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Infos citoyennes

11/02/19
Les organisations autochtones de Guyane réagissent aux propos de Rodolphe Alexandre

C'est dans un contexte très préoccupant et dramatique pour les Nations Amérindiennes d'Amérique du Sud que les organisations représentant les Peuples Autochtones de Guyane ont écouté avec la plus grande gravité les propos de M. Rodolphe Alexandre, Président de la Collectivité Territoriale de Guyane, qui a appelé à "désacraliser la question des Peuples Autochtones" devant le Président de la République Française, les ministres et les maires des DROM, le 1er février 2019 à Paris.
Alors que nous attendions de lui qu'il rappelle l'urgence des problématiques de la Guyane, notamment l'inadaptation totale de la loi sur la chasse, le Président de la CTG a fait le choix de la discrimination et de s'opposer publiquement à nos droits internationaux consacrés par l'ONU et reconnus par la France. C'est une menace inédite envers les Autochtones de Guyane mais également ceux de Nouvelle Calédonie, qui partagent la même résilience et conquête de leurs droits.

Cet appel est inconciliable avec le combat que nous menons pour la défense de nos peuples, qui tentent toujours de survivre depuis plus de 500 ans de colonisation. Notre combat est aussi celui de la préservation de la vie, de notre forêt, de ses fleuves et de sa biodiversité inestimable, un patrimoine sacré pour nous mais que l'ensemble des Guyanais devrait s'employer à protéger contre l'extractivisme qui persiste depuis 150 ans, sans jamais avoir apporté un quelconque bénéfice collectif mais laissant au contraire un bilan environnemental et sanitaire catastrophique.
Ce discours méprisant s'ajoute à d'autres depuis trop longtemps maintenant, et confirme si besoin en était que la Collectivité Territoriale de Guyane, comme tous les autres organes institutionnels qui l'ont précédé, n'a pas la capacité de représenter et défendre les spécificités des peuples Amérindiens de Guyane conformément à leurs attentes historiques et légitimes.

La situation dramatique de nos peuples, en proie au mal être, au suicide, à de grave enjeux de santé publique, toujours oubliés de politiques capitalisant sur l'héritage colonial, renforce malheureusement ce constat. Les premières ébauches du Projet Guyane confirment d'ailleurs également une volonté croissante de maintenir cette domination paternaliste sur nos peuples et territoires.
Ceci démontre l'inéluctable nécessité de doter, conformément aux l'article 4 et 26 des droits des peuples autochtones, les populations Amérindiennes d'un sénat coutumier ou d'une institution décisionnelle qui leur soit propre, ayant toutes les compétences et les moyens d'assurer librement notre statut politique, notre développement économique, social et culturel, ainsi que la gouvernance de nos terres ancestrales tout en restant dans le cadre de la République Française.

Face aux attaques et aux discriminations dont nous sommes l'objet, nous demandons l'intervention du rapporteur spécial aux droits des peuples autochtones de l'ONU pour établir un rapport sur la situation Guyanaise. Les autorités coutumières de Guyane saisiront prochainement le gouvernement Français sur ce sujet.

Organisations autochtones signataires :
Fédération des Organisations Autochtones de Guyane (FOAG) ; Fédération Parikweneh de Guyane (FPG) ;
Jeunesse Autochtone de Guyane (JAG) ; Conseil des Chefs Coutumiers de Guyane (CCCG)
Articulation des Peuples Indigènes du Brésil (APIB) ; Coordination des Organisations Indigènes d'Amazonie
Brésilienne (COIAB) ; Coordination des Organisations Indigènes du Bassin de l’Amazonie (COICA)

 

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