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Infos citoyennes

10/01/22
Grossesse quintuple : l’hôpital de Cayenne, théâtre d’un événement extraordinaire

Mardi dernier, une habitante de l’ouest guyanais a accouché de quatre garçons, qui vont bien, et d’une petite fille, malheureusement décédée in utero. Les personnels du CHC ont réussi à se mobiliser en urgence, malgré l’épidémie de Covid-19 qui les touche fortement. 

M. et Mme A. ont la joie de vous faire part de la naissance de :

  • W., né le 4 janvier 2022 à 17h35,
  • X., né le 4 janvier 2022 à 17h36,
  • Y., né le 4 janvier 2022 à 17h38,
  • Z., né le 4 janvier 2022 à 17h39, à la maternité de l’hôpital de Cayenne.

C’est un accouchement exceptionnel qui s’est déroulé mardi dernier à la maternité de l’hôpital de Cayenne : une habitante de Saint-Laurent du Maroni a donné naissance à quatre garçons, qui sont aujourd’hui en bonne santé. Elle portait également une petite fille, malheureusement décédée in utero.

Cet événement est rarissime : en France, l’Institut national des études démographiques (Ined) a recensé des naissances de quintuplés et plus en 1998, 2001, 2010, 2015 et 2016, 2019 et deux en 2020. Julie Siban, cadre sage-femme à l’hôpital de Cayenne, n’en avait jamais vécu jusque-là. Et à sa connaissance, ses collègues ayant participé à l’accouchement non plus.

8 pédiatres, 5 sages-femmes et 2 auxiliaires de puériculture autour de la maman

Pendant plusieurs mois, les soignants du CHC se sont démenés pour accompagner les parents. Le jour de l’accouchement, pas moins de 8 pédiatres, 5 sages-femmes et 2 auxiliaires de puériculture se trouvaient autour de la maman pour que tout se passe au mieux. « Il a fallu battre le rappel », se souvient Julie Siban. Dans des circonstances compliquées : la cinquième vague de Covid-19 n’a pas épargné la maternité.

Cette grossesse multiple a été découverte dès le premier trimestre de grossesse, à l’hôpital de Saint-Laurent du Maroni. Les futurs parents, qui vivent dans l’ouest de la Guyane, n’ont alors aucun enfant. L’accouchement de quintuplés n’est envisageable que dans une maternité de niveau III, c’est-à-dire à l’hôpital de Cayenne pour la Guyane. Le contact est noué avec les équipes du CHC. Les soignants l’invitent à s’installer dans l’Île-de-Cayenne pendant toute la grossesse, pour permettre le suivi. Ce que la future maman accepte.

Une littérature scientifique quasi inexistante, une évacuation sanitaire inenvisageable

Dans le même temps, les soignants cherchent la littérature sur le sujet. « Elle est quasiment inexistante au-delà des grossesses triples », constate Julie Siban. Certains professionnels s’appuient sur leur expérience : l’an dernier, la maternité du CHC a réalisé un accouchement quadruple. La communication avec les pédiatres et les gynécologues est régulière. « Nous avions aussi quelques informations, notamment sur le moment conseillé pour déclencher l’accouchement : entre 32 et 34 semaines. On avait opté pour la fourchette basse. » Ce qui menait à fin janvier.

Début décembre, toute l’équipe de la maternité est informée de cet événement extraordinaire. Peu après, la parturiente est hospitalisée, en raison de contractions et d’un risque d’accouchement prématuré. Des échanges ont lieu avec les gynécologues de l’Assistante publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). L’hypothèse d’une évacuation sanitaire en Île-de-France est écartée : les huit heures de vol sont impossibles.

Des échographies quotidiennes

Les contractions se calment. Les échographies sont quotidiennes. « Il est difficile de faire l’échographie de 5 fœtus et impossible de faire du monitoring : personne n’a d’appareil qui permette de savoir quel fœtus on enregistre. Ni à Cayenne, ni ailleurs, explique Julie Siban. Mais tous les jours, nous effectuions des échographies pour voir si les cœurs battaient. Ce n’est pas du tout le même niveau que le monitoring. »

La nouvelle année passe. Lundi dernier, lors du staff médical, « on décide de ne pas aller à 32 semaines mais à 30, car la réanimation avait des boxes disponibles, poursuit-elle. Nous avons l’habitude d’accueillir un ou deux grands prématurés en vingt-quatre heures. Jamais cinq ! Il faut du matériel, du personnel. » L’accouchement est fixé pour le jeudi. « On a sollicité le service biomédical pour obtenir du matériel supplémentaire. On a préparé le planning en conséquence. Nous étions complètement prêts pour le jeudi. »

La crainte de décès en cascade

Le mardi, alors que la cadre sage-femme prépare les carnets de santé de tous ces petits bébés, l’échographie révèle le décès de l’un d’eux. « A partir du moment où un fœtus décède, il peut y avoir d’autres décès en cascade », explique-t-elle. La césarienne est décidée pour le jour-même. « On a battu le rappel de tout le personnel nécessaire. Par chance, l’activité était calme dans les autres services. Les planètes étaient alignées. »

A 17h35, le premier garçon naît. A 17h39, le quatrième. La petite fille décédée in utero, deux minutes plus tard. « Les quatre garçons ont crié immédiatement », relate-t-elle. Il pèse entre 965 et 1 110 grammes. La petite fille ne pesait que 700 grammes, « sans doute en raison d’une hypoperfusion de ce fœtus ».

« Tout le monde a répondu présent »

Les quatre garçons sont transférés en réanimation néonatale, où tout se passe bien. « Ils vont rester facilement deux mois, au moins jusqu’au terme prévu. » Le couple a été « très touché par le décès, d’autant que c’était la seule petite fille, relate Julie Siban. C’est le malheur dans leur bonheur. Mais ils estiment avoir été très bien pris en charge. » S’ils ne souhaitent pas s’exprimer sur ce qu’ils ont vécu, ils ont volontiers accepté que la cadre sage-femme témoigne pour la Lettre pro. La maman va bien. « On aurait pu craindre des problèmes hémorragiques, mais ce n’est pas le cas. Elle s’est bien remise. Dès le lendemain, elle marchait pour aller voir ses garçons en réanimation. »

Le personnel de la maternité partage leur bonheur. « Même s’il y avait déjà eu l’accouchement quadruple l’an dernier, ça reste très exceptionnel. Tout le monde est très intéressé et suit ça de près. » Mardi dernier, Christophe Robert, le directeur général du CHC, informait Clara de Bort, directrice générale de l’ARS, en temps réel. « Même s’il y a ce décès in utero, on a réussi à se mobiliser autour de l’urgence. Le bloc opératoire, le bloc obstétrical, la réanimation néonatale, la biomédecine, malgré le Covid, tout le monde a répondu présent. »

L’ARS remercie chaleureusement l’ensemble des équipes mobilisées depuis plusieurs semaines et souhaite une belle et longue vie à toute la famille !

Cet article est issu de la Lettre pro de l’Agence régionale de santé. Vous pouvez vous y abonner en remplissant le formulaire suivant : https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html


Last Tuesday, a resident of West Guyana gave birth to four boys, who are doing well, and a little girl, who unfortunately died in utero. CHC staff managed to mobilize urgently, despite the Covid-19 epidemic which is affecting them strongly.

Mr. and Mrs. A. are pleased to inform you of the birth of:

    W., born January 4, 2022 at 5:35 p.m.,

    X., born January 4, 2022 at 5:36 p.m.,

    Y., born January 4, 2022 at 5:38 p.m.,

    Z., born January 4, 2022 at 5:39 p.m., in the Cayenne hospital maternity ward.

It was an exceptional childbirth that took place last Tuesday in the maternity ward of Cayenne Hospital: a resident of Saint-Laurent du Maroni gave birth to four boys, who are now in good health. She was also carrying a little girl, who unfortunately died in utero.

This event is extremely rare: in France, the National Institute of Demographic Studies (INED) recorded births of quintuplets and more in 1998, 2001, 2010, 2015 and 2016, 2019 and two in 2020. Julie Siban, midwife manager at Cayenne Hospital, had never experienced one before. And to his knowledge, neither did his colleagues who participated in the delivery.

8 pediatricians, 5 midwives and 2 childcare assistants around the mother

For several months, the CHC caregivers struggled to support the parents. On the day of delivery, no less than 8 pediatricians, 5 midwives and 2 childcare assistants were around the mother to ensure that everything went smoothly. “We had to beat the recall,” recalls Julie Siban. In complicated circumstances: The fifth wave of Covid-19 did not spare motherhood.

This multiple pregnancy was discovered in the first trimester of pregnancy at the Saint-Laurent du Maroni hospital. The future parents, who live in western French Guiana, have no children at the time. The delivery of quintuplets is only possible in a level III maternity unit, that is, at Cayenne Hospital for French Guyana. Contact is established with the CHC teams. The caregivers invite her to settle in Île-de-Cayenne throughout the pregnancy, to allow follow-up. What the future mother accepts.

An almost non-existent scientific literature, an unthinkable medical evacuation

At the same time, caregivers are looking for literature on the subject. “It is almost non-existent beyond triple pregnancies,” notes Julie Siban. Some professionals rely on their experience: last year, the CHC maternity hospital delivered a quadruple delivery. Communication with pediatricians and gynecologists is regular. “We also had some information, including the best time to induce childbirth: between 32 and 34 weeks. We had opted for the low range." Which led to the end of January.

In early December, the entire maternity team was informed of this extraordinary event. Soon after, the parturient was hospitalized, due to contractions and a risk of preterm delivery. Discussions are taking place with the gynecologists of the Public Assistant - Hospitals of Paris (AP-HP). The hypothesis of a medical evacuation in Île-de-France is ruled out: the eight-hour flight is impossible.

Daily ultrasounds

The contractions subside. Ultrasounds are daily. "It is difficult to do ultrasound of 5 fetuses and impossible to monitor: no one has a device that allows you to know which fetus you are recording. Neither in Cayenne, nor elsewhere, explains Julie Siban. But every day we had ultrasounds to see if the hearts were beating. This is not at all the same level as monitoring. "

The new year is passing. Last Monday, during the medical staff, “we decided not to go to 32 weeks but to 30, because the intensive care unit had boxes available,” she continues. We are used to seeing one or two very premature babies in twenty-four hours. Never five! You need equipment, personnel. Delivery is set for Thursday. “We asked the biomedical service to obtain additional equipment. We prepared the schedule accordingly. We were completely ready for Thursday. "

The fear of cascading deaths

On Tuesday, as the midwifery manager prepares the health records of all these little babies, the ultrasound reveals the death of one of them. “From the moment a fetus dies, there can be other cascading deaths,” she explains. The cesarean is decided for the same day. “We beat the recall of all the necessary personnel. Luckily, activity was quiet in the other departments. The planets were aligned. "

At 5.35 p.m., the first boy was born. At 17:39, the fourth. The little girl who died in utero, two minutes later. “The four boys screamed immediately,” she recounts. It weighs between 965 and 1110 grams. The little girl weighed only 700 grams, "probably due to hypoperfusion of this fetus."

"Everyone has responded"

The four boys are transferred to neonatal intensive care, where everything is going well. "They'll easily stick around for two months, at least until the end of the day." The couple were "very touched by the death, especially as it was the only young girl," said Julie Siban. It is misfortune in their happiness. But they feel they have been taken care of very well. "If they did not wish to speak out about what they went through, they gladly accepted that the midwife executive testify for the Professional Letter. The mom is fine. “You might have feared bleeding problems, but you don't. She has recovered well. The next day, she walked to see her boys in intensive care. "

The maternity staff share their happiness. “Even though there had already been the quadruple delivery last year, it is still very exceptional. Everyone is very interested and is following this closely. Last Tuesday, Christophe Robert, the director general of the CHC, informed Clara de Bort, director general of the ARS, in real time. “Even though there is this death in utero, we managed to rally around the emergency. The operating room, the obstetrical block, neonatal resuscitation, biomedicine, despite the Covid, everyone responded. "

The ARS warmly thanks all the teams mobilized for several weeks and wishes the whole family a happy and long life!

This article is from the Professional Letter of the Regional Health Agency. You can subscribe to it by filling out the following form: https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html
 

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