parait au lendemain d'une censure brutale, est plus vraisemblablement une mauvaise action qui témoigne d'un cynisme inquiétant, car il parait peu probable que l'auteur, Pierre Dabel, se soit sciemment prêté à ce petit jeu pervers qui consiste à publier pareille réflexion dans ce contexte.

Reprenons pour s'en convaincre un extrait de l'article de Pierre Dabel : « Une mesure bien difficile à trouver aussi dans l’information locale, dont la boussole nous indique le nord comme une variable ajustée au fil des avis diffusés. C’est le cas pour le propos sur telle autorisation d’exploitation minière, présentée d’abord comme indue dans le contexte d’une interdiction globale en zone concernée, un point, pourtant cardinal dans ce genre d’affaire, qui s’efface ensuite à seulement quelques heures d’intervalle. Cela, au moins, pour le bénéfice de nous avertir du risque de se perdre en forêt profonde de Saül à suivre les méandres de nos infos.
Peut-être faut il simplement comprendre de ces coups de gomme que cette Guyane qui se cherche, en termes d'identité, de devenir, force sur le maquillage afin de paraître sans rougir, à l'instar d'une débutante à son premier bal. Mais est-ce bien là la meilleure façon d'apprendre à danser ? De fait, ceux qui dansent le mieux, dans cette ronde, sont bien les filous pour qui l’omerta déroule un véritable tapis bien rouge, celui là. »