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Infos citoyennes

14/10/21
OxyCovid : un dispositif pour débloquer le flux des urgences

Des patients atteints de Covid-19 se retrouvent parfois plusieurs jours dans les couloirs des urgences, faute de place dans les services d’hospitalisation. Un nouveau dispositif permet le retour à domicile des patients à faible risque, sous oxygène, avec un suivi infirmier et une téléconsultation par un médecin de l’hôpital trois fois par jour. Les premiers patients ont été admis en début de semaine dernière et sont suivis par des infirmiers libéraux. Depuis cette semaine, les nouveaux patients sont accompagnés par un infirmier de la HAD Rainbow, toujours sous la responsabilité du médecin hospitalier.

Il est 8h30, ce mercredi matin. Amélie Coutin, infirmière libérale (IDEL) à Cayenne, arrive au pied des immeubles de la cité Médan. A l’étage, elle retrouve une patiente sortie la semaine dernière des urgences. Encore sous oxygène, elle est l’une des premières bénéficiaires d’OxyCovid. Ce dispositif permet de renvoyer chez eux des patients Covid bloqués aux urgences, y compris sous oxygène, avec suivi infirmier et téléconsultation avec un médecin de l’hôpital de Cayenne trois fois par jour. Il évite la situation, vue dans de nombreux hôpitaux, de patients couchés sur des brancards, faute de place dans les services.

Depuis deux mois, les services d’urgence de Guyane enregistrent une vingtaine passages par jour pour Covid-19. « Nous avons beaucoup de difficultés à gérer le flux d’aval des urgences », constate le Pr Jean Pujo, chez des urgences-Samu à l’hôpital de Cayenne. Les services d’hospitalisation, qui accueillent déjà de nombreux patients Covid, ont du mal à trouver de la place pour d’autres. « Avec 20-25 entrées aux urgences, nous avons une douzaine de patients à hospitaliser. Certains sont restés jusqu’à cinq jours dans les couloirs. Le service Covid des urgences à vocation à stabiliser les patients, pas à les garder. Si on ne peut pas régler les problèmes en aval, nous pouvons le faire en amont, en faisant repartir à domicile, sous oxygène et sous télésurveillance médicale, des patients peu à risque de s’aggraver. »

Les patients à faible risque de décompensation (identifiés avec le score Smart-Cop) repartent donc chez eux, avec un concentrateur d’oxygène ; un infirmier passe trois fois par jour pour le suivi paramédical et le Dr Guillaume Quezel, de l’hôpital de Cayenne, organise des téléconsultations. Cela permettrait notamment de « repérer le plus tôt possibles les patients qui peuvent s’aggraver afin de les réhospitaliser, plutôt que de les hospitaliser trop tôt », poursuit le Pr Pujo.

« On est beaucoup mieux chez soi. L’infirmier vient trois fois par jour, c’est rassurant »

« C’est un très bon dispositif. On est beaucoup mieux chez soi, souffle une patiente rentrée chez elle, route de Montabo. L’infirmier vient trois fois par jour, c’est rassurant. » Cet infirmier, c’est Mohamed Chaghil, de la HAD Rainbow Santé. Il prend les constantes de la patiente : pouls, tension, température, taux de sucre, saturation en oxygène… La patiente reçoit un SMS sur son téléphone portable : un lien pour démarrer une téléconsultation sécurisée avec le Dr Quezel.

Pour ce faire, les urgences ont bénéficié gratuitement de deux solutions techniques : Miti&Morre pour le logiciel de suivi des patients et AMA XPertEye pour les téléconsultations sécurisées. Le premier logiciel accueille tout le dossier médical du patient, la gestion de ses trois rendez-vous quotidiens. Il permet aussi de géolocaliser le patient : « Celui qui sortirait de chez lui et qui aurait un problème serait tout de suite retrouver par le Samu. Ils peuvent aussi appeler le 15, à qui ces dossiers ont été signalés », explique le Pr Pujo.

Avant que le patient ne soit renvoyé chez lui, l’infirmier va constater les conditions de son retour à domicile : possibilité d’isolement par rapport au reste de la famille, qualité du réseau téléphonique pour les téléconsultations, installation électrique pour le concentrateur d’oxygène.

« Je préfère rentrer chez moi plutôt que prendre le lit de quelqu’un qui en a plus besoin que moi »

Rentrée chez elle depuis le début de semaine dernière, la patiente de la cité Médan a déjà nettement réduit l’apport du concentrateur d’oxygène. « J’ai attrapé le Covid fin septembre. Comme j’étais isolée chez moi, j’en profitait pour faire un grand ménage de printemps. J’ai senti comme une grande fatigue qui me tombait dessus. Mon fils m’avait acheté un saturomètre. Il m’avait dit que si ça descendait en dessous de 94, je l’appelle. Je suis tombée à 88. J’ai été hospitalisée. C’était le 2 octobre. Après deux jours, Guillaume Quezel m’a expliqué que j’allais pouvoir rentrer chez moi dans ces conditions. Ça m’intéressait plutôt que de prendre un lit à quelqu’un qui en a plus besoin que moi. » Dans le même temps, l’infirmière Amélie Coutin reçoit toutes les ordonnances du Dr Quezel plus un protocole de sevrage en oxygène. En huit jours, la patiente a réduit de moitié l’activité du concentrateur d’oxygène.

« Cet outil permet aussi de faire de l’éducation en santé », constate l’infirmière. Certains patients ont appris à se piquer pour le sucre eux-mêmes. Un patient du centre-ville de Cayenne a commencé seul des exercices de kinésithérapie respiratoire, avant de recevoir la visite d’un professionnel d’ici quelques jours. Une autre promet qu’elle se fera vacciner le plus tôt possible, six mois après son infection. La patiente de la cité Médan s’inquiète par téléphone auprès du Dr Quezel : « Si ma saturation est à 94, est-ce que je dois m’inquiéter. » Le Dr Quezel : « Je préfère que ce soit toujours au-dessus de 95. Là, vous avez discuté avec le journaliste. C’est normal que ça ait baissé. » La patiente est satisfaite : « Quand le médecin m’a présenté le projet, j’ai tout de suite adhéré. L’installation est parfaite. L’infirmière est adorable. Le médecin aussi. C’est une bonne prise en charge. »

« Avec cette quatrième vague, il faut que tout le monde bosse ensemble »

Le suivi des patients via OxyCovid est prévu pour dix jours. Après cela, le suivi peut continuer avec le médecin traitant et un infirmier libéral. Les premiers patients admis en début de semaine dernière sont suivis par des infirmiers libéraux. Depuis ce début de semaine, le relais a été pris par les infirmiers de la HAD Rainbow. « Cette collaboration public-privé est à marquer d’une pierre blanche », se réjouit Alexis Marcet, directeur adjoint de Rainbow Guyane. « Le référent reste le médecin hospitalier ; c’est très neuf, constate le Dr Stéphan Gonon, chef de pôle HAD adultes. On innove aussi à notre niveau, puisqu’on va essayer de faire des admissions le week-end. » Et Alexis Marcet de conclure : « Avec cette quatrième vague où l’on bat tous les chiffres d’épidémie, il faut que tout le monde bosse ensemble. »

Cet article est issu de la Lettre pro de l’Agence régionale de santé. Vous pouvez vous y abonner en remplissant le formulaire suivant : https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html
 


Covid-19 patients sometimes end up in emergency halls for several days due to a lack of space in the hospital wards. A new device allows low-risk patients to return home on oxygen, with nursing follow-up and teleconsultation by a hospital doctor three times a day. The first patients were admitted at the beginning of last week and are followed by private nurses. Since this week, new patients have been accompanied by a nurse from HAD Rainbow, still under the responsibility of the hospital doctor.

It is 8:30 am this Wednesday morning. Amélie Coutin, liberal nurse (IDEL) in Cayenne, arrives at the foot of the buildings in the city of Médan. Upstairs, she finds a patient released from the emergency room last week. Still on oxygen, she is one of the first beneficiaries of OxyCovid. This device makes it possible to send Covid patients stranded in the emergency room home, including on oxygen, with nursing follow-up and teleconsultation with a doctor at the Cayenne hospital three times a day. It avoids the situation, seen in many hospitals, of patients lying on stretchers for lack of space in the wards.

For two months, the emergency services of French Guiana have recorded around 20 passages per day for Covid-19. "We have a lot of difficulty managing the downstream flow of emergencies," said Prof. Jean Pujo, at the emergency room-Samu at Cayenne hospital. Inpatient departments, which already take in many Covid patients, are struggling to find room for others. “With 20-25 emergency room admissions, we have a dozen patients to be hospitalized. Some stayed in the corridors for up to five days. The Covid emergency service aims to stabilize patients, not to keep them. If we can not solve the problems downstream, we can do it upstream, by returning home, on oxygen and under medical remote monitoring, patients at low risk of getting worse. "

Patients at low risk of decompensation (identified with the Smart-Cop score) therefore go home with an oxygen concentrator; a nurse comes three times a day for paramedical follow-up and Dr Guillaume Quezel, from Cayenne hospital, organizes teleconsultations. This would make it possible in particular to "identify as early as possible patients who may worsen in order to re-hospitalize them, rather than hospitalizing them too early", continues Professor Pujo.

We are much better at home. The nurse comes three times a day, that's reassuring "

It's a very good device. We are much better at home, blows a patient back home, route de Montabo. The nurse comes three times a day, that's reassuring." This nurse is Mohamed Chaghil from HAD Rainbow Health. It takes the patient's constants: pulse, blood pressure, temperature, sugar level, oxygen saturation… The patient receives an SMS on her mobile phone: a link to start a secure teleconsultation with Dr Quezel.

To do this, the emergencies benefited free of charge from two technical solutions: Miti & Morre for the patient monitoring software and AMA XPertEye for secure teleconsultations. The first software accommodates the patient's entire medical file, the management of his three daily appointments. It also makes it possible to geolocate the patient: “Anyone who leaves their home and who has a problem would be immediately found by the Samu. They can also call 15, to which these cases have been reported, explains Professor Pujo.

Before the patient is sent home, the nurse will see the conditions for his return home: possibility of isolation from the rest of the family, quality of the telephone network for teleconsultations, electrical installation for the oxygen concentrator.

"I'd rather go home than take someone's bed who needs it more than me"

Returning home since the beginning of last week, the patient from the Cité Médan has already significantly reduced the intake of the oxygen concentrator. “I caught the Covid at the end of September. As I was isolated at home, I took the opportunity to do a big spring cleaning. I felt like a great tiredness falling on me. My son bought me a pulse oximeter. He told me if it got below 94, I would call him. I fell to 88. I was hospitalized. It was October 2. After two days, Guillaume Quezel explained to me that I was going to be able to go home under these conditions. It interested me rather than taking a bed from someone who needs it more than me." At the same time, nurse Amélie Coutin receives all of Dr. Quezel's prescriptions plus an oxygen withdrawal protocol. Within eight days, the patient halved the activity of the oxygen concentrator.

"This tool also allows for health education," says the nurse. Some patients have learned to prick themselves for the sugar themselves. A patient in downtown Cayenne began respiratory physiotherapy exercises on his own, before being visited by a professional within days. Another promises that she will get the vaccine as soon as possible, six months after her infection. The patient from the Cité Médan worries over the phone with Dr Quezel: "If my saturation is at 94, should I be worried." Dr. Quezel:" I prefer it to always be above 95. There, you discussed with the reporter. It’s normal that it has gone down." The patient is satisfied:" When the doctor introduced me to the project, I immediately agreed. The installation is perfect. The nurse is lovely. The doctor too. It’s good support. "

"With this fourth wave, everyone has to work together"

Patient follow-up via OxyCovid is scheduled for ten days. After that, the follow-up can continue with the attending physician and a private nurse. The first patients admitted at the beginning of last week are followed by private nurses. Since the start of the week, the HAD Rainbow nurses have taken over. "This public-private collaboration is a milestone," says Alexis Marcet, deputy director of Rainbow Guyane. The referent remains the hospital doctor; This is very new, notes Dr Stéphan Gonon, head of the HAD adult division. "We are also innovating at our level, since we will try to do admissions on weekends. "And Alexis Marcet concluded:" With this fourth wave where all the epidemic figures are beating, everyone has to work together. "

This article is from the Professional Letter of the Regional Health Agency. You can subscribe to it by filling out the following form: https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html

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