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Jodla 07/07/13
Après Bertrand et Le Pelletier... Aux suivants !

Les condamnations de Léon Bertrand (en première instance) et de Jean-Paul Le Pelletier (en appel) ont fait grand bruit, même si elles étaient aussi évidentes qu'attendues. Le président de la Chambre de Commerce et d'industrie de la Guyane s'est offert pour l'occasion un véritable plaidoyer d'innocence, via sa chaine perso de télévision ATG (JT du 4 juillet) avec l'aide d'un "journaliste" aux ordres, comme la Guyane sait si bien les faire. Mais si la condamnation de Jean-Paul Le Pelletier pour favoritisme peut aller jusqu'à faire sourire, son inéligibilité brille comme un rayon de soleil au petit matin (France-Guyane, qui n'a pas cru devoir illustrer son article par une image de son cru, pourtant mémorable, qui circule actuellement sur twitter).

Les trois ans de prison ferme écopés par Léon Bertrand (qui a fait appel) posent avec encore plus d'acuité le problème de la relation incestueuse entre le journalisme et la politique. Léon est sans aucun doute l'arbre (imposant tout de même) qui cache une forêt d'élus qui travaillent sur le dos du peuple pour leur propre compte, avec la bonne conscience que donne le sentiment de "faire comme les autres". Et, plus grave encore, avec la complicité des médias. Le reportage consacré par Guyane1 (JT de samedi 6 juillet) au retour de l'enfant du pays condamné pour corruption est un modèle du genre. Un comité d'accueil (venu en bus, payés par qui ?) attendait Léon à l'aéroport, sous l'oeil bienveillant des caméras du service public. Les "journalistes" rampants ne poseront pas une seule question gênante et le mot pourtant honteux de "corruption" ne sera à aucun moment prononcé au journal. La veulerie de Guyane1 permettra même à Léon d'ironiser cyniquement : quand on va en Martinique, on ne sait jamais quand on va revenir. Allusion évidente à sa période de prison préventive. Il fallait le faire !

Le moment est désormais venu de se poser la question de l'exemplarité du procès Bertrand, qui ne doit peut-être (et même sûrement; selon notre conviction) d'être arrivé à son terme qu'au professionnalisme et à l'opiniâtreté d'un authentique journaliste. Pendant des mois, si ce n'est des années, Frédéric Farine a enquêté sur "l'affaire Bertrand" et la disparition de Myrtho Fowel, portant ainsi à la connaissance du public un vaste réseau de corruption qu'il devenait impossible de faire sombrer - comme tant d'autres affaires - dans la vaste mer sans vagues. Et pendant que les dossiers de Farine paraissaient les uns après les autres dans La Semaine Guyanaise, les médias patentés (RFO et France-Guyane) faisaient obstinément le dos rond, ne relayant rien, en attendant que l'orage passe.

La « responsabilité démocratique du journaliste » est ici immense, quand elle maintient dans la niaiserie et l'irresponsabilité un peuple qui a surtout besoin d'être éclairé pour ne pas donner sa confiance - et le fruit de son travail - à n'importe qui n'importe comment. Sauf à installer définitivement la corruption dans toutes les consciences. Nous n'en sommes pas si loin...

Je suis un caillou dans une chaussure, disait Camus, porteur de mauvaises nouvelles, qui dérange et malmène l’opinion publique.

Aux suivants !

O.F.

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