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18/05/21
« L’intention vaccinale reste stable »

Entre le 26 avril et le 9 mai, 1 295 personnes ont répondu à l’enquête d’intention vaccinale de l’Institut Pasteur de Guyane. Comme lors de la première vague en mars, près d’un Guyanais sur deux envisage de se faire vacciner ou l’a déjà fait ; 29 % sont certains de ne pas le faire. Avec 30 000 personnes ayant reçu au moins une dose, cela signifie que seul un tiers des personnes souhaitant se faire vacciner l’ont déjà fait. Alors qu’en mars, deux tiers des personnes réticentes affirmaient que rien ne les ferait changer d’avis, elles sont moins de la moitié à être aussi catégoriques désormais.

L’intention vaccinale culmine chez les 55-64 ans et décroît à mesure que l’on s’éloigne de cette tranche d’âge. La proportion de femmes prêtes à se faire vacciner augmente, tout en restant inférieure à celle des hommes. La baisse la plus notable en matière d’intention vaccinale est enregistrée chez les retraités. Le Dr Claude Flamand, épidémiologiste à l’Institut Pasteur de Guyane, fait le point sur les résultats.

Élargissement de la vaccination aux plus de 16 ans, ouverture d’un quatrième centre de vaccination au Progt, décès de deux patients malgré la vaccination, meilleure connaissance de l’efficacité et des effets des vaccins, chute des infections dans les pays les plus avancés en matière de vaccination, vaccination (au moins une dose) de plus de 30 000 Guyanais, projet de passe sanitaire, réduction des contraintes pour les personnes vaccinées dans plusieurs pays… Depuis la première enquête d’intention vaccinale en Guyane, qui s’est déroulée en mars, beaucoup de choses ont évolué, au niveau de la vaccination.

L’Institut Pasteur de Guyane souhaitait donc savoir si l’opinion des Guyanais vis-à-vis de la vaccination avait changé. Une seconde vague de l’enquête Cap-Covid-Guyane s’est donc déroulée du 26 avril au 9 mai. Au total, 1 295 personnes y ont répondu (vs 1348 à la première phase menée du 8 au 21 mars). Les estimations ont été ajustées en fonction de la zone géographique, du sexe, de l’âge et de la catégorie socioprofessionnelle afin de prendre en compte les éventuels biais de représentativité liés à la participation à l’enquête en ligne.

Comment évoluent les intentions vaccinales en Guyane ?

De façon globale, les intentions vaccinales ont très peu évolué au cours des deux derniers mois. Près d’un Guyanais sur deux est actuellement favorable à la vaccination contre le Covid-19 (49,3% [42,1%-56,0%] vs 45,5% [37,1%-54,1%] au cours du mois de mars) ;

Plus spécifiquement, 33,3% des Guyanais pensent certainement se faire vacciner ou l’ont déjà fait, 16% pensent probablement le faire ;

S’agissant des personnes réticentes, 21,7% ne pensent probablement pas le faire et 29% sont certains de ne pas le faire. Cette dernière proportion est restée stable au cours des deux derniers mois.

Qu’est-ce qui motive la vaccination ou qui justifie l’hésitation vaccinale ?

De façon similaire à la première vague, les personnes qui comptent se faire vacciner contre le Covid-19 motivent leur choix par la volonté de se protéger elles-mêmes (73,5%) et celle de protéger leurs proches (68,1%).

Chez les personnes réfractaires à la vaccination, l’incertitude liée à l’efficacité du vaccin reste la principale raison de leur hésitation à se faire vacciner (77,3%), suivie de la crainte des effets secondaires (53%).

Qu’est ce qui pourrait faire les réfractaires se faire vacciner ?

Près de la moitié (46,9%) de personnes réticentes à la vaccination déclarent que rien ne pourrait les faire changer d’avis (vs 65,4% au mois de mars). Un tiers d’entre elles (33,8%) déclarent pouvoir changer d’avis quand la vaccination permettra de réduire ou de supprimer certaines contraintes telles que le port du masque, la nécessité d’un test PCR ou les quarantaines imposées lors des voyages ou quand il y aura un peu plus de recul sur les effets à long terme liés au vaccin (29,6%).

Quels sont les facteurs associés aux intentions vaccinales ?

Les intentions vaccinales contre le Covid-19 augmentent avec l'âge en passant d'environ 33,8% chez les 18-24 ans à 71,7% chez les 55-64 ans et semblent diminuer chez les plus de 65 ans. Les réticences dans cette tranche d’âge semblent avoir augmenté au cours des deux derniers mois (34,7% en mars vs 57,7% en mai).

Les femmes sont moins favorables à la vaccination en général (59,7% vs 66,7% chez les hommes) mais les intentions pour la vaccination contre le Covid-19 ne semblent pas être différentes entre les hommes et les femmes. On observe une augmentation significative des intentions chez les femmes lors de la 2de vague d’enquête (52,8% contre 40,1% en mars 2021).

Au niveau géographique, plus de la moitié des habitants de l’Île-de-Cayenne (56,4%) sont prêts à se faire vacciner, contre 45% pour les autres communes du littoral, 40,2% pour ceux du Maroni et 75,6% de l’Oyapock. On constate une évolution positive dans la zone du Maroni avec une augmentation des intentions (vs 29,6% mars 2021) même si les intentions restent faibles dans cette zone.

Le niveau socio-économique des individus reste un déterminant très important avec des intentions vaccinales plus importantes dans les niveaux socio-économiques les plus élevés. Parmi les bénéficiaires du régime général, 66% des individus pensent se faire vacciner alors qu’ils ne sont que 25,5% chez les bénéficiaires de la CMU, 37,3% dans le groupe incluant les bénéficiaires de l’AME et 47,4% chez ceux ne bénéficiant pas d’une couverture sociale.

Les personnes nées à l’étranger ou en dehors de la Guyane sont deux fois plus favorables à la vaccination que celles qui sont nées en Guyane (62,1% vs 31,8%).

Les cadres et professions intellectuelles supérieures (76,8%), les artisans chef d'entreprise (78,5%), les professions intermédiaires (73,9%), les retraités (55,4%) et les personnes sans activité professionnelle (51,8%) sont les plus enclins à se faire vacciner contre le Covid-19 à l’inverse des employés (47,9%), des ouvriers (28,2%) et des étudiants (32,9%). On constate une augmentation des intentions chez les cadres (de 69,4% à 76,8%) et les artisans / chefs d’entreprise (de 68% à 78,5%), ainsi que chez les personnes sans activités professionnelles (35,5% à 51,8%) ; en revanche, les intentions vaccinales ont diminué chez les personnes retraitées (65,1% à 55,4%).

Les professionnels de santé en contact avec des patients restent plus favorables à la vaccination (62,7%) que le reste de la population (47,7%).

Contrairement au mois de mars, la présence de facteurs de risque de complication n’augmente pas la volonté de se faire vacciner.

Ceux qui ont eu des proches infectés par le Covid-19 restent cependant plus favorables à se faire vacciner (50,8% vs 14,2%) que ceux qui n’en ont pas eu.

La confiance dans le gouvernement et dans les autorités locales ainsi que le niveau d’inquiétude vis-à-vis de la pandémie restent fortement liées aux intentions vaccinales. Moins de 30% de ceux qui ne font pas « du tout » confiance au gouvernement (26,5%) ou aux autorités locales (18,7%) pour la gestion de la crise pensent se faire vacciner contre respectivement 61,9% et 74,2% des personnes qui font une totale confiance au gouvernement ou aux autorités locales. De même, 23,1% chez les personnes qui ne sont pas du tout inquiètes pensent se faire vacciner contre 61,1% chez celles qui se disent particulièrement inquiètes.

La confiance envers les autorités locales pour la gestion de la crise a diminué au cours des deux derniers mois (39,1% en mai vs 31,5% en mars) alors que celle envers le gouvernement reste stable (37% en mai vs 35% en mars). Le niveau d’inquiétude de la population a cependant augmenté (62,6% en mai vs 56% au mois de mars).

Les personnes qui ne se sentent politiquement ni à gauche, ni à droite ou qui déclarent ne pas savoir leur orientations politiques restent moins favorables à se faire vacciner que celles qui déclarent avoir une orientation spécifique (38,6% vs 68,4%).

Les personnes déclarant utiliser très souvent des remèdes traditionnels étaient moins favorables à la vaccination (26,2%) que celles qui n’en utilisent pas du tout ou pas très souvent (66,3%). Les intentions vaccinales des personnes utilisant souvent des remèdes traditionnels ont augmenté par rapport à la 1re vague de l’enquête. Près d’un tiers des individus déclarent avoir utilisé des remèdes traditionnels pour éviter de tomber malade du Covid-19.

Between April 26 and May 9, 1,295 people responded to the Institut Pasteur's vaccination intention survey in French Guiana. As with the first wave in March, nearly one in two Guianese people is considering or has already done so; 29% are sure they don't. With 30,000 people having received at least one dose, this means that only a third of people wanting to be vaccinated have already done so. While in March, two-thirds of reluctant people said nothing would change their mind, less than half are now so adamant.

Vaccine intention peaks in those aged 55-64 and decreases as one moves away from this age group. The proportion of women ready to be vaccinated is increasing, while remaining lower than that of men. The most notable drop in vaccine intention is recorded among retirees. Dr Claude Flamand, epidemiologist at the Institut Pasteur in French Guiana, provides an update on the results.

Extension of vaccination to over 16s, opening of a fourth vaccination center for Progt, death of two patients despite vaccination, better knowledge of the efficacy and effects of vaccines, drop in infections in the most advanced countries in terms of vaccination, vaccination (at least one dose) of more than 30,000 Guianese, health pass project, reduction of constraints for people vaccinated in several countries… Since the first vaccination intention survey in French Guiana, which took place took place in March, many things have changed, in terms of vaccination.

The Institut Pasteur in French Guiana therefore wanted to know whether Guyanese views on vaccination had changed. A second wave of the Cap-Covid-French Guiana investigation therefore took place from April 26 to May 9. In total, 1,295 people responded (vs. 1,348 in the first phase, which took place from March 8 to 21). The estimates have been adjusted according to geographic area, sex, age and socio-professional category in order to take into account any representativeness bias linked to participation in the online survey.

How are vaccine intentions evolving in French Guiana?

Overall, vaccine intentions have changed very little over the past two months. Nearly one in two Guyanese is currently in favor of vaccination against Covid-19 (49.3% [42.1% -56.0%] vs 45.5% [37.1% -54.1%] during the month of March);
More specifically, 33.3% of Guyanese certainly think of being vaccinated or have already done it, 16% probably think of doing it;
Of those who are reluctant, 21.7% probably don't think they will and 29% are sure they won't. This latter proportion has remained stable over the past two months.

What motivates vaccination or justifies vaccine hesitancy?

Similar to the first wave, people who plan to be vaccinated against Covid-19 motivate their choice by the desire to protect themselves (73.5%) and that of protecting their loved ones (68.1%) .

Among those resistant to vaccination, uncertainty about the effectiveness of the vaccine remains the main reason for their reluctance to be vaccinated (77.3%), followed by fear of side effects (53%).

What could cause refractories to get vaccinated?

Almost half (46.9%) of people reluctant to vaccinate say that nothing could change their mind (vs. 65.4% in March). A third of them (33.8%) say they can change their minds when vaccination will reduce or eliminate certain constraints such as wearing a mask, the need for a PCR test or the quarantines imposed during travel or when there is a little more hindsight on the long-term effects of the vaccine (29.6%).

What factors are associated with vaccine intentions?

Vaccination intentions against Covid-19 increase with age, going from around 33.8% among 18-24 year olds to 71.7% among 55-64 year olds and seem to decrease among those over 65. Reluctance in this age group seems to have increased over the past two months (34.7% in March vs. 57.7% in May).
Women are less favorable to vaccination in general (59.7% vs 66.7% for men) but the intentions for vaccination against Covid-19 do not seem to be different between men and women. We observed a significant increase in intentions among women during the second wave of the survey (52.8% against 40.1% in March 2021).
Geographically, more than half of the inhabitants of Cayenne (56.4%) are ready to be vaccinated, against 45% for the other coastal municipalities, 40.2% for those of Maroni and 75.6% of the 'Oyapock. There is a positive trend in the Maroni area with an increase in intentions (vs. 29.6% March 2021) even if intentions remain low in this area.
The socio-economic level of individuals remains a very important determinant with greater vaccination intentions in the highest socio-economic levels. Among the beneficiaries of the general scheme, 66% of individuals think they will be vaccinated while they are only 25.5% among CMU beneficiaries, 37.3% in the group including AME beneficiaries and 47, 4% among those not benefiting from social security coverage.
People born abroad or outside French Guiana are twice as favorable to vaccination as those born in French Guiana (62.1% vs. 31.8%).
Executives and higher intellectual professions (76.8%), craftsmen and entrepreneurs (78.5%), intermediate professions (73.9%), retirees (55.4%) and people without professional activity (51.8%) are the most likely to be vaccinated against Covid-19, unlike employees (47.9%), workers (28.2%) and students (32.9%). There is an increase in intentions among executives (from 69.4% to 76.8%) and artisans / entrepreneurs (from 68% to 78.5%), as well as among people without professional activities (35 , 5% to 51.8%); on the other hand, vaccine intentions decreased among retired people (65.1% to 55.4%).
Health professionals in contact with patients remain more favorable to vaccination (62.7%) than the rest of the population (47.7%).
Unlike March, the presence of risk factors for complications does not increase the willingness to be vaccinated.
Those who have had relatives infected with Covid-19, however, remain more in favor of getting vaccinated (50.8% vs. 14.2%) than those who have not.
Confidence in the government and local authorities as well as the level of concern about the pandemic remain strongly linked to vaccine intentions. Less than 30% of those who do not “at all” trust the government (26.5%) or local authorities (18.7%) for the management of the crisis think of being vaccinated against respectively 61.9% and 74.2% of people who have complete trust in government or local authorities. Similarly, 23.1% of people who are not at all worried think they are getting vaccinated against 61.1% of those who say they are particularly worried.
Confidence in local authorities for the management of the crisis has decreased over the past two months (39.1% in May vs. 31.5% in March) while that in the government remains stable (37% in May vs. 35 % in March). However, the level of concern of the population has increased (62.6% in May vs. 56% in March).
People who do not feel politically either to the left or to the right or who say they do not know their political orientations remain less favorable to being vaccinated than those who say they have a specific orientation (38.6% vs. 68.4%).
People who said they used traditional remedies very often were less in favor of vaccination (26.2%) than those who did not use them at all or not very often (66.3%). The vaccine intentions of people who often use traditional remedies have increased since the 1st wave of the survey. Almost a third of people say they have used traditional remedies to avoid getting sick from Covid-19.