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Infos citoyennes

20/08/21
L’hôpital de Cayenne se réorganise pour prendre toujours plus de malades Covid

Désormais, tous les services accueillent des patients infectés par le Sars-CoV-2 et plus seulement l’unité des maladies infectieuses et tropicales (Umit).

« Personne ne voit la fin de cette épidémie. On va avoir des poussées épidémiques régulièrement et nous aurons des patients Covid pendant très longtemps. » Cette sombre prédiction, c’est celle du Pr Félix Djossou, chef de l’unité des maladies infectieuses et tropicales (Umit) à l’hôpital de Cayenne (CHC). La faible couverture vaccinale en Guyane repousse d’autant la perspective que les malades développent moins de formes graves de la maladie. Le centre hospitalier de Cayenne Andrée Rosemon se prépare donc à devoir « vivre avec la Covid ». C’est-à-dire à devoir prendre en charge des patients atteints de Covid-19, plus ou moins nombreux, pendant encore très longtemps. Avec comme conséquence pour des services comme l’Umit des difficultés capacitaires à prendre en charge les autres infections.

« Avec la quatrième vague qui arrive, tout le monde doit se préparer dès aujourd’hui à accueillir des patients atteints de la Covid-19, poursuit le praticien. Dans une situation où l’on manque de personnels paramédicaux, et même médicaux, on ne peut plus ouvrir d’unité spécifique pour la Covid. Prendre en charge des patients Covid ne nécessite pas une haute expertise en terme d’infectiologie. On traite avec de la cortisone, on gère des problèmes d’hyperglycémie, on donne des anticoagulants, de l’oxygène… Les antiviraux comme l’hydroxychloroquine ou le remdésivir ont été sortis des protocoles car ils sont peu efficaces. » Avec la reprise des infections liées à la Covid-19, l’hôpital se prépare à accueillir davantage de patients, dès cette fin de mois. Et donc à continuer de devoir s’adapter.

Médecine interne, diabétologie, neurologie, médecine post-urgences, pneumologie, hépato gastro-entérologie, soins de suite et de réadaptation (SSR)… Depuis le 1er août, les lits de médecine Covid-19 sont répartis sur l’ensemble des secteurs et placés sous la responsabilité des services concernés. Deux clefs de répartition ont été calculée, pour 30 ou 40 patients atteints de Covid-19. « Tous les services jouent le jeu. C’est formidable », se réjouit le Pr Djossou.

■ « Jusqu’où les Guyanais sont-ils prêts à aller ? »


Pour l’heure, tous les patients atteints de Covid-19, et nécessitant une hospitalisation conventionnelle ou des soins critiques, sont pris en charge … non toujours sans grand mal et générant parfois des difficultés capacitaires pour les patients non-Covid. « Avec la quatrième vague, on s’attend à ce que les unités sanctuarisées et la répartition entre les secteurs ne suffisent pas. Il faudra sans doute inventer d’autres unités », anticipe le Pr Félix Djossou. Qui prévient que le personnel paramédical, et même médical, est déjà très sollicité, et épuisé.

« Ce que je ne sais pas, c’est jusqu’où la population guyanaise est prête à aller. Aux Antilles où les capacités hospitalières ont été explosées, ils n’ont pas eu d’autres choix que d’ajouter l’âge aux critères d’admission en hospitalisation classique ou en soins critiques.  C’est-à-dire que des patients qui ont besoin d’être hospitalisés ou admis en réanimation sont renvoyés chez eux ! » Le Pr Djossou invite donc les Guyanais à se vacciner, pour se protéger des formes graves de Covid-19, et par cela, participer à baisser la tension sur le capacitaire des soins critiques notamment durant cette redoutée quatrième vague.

"Je trouve dommage qu’on soit obligé d’en arriver là. Qu’on s’oppose à l’obligation vaccinale, je peux l’entendre. Pour autant, la vaccination reste le seul moyen rapidement efficace pour stopper la circulation du Sars-Cov2, et nous devrions y recourir largement et rapidement, sans concession !"

A l’hôpital de Cayenne, tous les patients Covid ont reçu de l’ivermectine, en prévision de la corticothérapie

Chez ceux qui veulent faire croire qu’il existe un traitement miracle contre la Covid-19, que les solutions simples sont systématiquement écartées, ou que la vaccination n’est pas le plus efficace pour freiner l’épidémie et réduire les risques de formes graves, chez ces personnes-là, l’ivermectine est régulièrement mise en avant. Comme avant elle l’hydroxychloroquine.

A l’hôpital de Cayenne, « tous les malades ont reçu de l’ivermectine », souligne le Pr Félix Djossou, chef de l’unité des maladies infectieuses et tropicales (Umit). Plusieurs patients ayant témoigné de leur prise en charge au CHC en ont déjà témoigné dans la Lettre pro. Tous les malades en ont donc reçu, « y compris ceux qui sont décédés ».

Pour les soignants, l’ivermectine n’est pas une découverte. « Ce n’est pas un nouveau médicament, mais ce n’est pas à visée anti-Covid. » L’ivermectine est un antiparasitaire. Elle est notamment recommandée dans le traitement de l’anguillulose, répandue en Guyane. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est donnée aux patients atteints de Covid-19 : « Avec l’ivermectine, nous les préparons au cas où ils doivent recevoir des corticoïdes. Donner de la cortisone à quelqu’un qui a une anguillulose peut être mortel. De façon systématique, quand on doit donner de la cortisone à un patient, on lui donne de l’ivermectine à visée antiparasitaire. »

Les patients guyanais ont-ils bénéficié d’un effet positif de ce traitement ? Une étude de la cellule régionale de Santé publique France a montré qu’à structure d’âge comparable, la mortalité est la même en Guyane que dans le reste de la France. Le Pr Djossou rappelle aussi que « quand nous avons eu cinq morts en une journée, tous avaient reçu de l’ivermectine. Aurions-nous eu plus ou moins de décès sans ivermectine ? Je n’en sais rien. »

■ Urgences et réanimation continuent de se réorganiser

Depuis le 28 juillet, une unité d’oxygénation à haut débit (OHD ou Optiflow) est créée à l’hôpital de Cayenne, en secteur post-réanimation. Cette unité vient compléter les 16 lits de réanimation Covid-19 et 8 lits de réanimation non Covid-19 qui étaient ouverts à cette date. Cette unité de 8 lits est placée sous la responsabilité de la réanimation. La surveillance des patients est assurée par une garde médicale 24/24 pour laquelle sont sollicités l’ensemble des médecins de l’établissement, hors chirurgiens et médecins réalisant déjà des gardes dans leur service. S'agissant de l’'organisation paramédicale, des infirmiers et des aides-soignants de l’ensemble des secteurs sont redéployés pour faire fonctionner cette unité.

De leur côté, les urgentistes s’étaient organisés pour créer une unité Covid-Urgences, de 8 places. Ils se sont organisés pour la faire fonctionner jusqu’à fin juillet, mais ne pouvaient maintenir cette organisation plus longtemps. Désormais, tous les médecins de l’hôpital sont sollicités pour assurer des prises en charge d’urgences non vitales en box, ce qui permet aux urgentistes de poursuivre leur travail dans l’unité Covid-Urgences.

Cet article est issu de la Lettre pro de l’Agence régionale de santé. Vous pouvez vous y abonner en remplissant le formulaire suivant : https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html


Now, all departments welcome patients infected with Sars-CoV-2 and no longer just the Infectious and Tropical Diseases Unit (Umit).

No one sees the end of this epidemic. We are going to have epidemic outbreaks regularly and we will have Covid patients for a very long time." This grim prediction is that of Prof. Félix Djossou, head of the infectious and tropical diseases unit (Umit) at the Cayenne hospital (CHC). The low vaccination coverage in French Guiana pushes back the prospect that patients will develop fewer severe forms of the disease. The Cayenne Andrée Rosemon hospital center is therefore preparing to have to "live with the Covid". That is to say, having to take care of patients with Covid-19, more or less numerous, for a very long time to come. As a result, services like Umit have difficulties in dealing with other infections.

"With the fourth wave coming, everyone must prepare today to welcome patients with Covid-19," continues the practitioner. In a situation where there is a lack of paramedics, and even medical personnel, we can no longer open a specific unit for Covid. Caring for Covid patients does not require a high level of expertise in terms of infectious diseases. We treat with cortisone, we manage hyperglycemia problems, we give anticoagulants, oxygen ... Antivirals such as hydroxychloroquine or remdesivir have been dropped from the protocols because they are ineffective. With the resumption of infections linked to Covid-19, the hospital is preparing to welcome more patients at the end of the month. And therefore to continue to have to adapt.

Internal medicine, diabetology, neurology, post-emergency medicine, pneumology, hepato-gastroenterology, follow-up and rehabilitation care (SSR) ... Since August 1, the Covid-19 medicine beds have been distributed across all sectors and placed under the responsibility of the departments concerned. Two distribution keys were calculated, for 30 or 40 patients with Covid-19. "All the services are playing the game. It's great", rejoices Professor Djossou.

■ "How far are Guianese willing to go? "

For the time being, all patients with Covid-19, and requiring conventional hospitalization or critical care, are taken care of ... not always without great difficulty and sometimes generating capacity difficulties for non-Covid patients. “With the fourth wave, we expect that sanctuary units and division between sectors will not be enough. We will probably have to invent other units," anticipates Professor Félix Djossou. Which warns that the paramedical staff, and even medical, are already in great demand, and exhausted.

What I don't know is how far the Guyanese people are willing to go. In the West Indies, where hospital capacity has been exploded, they have had no choice but to add age to the admission criteria for conventional hospitalization or critical care. That is, patients who need to be hospitalized or admitted to intensive care are sent home! " Professor Djossou therefore invites Guianese to be vaccinated, to protect themselves from serious forms of Covid-19, and by this, to participate in lowering the tension on the capacity of critical care, especially during this dreaded fourth wave.

"I find it a shame that we have to come to this. That we oppose the vaccination obligation, I can hear it. However, vaccination remains the only quickly effective means to stop the circulation of Sars -Cov2, and we should use it widely and quickly, without compromise! "

■ At Cayenne hospital, all Covid patients received ivermectin, in preparation for corticosteroid therapy

In those who want to believe that there is a miracle treatment against Covid-19, that simple solutions are systematically rejected, or that vaccination is not the most effective to curb the epidemic and reduce the risks of serious forms , in these people, ivermectin is regularly highlighted. As before her, hydroxychloroquine.

At Cayenne hospital, "all the patients received ivermectin," said Professor Félix Djossou, head of the infectious and tropical diseases unit (Umit). Several patients who have testified to their care at the CHC have already testified in the Letter pro. All the patients therefore received it, “including those who died”.

For caregivers, ivermectin is not a discovery. “It’s not a new drug, but it’s not anti-Covid." Ivermectin is an antiparasitic. It is particularly recommended in the treatment of anguillulosis, which is widespread in French Guiana. This is why it is given to patients with Covid-19: "With ivermectin, we prepare them in case they need to be given corticosteroids. Giving cortisone to someone who has anguillulosis can be fatal. Systematically, when a patient has to be given cortisone, they are given ivermectin for parasite control. "

Have Guianese patients benefited from a positive effect of this treatment? A study by the regional unit of Public Health France showed that at a comparable age structure, mortality is the same in French Guiana as in the rest of France. Professor Djossou also recalls that "when we had five deaths in one day, all of them had received ivermectin. Would we have had more or less deaths without ivermectin? I do not know. "

■ Emergencies and resuscitation continue to reorganize

Since July 28, a high-flow oxygenation unit (OHD or Optiflow) has been created at Cayenne hospital, in the post-resuscitation sector. This unit complements the 16 Covid-19 resuscitation beds and 8 non-Covid-19 resuscitation beds which were open on that date. This 8-bed unit is placed under the responsibility of intensive care. Patient monitoring is ensured by a 24-hour medical guard for which all the doctors in the establishment are called upon, excluding surgeons and doctors already carrying out on-call duty in their department. With regard to the paramedical organization, nurses and orderlies from all sectors are redeployed to operate this unit.

For their part, the emergency physicians were organized to create a Covid-Urgences unit, with 8 places. They organized themselves to make it work until the end of July, but could not maintain this organization any longer. From now on, all the doctors of the hospital are called upon to provide care for non-vital emergencies in boxes, which allows emergency physicians to continue their work in the Covid-Urgences unit.

This article is from the Professional Letter of the Regional Health Agency. You can subscribe to it by filling out the following form: https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html
 

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