Le jury, présidé cette année par Gérard Police (Prix du Marronnage 2010 pour €udorado - Ibis Rouge), s’est réuni le samedi 21 septembre 2013 autour d’un bon repas en la salle Toucan du restaurant Le Cric Crac à Rémire-Montjoly
	Après délibération, le jury a décidé d’attibuer deux Prix du Marronnage 2013 à :
	Ex æquo
	Jean Moomou
	pour
	Les Marrons Boni de Guyane
	Luttes et survie en logique coloniale (1712-1880)
	
	Ronald Selbonne
	pour
	Albert Béville alias Paul Niger
	Une négritude géométrique (Guadeloupe-France-Afrique)
	La parole tournait et il était impossible de les départager. Car les deux sont excellents. Très différents en apparence mais de plus en plus proches au fur et à mesure que s’affinent et s’approfondissent les regards et les pesages.
	C’est bien pourquoi il n’est surtout pas possible de les présenter sur le mode du duel : il n’y a pas « à ma droite », « à ma gauche ». Jean Moomou avec Les marrons Boni de Guyane  –  Luttes et survie en logique coloniale (1712-1880), et Ronald Selbonne avec Albert  Béville  alias Paul Niger  – Une  négritude géométrique (Guadeloupe-  France-Afrique) sont allés, chacun à sa façon, grossir les rangs des Marrons de tout temps et tout lieu.
	Et c’est en cela, au-delà des qualités de chaque ouvrage, que le choix ne peut se faire. Car ils disent tous deux pourquoi et comment, en monde dit américain, on résiste, se rebelle et combat. Contre cette espèce d’hydre qui y a fiché son premier pseudo-pode il y a cinq siècles et qui n’a pas cessé depuis de le reconditionner violemment à sa guise et façon.
	
	L’un, Jean Moomou, entreprend avec opiniâtreté et absolue légitimité de restituer la parole d’obstinés aïeux marronnant au fil des générations, entre Surinam et Guyane, entre sang et refondation.
	
	L’autre, Ronald Selbonne, récupère l’héritage délaissé d’un dédoublé militant-écrivain entre Antilles, Guyane, France, quand les maltraités de la néo-colonisation se mettent à tonitruer contre la déglutition francoïde.
	Il y a la mort et les résurrections vivaces, depuis les forêts, savanes et fleuves des presque marges amazoniennes, et un texte actuel avec son suintement poliment atténué des irréductibilités entre ceux qui disent non et tournent le dos, et ceux qui bavassent leur oui maître.
	Il y a un morne guadeloupéen où s’écrase un Boeing, et où se dilacèrent conjointement deux empêcheurs de chicote en rond aux Antilles et en Guyane, mais dont la voix est sauvegardée et restituée aujourd’hui pour asséner non monsieur à qui prétend prospérer grassement sur des ossements.
	
	Marronner ne devrait pas se conjuguer en chapelles et partages ; deux discours concomitants derrière leur surface ne peuvent pas être disjoints.
	
	Gérard POLICE,
	Président du Jury 2013
	Source :
	La Plume guyanaise
	ASSOCIATION CULTURELLE ET LITTÉRAIRE DES COMMUNAUTÉS  GUYANAISES
	Siège : Chemin de la Levée - 97351 MATOURY
	Association Loi 1901 - Tél. 0594 30 22 94 - Fax : 0594 35 95 68


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