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26/02/21
Centrale au fioul en Guyane : action en justice contre un projet « climaticide »

A l’heure où les actions juridiques pour inaction climatique se multiplient en France et ailleurs, l’Etat a récemment donné son feu vert au démarrage des travaux pour le projet de centrale au fioul d’EDF sur le site du Larivot, en Guyane. Un nouveau projet nuisible et risqué (classé SEVESO), fort émetteur de gaz à effet de serre, imposé malgré des avis défavorables nombreux, situé en zone forestière et inondable, nécessitant la construction d’un oléoduc de 14km... Face à l’incohérence des discours climatiques du gouvernement, Guyane Nature Environnement et France Nature Environnement déposent plusieurs recours devant le tribunal administratif de Cayenne.

Même repeint en vert, un projet toujours aussi climaticide

Alors que le gouvernement a annoncé la fin des chaudières au fioul en 2022 pour les particuliers, le projet d’EDF consiste à faire fonctionner une centrale au fioul émettant plus de 455 000 tonnes de CO2 par an : c’est l’équivalent de 455 000 allers-retours Paris-New York en avion. Cette construction est envisagée sur un site exposé au risque de submersion marine, dans une zone de forêts marécageuses et de mangroves qui abrite des espèces protégées.

Enfin, il est prévu d’y construire un oléoduc de 14 km traversant trois communes en zone urbanisée et à proximité immédiate de zones humides. Sur ce type d’infrastructure, le risque de fuites d'hydrocarbures est sérieux.

Malgré l’impact climatique et environnemental indéniable de cette centrale, la Préfecture de Guyane a accordé fin 2020 le permis de construire, l’autorisation environnementale ainsi que les autorisations administratives de l’oléoduc. La Commission de Régulation de l’Energie a par la suite pris une délibération tarifaire curieusement avantageuse pour l’énergéticien. Et ce en un temps record, alors que d’autres projets d’énergies renouvelables, plus anciens, n’ont toujours pas obtenu de feu vert.

Pour faire passer la pilule, le Ministère de la Transition Ecologique parle d’une conversion prochaine à la biomasse liquide (type huile de colza). A ce stade, seule une étude de faisabilité sur cette conversion a été demandée à EDF, sans aucune autre garantie. Guyane Nature Environnement et France Nature Environnement sont dubitatives : sans déroger au droit communautaire, la biomasse liquide ne pourrait qu’être importée, et on connaît déjà les limites de la production d’agrocarburants en métropole... Et sur le papier, il est bien question de démarrer cette centrale au fioul. Encore de
fausses annonces pour dissimuler le refus de réduire nos émissions de gaz à effet de serre ?

La Guyane a le potentiel pour devenir le premier territoire autonome en énergie décarbonée

L’objectif de ce projet est de remplacer une centrale obsolète mise en service en 1982. « Pourquoi faire le choix d’un schéma fossile conventionnel, conditionné aux importations ? Déjà bien dotée en énergie renouvelable, la Guyane pourrait pourtant prendre le chemin de l’autonomie énergétique à moindre coût, tout en créant des emplois d’avenir ! réagit Rémi Girault, président de Guyane Nature Environnement. La Guyane aurait pu être le premier territoire totalement autonome en énergie décarbonée, au lieu de cela, elle voit construire sur son terrain la dernière méga-centrale thermique de France ».

L’hydroélectricité, le solaire ou encore la biomasse sont déjà bien développées sur le territoire guyanais. La Loi sur la Transition Énergétique et la Programmation Pluriannuelle de l’Energie prévoient d’ailleurs d’atteindre l’autonomie énergétique du territoire dès 2030 en développant ces énergies. Un scénario tangible de production d’électricité 100% renouvelable produite localement en Guyane moyennant des ajustements techniques est possible, tout en permettant de répondre au besoin en énergie d’une population grandissante comme le confirment des organismes tels que l’ADEME.  Mais la volonté politique manque.

Condamné pour inaction climatique, l’Etat persiste : ne laissons pas faire Afin de stopper ce projet climaticide, les associations France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement ont décidé d’attaquer en justice les différentes autorisations devant le Tribunal administratif de Cayenne, notamment en raison des atteintes aux milieux naturels et zones humides (24 hectares de zone naturelle défrichés, destruction de mangroves et d’espèces protégées), des risques d’inondation et de submersion, d’une étude des dangers insuffisante, du non-respect des règles de protection du littoral. « L’Etat vient d’être condamné pour inaction climatique mais ne semble pas remettre en question ce projet climaticide : c’est insensé ! », conclut Rémi Girault.

Pour aller plus loin
Centrale thermique du Larivot : l’État choisit l’énergie sale (septembre 2020)
M. le Premier Ministre, ne laissez pas EDF faire reculer la transition énergétique en Guyane (juillet 2020)

Notre expert
Rémi Girault, président de Guyane Nature Environnement : 06 94 42 02 00


At a time when legal actions for climate inaction are increasing in France and elsewhere, the State has recently given the green light to start work on the EDF oil-fired power plant project on the Larivot site in French Guiana. A new harmful and risky project (classified SEVESO), a strong emitter of greenhouse gases, imposed despite numerous unfavorable opinions, located in a forest and flood zone, requiring the construction of a 14km pipeline ... inconsistency in the government's climate discourse, Guyane Nature Environnement and France Nature Environnement filed several appeals before the Cayenne administrative court.

Even repainted in green, a project, yet still climaticide

While the government has announced the end of oil-fired boilers in 2022 for individuals, EDF's project consists of operating an oil-fired power station emitting more than 455,000 tonnes of CO2 per year: this is the equivalent of 455 000 Paris-New York return trips by plane. This construction is planned on a site exposed to the risk of marine submersion, in an area of ​​swamp forests and mangroves which is home to protected species.

Finally, it is planned to build a 14 km oil pipeline crossing three municipalities in urbanized areas and in the immediate vicinity of wetlands. On this type of infrastructure, the risk of oil leaks is serious.

Despite the undeniable climatic and environmental impact of this plant, the Prefecture of French Guiana granted the building permit, environmental authorization and administrative authorizations for the pipeline at the end of 2020. The Energy Regulatory Commission subsequently made a tariff deliberation curiously advantageous for the energy company. And this in record time, while other, older renewable energy projects have still not been given the green light.

To pass the pill, the Ministry of Ecological Transition is talking about an imminent conversion to liquid biomass (such as rapeseed oil). At this stage, only a feasibility study on this conversion has been requested from EDF, without any other guarantee. Guyane Nature Environnement and France Nature Environnement are skeptical: without derogating from Community law, liquid biomass could only be imported, and we already know the limits of the production of agrofuels in metropolitan France ... And on paper, it is well question of starting this power station with fuel. More false announcements to cover up the refusal to reduce our greenhouse gas emissions?

French Guiana has the potential to become the first autonomous territory in carbon-free energy

The objective of this project is to replace an obsolete power station commissioned in 1982. "Why choose a conventional fossil fuel system, conditioned on imports? Already well endowed with renewable energy, French Guiana could nevertheless take the path of energy autonomy at a lower cost, while creating jobs for the future! reacts Rémi Girault, President of Guyane Nature Environnement. French Guiana could have been the first completely autonomous territory in carbon-free energy, instead, it is seeing the construction on its land of the last thermal mega-power station in France ”.

Hydroelectricity, solar energy and even biomass are already well developed in French Guiana. The Energy Transition Law and the Pluriannual Energy Program also provide for achieving energy autonomy for the territory from 2030 by developing these energies. A tangible scenario for the production of 100% renewable electricity produced locally in French Guiana through technical adjustments is possible, while making it possible to meet the energy needs of a growing population, as confirmed by organizations such as ADEME. But the political will is lacking.

Condemned for climate inaction, the State persists: let's not let it happen In order to stop this climaticide project, the associations France Nature Environnement and Guyane Nature Environnement have decided to take legal action against the various authorizations before the Administrative Court of Cayenne, in particular because damage to natural environments and wetlands (24 hectares of natural area cleared, destruction of mangroves and protected species), risks of flooding and submersion, insufficient study of dangers, non-compliance with the rules of coastal protection. “The state has just been condemned for climate inaction but does not seem to question this climate project: it is insane! », Concludes Rémi Girault.

To go further :
Larivot thermal power plant: the state chooses dirty energy (September 2020)
Prime Minister, don't let EDF roll back the energy transition in French Guiana (July 2020)

Our expert
Rémi Girault, President of Guyane Nature Environnement: 06 94 42 02 00
 

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