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Infos citoyennes

27/04/20
Halte à la paupérisation et la marchandisation du système de santé !

Le secteur public de santé privé depuis trop longtemps d’oxygène budgétaire ! La crise du Covid 19 révèle les effets dévastateurs de 20 ans d’austérité budgétaire et de réduction de la dépense publique en matière de santé publique, de recherche médicale et d’accompagnement aux personnes fragiles.

Cette situation se traduit essentiellement par un manque crucial :

- de personnel paramédical (infirmier•es, aides soignant•es, agent•es de service hospitalier),
- de personnel médical (renforcé par un numérus clausus sous-estimé pendant de trop nombreuses années),
- de chercheurs et chercheuses sur toutes les questions de santé, de protection sanitaire (renforcé par une sous estimation chronique des besoins de recherche et par une volonté exacerbée de faire reposer cette dimension sur des structures privées).

Ce constat catastrophique, mis à jour avec la crise sanitaire du Covid19, s’explique également par les effets induits par les plans de restructurations. Pour des raisons budgétaires et des choix politiques, les nombreuses vagues de suppressions de postes ont entraîné la désertification sanitaire. Récemment, les fermetures de services, les suppressions d’hôpitaux de proximité ont engendré 65 000 suppressions de lits. Ces lits qui font actuellement cruellement défaut ! Dans les EHPAD, la situation est tout autant catastrophique. Là encore, faute de moyens et de personnels en nombre suffisant, les résident.es et les personnels subissent de plein fouet les conséquences de la paupérisation de ce secteur. Pourtant, la canicule de 2003 avait démontré les fragilités structurelles et financières de ce secteur et des engagements politiques avaient été annoncés suite à cette alerte. Force est de constater que la situation demeure toujours aussi dramatique. Mais le drame ne s’arrête pas aux portes des EHPAD, en réalité c’est bien tout le secteur social et médico-social qui est en difficulté. Sur l’ensemble du territoire national les moyens humains et matériel du secteur social et médico-social ont été sacrifiés sur l’échafaud de la rentabilité et l’autel des restrictions budgétaires.

Pour nos organisations syndicales, le diagnostic est clair : tous nos secteurs sont contaminés par les effets nocifs d’une politique libérale.

La marchandisation du secteur hospitalier et de la dépendance qui transfère des missions au secteur privé engendre des pertes de compétence et fragilise le corpus de l’hôpital public. Ce dernier souffre également d’une gestion budgétaire court-termiste qui s’illustre notamment par un manque certain de planification des besoins et par un désengagement budgétaire. Face à la crise, les services se sont retrouvés très vite en rupture de stocks de certains médicaments (notamment les produits anesthésiants), et à une pénurie affolante de masques, de gel hydroalcoolique, de sur-blouses…

Dans le secteur de la recherche publique, un mode de financement « sur projet » incompatible avec le « temps long » nécessaire à l’accroissement des connaissances a remplacé le financement pérenne des laboratoires. Des équipes travaillant sur le SRAS ont ainsi été contraintes de ralentir, voire de changer de sujet. La course à la notoriété, exacerbée par ces mêmes modes de financement, et les liens de certains chercheurs avec les industries pharmaceutiques prennent le pas sur l’effort de la majeure partie du personnel pour rattraper le temps perdu.

Une crise qui génère un afflux de bons sentiments

Face à cette crise sanitaire mondiale, tout le « petit monde politique » prétend désormais vouloir se pencher sur l’état de santé du patient « santé publique ».

Le président de la République affirme son intention de repenser le modèle sanitaire ethospitalier, oubliant au passage que le gouvernement d’E. Philippe a largement méprisé jusqu’à présent les revendications portées par les personnels de santé depuis de nombreuses années.

A ce jour, aucune annonce gouvernementale ne laisse entrevoir un changement radical en matière de dépense publique de santé, de renforcement du réseau hospitalier et des moyens alloués aux acteurs et actrices de la santé et de la recherche. Si le ministre de la Santé évoque la suspension des réformes de redéploiement de certains services, il ne dit pas qu’il retire ces projets. Ces précautions de langage démontrent si besoin était, que le gouvernement demeure résolument dans une approche de rigueur comptable. De même, il n’a échappé à personne que le plan d’urgence gouvernemental consacre une aide spécifique aux hôpitaux et laboratoires privés alors que rien n’est prévu pour soutenir réellement l’hôpital public et la recherche publique.

Par ailleurs, la crise Covid 19 a mis au grand jour le manque de reconnaissance du travail reproductif : la réponse sociale et budgétaire se fait attendre. Il est salutaire d’entendre enfin dire par le monde politique que les métiers à prédominance féminine sont sous-valorisés et c’est notamment le cas des métiers liés à la reproduction sociale et au maintien de la vie (santé, social, services à la personne, etc..), mais rien ne laisse entrevoir un changement radical de paradigme au lendemain de la crise. Et pourtant, celle-ci vient de permettre au pays de prendre la mesure de l’importance de ces métiers très féminisés. Rappelons que les femmes représentent entre 80 et 90% des aides-soignantes, des infirmières, des hôtesses de caisses, du personnel des EHPAD, du nettoyage ou encore des enseignantes du primaire.

Pour nos organisations, le statut des personnels de santé, qui tout au long de cette crise ont été en première ligne dans plusieurs secteurs essentiels doit être ramené à son juste niveau et plus que jamais, le taux de féminisation très significatif des métiers de santé doit cesser d’être pour les pouvoirs publics un facteur de discrimination statutaire et indemnitaire.
Pour un afflux justifié d’oxygène budgétaire La crise Covid19 démontre l’importance du service public de santé et des services publics en général mais l’appel aux dons lancé par certains acteurs publics pour aider les hôpitaux publics est une hérésie : il masque les vrais enjeux et lesvrais niveaux de responsabilité.

Pour nos organisations, cette crise appelle à l’émergence d’un autre modèle sanitaire s’appuyant sur une dépense publique de santé à la hauteur de la solidarité nationale..

C’est pourquoi nous revendiquons :

- des moyens budgétaires nécessaires et adaptés aux besoins dans tous les services de santé et de recherche, laissant une marge suffisante pour faire face à une crise sanitaire imprévue. Le renforcement du maillage territorial, avec plus de lits, plus de personnels soignants. Tout ceci est d’une urgence vitale et tous les moyens publics doivent être mobilisés pour y arriver,
- des moyens et des outils de contrôle permettant de s’assurer que toutes les cotisations sociales et impôts soient correctement taxés et payés. A ce titre tous les moyens législatifs et humains doivent être alloués à la DGFiP pour lutter efficacement contre la fraude et l’évasion fiscales et avoir une politique fiscale plus juste par notamment une plus grande progressivité qui permette d’avoir une redistribution des richesses exercée à travers notamment le financement des services publics que sont entre autre ceux de la santé de la recherche et de l’éducation,
- l’arrêt de la gestion technocratique par les ARS des finances des hôpitaux et l’abandon de toute logique marchande dans leur gestion,
- l’arrêt de toutes les réformes visant à fusionner des établissements hospitaliers, à supprimer physiquement des trésoreries hospitalières,
- la revalorisation (carrière, retraite) des filières de la santé, du social et du médico-social.
- la présence en nombre suffisant de personnel de santé dans les établissements scolaires afin d’assurer partout sur le territoire une protection sanitaire maximale pour nos enfants.

Sans attendre la fin de la pandémie, Solidaires Finances Publiques, Sud Santé Sociaux, Sud Recherche EPST, Sud Education, Sud CT lancent un appel solennel à l’arrêt du massacre du système de santé et demandent un plan de redressement national financé par des ressources publiques pour remettre à flot les finances des hôpitaux, du service public de la petite enfance à la dépendance (en EHPAD, mais aussi à domicile). Il est temps de faire renaître un système de protection sociale et de santé publique à la hauteur des enjeux, des besoins, des attentes de la population et hors des lois du marché.


The public health sector has been deprived of budgetary oxygen for too long! The Covid 19 crisis reveals the devastating effects of 20 years of budgetary austerity and reduced public spending on public health, medical research and support for the frail.

This situation essentially results in a crucial lack:

- paramedical staff (nurses, nursing assistants, hospital service agents),
- medical personnel (reinforced by a numerus clausus which has been underestimated for too many years),
- researchers on all questions of health, health protection (reinforced by a chronic underestimation of research needs and by an exacerbated desire to base this dimension on private structures).

This catastrophic finding, brought to light with the Covid19 health crisis, is also explained by the effects induced by the restructuring plans. For budgetary reasons and political choices, the numerous waves of layoffs have resulted in health desertification. Recently, the closings of services, the closings of local hospitals led to 65,000 bed cuts. These beds which are currently sorely lacking! In the EHPAD, the situation is just as catastrophic. Again, for lack of sufficient resources and staff, residents and staff are suffering the full force of the consequences of the impoverishment of this sector. However, the heat wave of 2003 had demonstrated the structural and financial weaknesses of this sector and political commitments had been announced following this alert. It is clear that the situation remains as dramatic as ever. But the drama does not stop at the gates of nursing homes, in reality it is the entire social and medico-social sector which is in difficulty. Throughout the national territory the human and material resources of the social and medico-social sector have been sacrificed on the scaffold of profitability and the altar of budgetary restrictions.

For our trade union organizations, the diagnosis is clear: all our sectors are contaminated by the harmful effects of a liberal policy.

The commodification of the hospital sector and dependency which transfers missions to the private sector generates losses of competence and weakens the corpus of the public hospital. The latter also suffers from short-term budget management which is illustrated in particular by a definite lack of planning of needs and by a budgetary disengagement. Faced with the crisis, the services found themselves very quickly out of stock of certain drugs (in particular anesthetic products), and to a frightening shortage of masks, hydroalcoholic gel, over-blouses…

In the public research sector, a “project-based” funding method incompatible with the “long time” necessary for increasing knowledge has replaced long-term funding for laboratories. Teams working on SARS were therefore forced to slow down or even change the subject. The race for notoriety, exacerbated by these same modes of funding, and the links of some researchers with the pharmaceutical industries take precedence over the effort of most of the staff to make up for lost time.

A crisis that generates an influx of good feelings

Faced with this global health crisis, the entire "little political world" now claims to want to look into the patient's "public health" state of health.

The President of the Republic affirms his intention to rethink the hospital health model, forgetting in passing that the government of E. Philippe has largely disregarded the claims made by health workers for many years so far.

To date, no government announcement suggests a radical change in public health spending, strengthening the hospital network and the resources allocated to actors and actresses of health and research. If the Minister of Health talks about the suspension of reforms to redeploy certain services, he does not say that he is withdrawing these projects. These language precautions demonstrate if necessary, that the government remains resolutely in an approach of accounting rigor. Likewise, it has not escaped anyone's notice that the government's emergency plan devotes specific aid to hospitals and private laboratories when nothing is planned to really support the public hospital and public research.

In addition, the Covid 19 crisis brought to light the lack of recognition of reproductive work: the social and budgetary response is long overdue. It is beneficial to finally hear from the political world that the predominantly female trades are undervalued and this is particularly the case for trades related to social reproduction

and the maintenance of life (health, social, personal services, etc.), but nothing suggests a radical paradigm shift in the aftermath of the crisis. And yet, this has just enabled the country to take stock of the importance of these highly feminized professions. Remember that women represent between 80 and 90% of nursing assistants, nurses, cashier hostesses, nursing home staff, cleaning staff or even primary school teachers.

For our organizations, the status of health personnel, who throughout this crisis have been at the forefront in several essential sectors, must be brought back to its proper level and more than ever, the very significant rate of feminization in health professions must cease to be a factor of statutory and compensatory discrimination for the public authorities.
For a justified influx of budgetary oxygen The Covid crisis19 demonstrates the importance of the public health service and public services in general, but the call for donations launched by certain public actors to help public hospitals is a heresy: it masks the real issues and real levels of responsibility.

For our organizations, this crisis calls for the emergence of another health model based on public spending on health commensurate with national solidarity.

This is why we claim:

- the budgetary means necessary and adapted to the needs in all health and research services, leaving sufficient margin to deal with an unforeseen health crisis. Strengthening the regional network, with more beds, more healthcare staff. All this is of vital urgency and all the public means must be mobilized to arrive there,
- control means and tools to ensure that all social security contributions and taxes are properly taxed and paid. As such, all legislative and human resources must be allocated to the DGFiP to fight effectively against tax evasion and tax avoidance and have a fairer fiscal policy, in particular through greater progressivity which allows for a redistribution of wealth exercised in notably through the funding of public services such as health, research and education,
- the end of the technocratic management by the ARS of hospital finances and the abandonment of all market logic in their management,
- stopping all reforms aimed at merging hospitals, physically eliminating hospital treasuries,
- upgrading (career, retirement) of the health, social and medico-social sectors.
- the presence of a sufficient number of health personnel in educational establishments in order to ensure maximum health protection for our children throughout the territory.

Without waiting for the end of the pandemic, Solidaires Finances Finances, Sud Santé Social, Sud Recherche EPST, Sud Education, Sud CT launch a solemn appeal to stop the massacre of the health system and ask for a national recovery plan financed by resources to float the finances of hospitals, of the public service from early childhood to dependency (in nursing homes, but also at home). It is time to revive a system of social protection and public health that meets the challenges, needs, expectations of the population and outside the laws of the market.
 

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