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Infos citoyennes

13/04/21
Pourquoi une troisième vague est plus à craindre que la deuxième ?

La deuxième vague de contaminations au Covid-19, en janvier, a été deux fois moins forte que la première, en juin-juillet 2020. Mais elle était provoquée par la souche historique du virus, contre lequel un début d’immunité collective était apparu en Guyane. Aujourd’hui, la très grande majorité des contaminations sont dues au variant brésilien, qui a jusqu’alors peu circulé en Guyane.

Le débat ne sera sans doute jamais clos de savoir si, entre fin décembre et début février, la Guyane a connu un deuxième vague de Covid-19. Santé publique France l’a très finement analysée et comparée à la première vague de juin-juillet 2020.Cette deuxième vague a été deux fois moins longue, a enregistré deux fois moins de cas de Covid-19, a entraîné près de quatre fois moins d’hospitalisations et d’admissions en réanimation, et beaucoup moins de décès. D’où la tentation pour certains de dire que ce n’était pas une vague. Mais au sens épidémiologique, son existence ne fait aucun doute : une vague correspond à une hausse des cas, qui a été bien réelle.

En Guyane, cette deuxième vague a peut-être été atténuée par un début d’immunité collective vis-à-vis de la souche historique du Covid-19. Selon l’Institut Pasteur, environ le quart des Guyanais avait déjà contracté le Covid-19 début octobre. Il est donc raisonnable de penser que mi-décembre, environ un Guyanais sur trois avait été en contact avec le virus et avait donc produit des anticorps. Avec le variant brésilien, les compteurs sont pour ainsi dire remis à zéro. Or, comme le montre le graphique ci-contre, le variant brésilien est le principal responsable de l’accélération des infections enregistrées depuis quelques jours. Hier, l’incidence hebdomadaire a franchi la barre des 200 cas pour 100 000 habitants dans l’Île-de-Cayenne.

En effet, « l’immunité développée par la première et la deuxième vagues ne va pas empêcher une nouvelle infection avec un variant », explique le Dr Loïc Epelboin, infectiologue au centre hospitalier de Cayenne (CHC). Actuellement, des investigations sont en cours autour des cas de deux soignants de Guyane. Infectés ces derniers jours – très vraisemblablement par le variant brésilien qui a été identifié chez au moins un autre patient du cluster – ils avaient déjà contracté le Covid-19 en début d’année. Or, à cette époque, le virus historique représentait la quasi-totalité des cas en Guyane.

« Le variant semble en outre avoir une contagiosité plus élevée : une personne infectée va en contaminer davantage, ce qui renforce le risque de développer de plus gros clusters, poursuit le Dr Epelboin. L’expérience du Brésil et de Manaus nous montre que le risque de forme grave est plus important. Et que la cible a un peu changé : au lieu que les cas sévères concernent principalement les personnes âgées et les personnes fragiles, on a l’impression d’avoir des formes graves chez des patients plus jeunes et sans facteur de risque. Si l’on en croit ce qui se passe en France avec le variant anglais, il n’y a pas de raison qu’il y ait une exception guyanaise, quand bien même nous avons le bouillon d’awara. »

« Notre chance, c’est que les études semblent montrer que le vaccin Pfizer, que nous utilisons en Guyane, est efficace contre le variant sud-africain. Or, le variant brésilien comporte les mêmes mutations. Nous avons la chance d’avoir le bon vaccin en Guyane. »

Pourquoi la souche historique ne protège-t-elle pas du variant alors que le vaccin protège contre les deux ?

La question de la réponse immunitaire entraînée par les différents variants est loin d’avoir trouvé toutes ses réponses. Les variants préoccupants font peser un risque d’échappement immunitaire, c’est-à-dire de ne pas être contrés par les anticorps développés avec une précédente infection avec la souche historique. Il semble qu’une infection au variant britannique protège assez peu des autres variants. En revanche, les anticorps développés après avoir contracté le variant sud-africain semblent efficaces contre davantage de mutations du virus. Les premiers vaccins ont été développé contre la souche historique, découverte dans le Wuhan. Le vaccin, en fonction des antigènes qu’il cible, peut provoquer une réponse immunitaire sur différents variants ou pas du tout si la cible n’est plus la bonne. S’agissant du variant brésilien, il semble donc que les anticorps développés lorsque l’on a contracté la souche historique du Covid-19 ne sont pas toujours efficace mais que le vaccin, en revanche, protège contre les deux.


The second wave of Covid-19 contamination, in January, was half as strong as the first, in June-July 2020. But it was caused by the historical strain of the virus, against which a beginning of collective immunity had appeared in French Guiana. Today, the vast majority of contaminations are due to the Brazilian variant, which has until now hardly circulated in French Guiana.

The debate will undoubtedly never be closed as to whether, between the end of December and the beginning of February, French Guiana experienced a second wave of Covid-19. Public Health France analyzed it very carefully and compared it to the first wave of June-July 2020. This second wave was half as long, recorded half the number of cases of Covid-19, resulted in nearly four times fewer intensive care hospitalizations and admissions, and significantly fewer deaths. Hence the temptation for some to say that it was not a wave. But in the epidemiological sense, its existence is beyond doubt: a wave corresponds to an increase in cases, which has been very real.

In French Guiana, this second wave may have been attenuated by an onset of collective immunity to the historic strain of Covid-19. According to the Institut Pasteur, around a quarter of Guianese had already contracted Covid-19 in early October. It is therefore reasonable to assume that by mid-December, around one in three Guianese had been in contact with the virus and had therefore produced antibodies. With the Brazilian variant, the counters are almost reset to zero. However, as shown in the graph opposite, the Brazilian variant is the main cause of the acceleration of the infections recorded in recent days. Yesterday, the weekly incidence crossed the mark of 200 cases per 100,000 inhabitants in Cayenne Island.

Indeed, "the immunity developed by the first and second waves will not prevent a new infection with a variant", explains Dr. Loïc Epelboin, infectious disease specialist at the Cayenne hospital center (CHC). Currently, investigations are underway around the cases of two caregivers from French Guiana. Infected in recent days - most likely with the Brazilian variant which has been identified in at least one other patient in the cluster - they had already contracted Covid-19 at the start of the year. However, at that time, the historic virus represented almost all cases in French Guiana.

"The variant also seems to have a higher contagiousness: an infected person will infect more, which increases the risk of developing larger clusters," continues Dr Epelboin. The experience of Brazil and Manaus shows us that the risk of severe form is greater. And that the target has changed a bit: instead of severe cases mainly affecting the elderly and frail people, we have the impression of having severe forms in younger patients without risk factors. If we are to believe what is happening in France with the English variant, there is no reason that there is a Guianese exception, even though we have awara broth. "

"Our luck is that studies seem to show that the Pfizer vaccine, which we use in French Guiana, is effective against the South African variant. However, the Brazilian variant has the same mutations. We are fortunate to have the right vaccine in French Guiana. "

Why does the historic strain not protect against the variant when the vaccine protects against both?

The question of the immune response elicited by the different variants is far from having all its answers. The variants of concern pose a risk of immune escape, that is, of not being countered by antibodies developed with a previous infection with the historical strain. It appears that infection with the British variant protects relatively little against other variants. In contrast, antibodies developed after contracting the South African variant appear to be effective against more mutations in the virus. The first vaccines were developed against the historic strain, discovered in Wuhan. The vaccine, depending on the antigens it targets, may elicit an immune response on different variants or not at all if the target is no longer the right one. With regard to the Brazilian variant, it therefore appears that the antibodies developed when one contracted the historical strain of Covid-19 are not always effective, but that the vaccine, on the other hand, protects against both.

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