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Infos citoyennes

08/03/22
Santé sexuelle : la Guyane se dote d’une stratégie régionale pour les trois années à venir

L’Agence Régionale de Santé publie aujourd’hui la stratégie régionale santé sexuelle 2022-2024, à l’occasion de la Journée international des droits des femmes. Elle vise à réunir derrière des objectifs communs tous les acteurs du territoire œuvrant dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive. Elle se décline autour d’une vingtaine de fiches actions.

En Guyane,

- L’entrée dans la vie sexuelle est plus précoce que dans l’Hexagone (15,6 ans contre 17,5 ans) ;

- L’incidence du VIH est la plus élevée de France (0,9 cas pour 1 000 habitants), avec des découvertes souvent tardives et de nombreuses personnes porteuses du VIH perdues de vue ;

- Les autres infections sexuellement transmissibles (IST) sont également très présentes, avec une hausse des diagnostics de syphilis dans l’ouest, notamment chez les jeunes ;

- Le taux de grossesses précoces est sept fois plus élevés que dans l’Hexagone ; le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) chez les mineures est quatre fois supérieur au reste de la France ;

- 30 % des Guyanaises interrogées déclarent qu’elles ne souhaitaient pas vraiment leur premier rapport sexuel (16 % dans l’Hexagone) ;

- La perception de la contraception est plutôt négative : 43 % des Guyanais interrogés pensent que « la pilule peut rendre stérile » ;

- Le recours aux services de santé est très inégal…

L’épidémie de Covid-19 n’a rien arrangé à ce panorama : le dépistage des IST et du cancer du col, le recours à la contraception et les IVG sont en baisse. « Si on note une amélioration progressive pour certains indicateurs, la situation demeure préoccupante », souligne l’Agence Régionale de Santé, en introduction de sa stratégie régionale santé sexuelle 2022-2024, qu’elle lance aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

« En Guyane, beaucoup d’acteurs interviennent sur le sujet de la santé sexuelle et reproductive, mais pas toujours de façon coordonnée, note le Dr Sophie Biacabe, médecin de santé publique à l’ARS. Le but de cette stratégie régionale est d’avoir des objectifs communs. En fin d’année, nous avons défini ces objectifs régionaux qui se déclinent en une vingtaine de fiches action. Sur une année, c’est un peu plus de 6 millions d’euros que l’ARS allouera aux interventions en santé sexuelle. »

L’objectif général de cette stratégie régionale santé sexuelle 2022-2024, discutée pendant un an par l’ARS avec les acteurs de ce domaine, sera d’« améliorer la qualité et l’utilisation des services de santé sexuelle, en mobilisant les efforts convergents des acteurs vers une meilleure répartition territoriale, et une visibilité accrue de l’offre de prévention, de réduction des risques et de soins en SSR sur le territoire ».

Consultez la Stratégie régionale de santé sexuelle Guyane 2022-2024

Dans des lycées de l’Île-de-Cayenne, de jeunes ambassadeurs sur la santé sexuelle

Au collège et au lycée, les élèves doivent bénéficier de trois séances annuelles d’éducation à la sexualité. Partant du constat que tous les établissements ne les assurent pas, le Planning familial forme de « jeunes ambassadeurs » dans plusieurs lycées de l’Île-de-Cayenne. « On se rend compte qu’en faisant un cours aux jeunes, l’impact n’est pas si important, constate Pierre-Louis Lamiot, coordinateur du Planning familial de Guyane. Mais si on forme des jeunes pour qu’ils soient ensuite des référents auprès de leurs pairs, l’impact est plus important. »

L’an dernier, 45 élèves de 14 à 19 ans ont été formés. Cette année, ils sont déjà trente, dont dix au cours de ces vacances de carnaval. Ce sont de préférence des élèves de seconde, pour que les autres élèves bénéficient de leur présence pendant au moins trois ans. Les lycées Michotte, Max-Joséphine et Félix-Eboué, à Cayenne, ont été les premiers dotés. A Rémire-Montjoly, ce sera bientôt au tour du lycée Lama-Prévot. Des ambassadeurs ont également été formés dans un établissement accueillant de jeunes handicapés.

Les jeunes ambassadeurs vont ensuite se faire connaître au cours d’événements qu’ils organisent eux-mêmes (groupes de parole, ateliers de sensibilisation aux IST…), lors d’événements organisés par les établissements ou lors des manifestions portées par le Planning familial. Aujourd’hui, par exemple, il présente une exposition sur les icônes du féminisme, au lycée Félix-Eboué. Les jeunes ambassadeurs vont également participer à des collectes en supermarché pour lutter contre la précarité menstruelle.

« Cette formation, c’est de l’éducation populaire, insiste Pierre-Louis Lamiot. On va dans la direction où le groupe veut aller, en fonction de la sensibilité de chacun. » La dernière formation a notamment été marquées par de nombreuses discussions sur les violences, que certains limitaient jusque-là au viol. « Certains se rendent compte que ce qu’ils vivent au quotidien, parfois dans leur famille, ce n’est pas normal. »

Dans l’ouest, environ 500 jeunes sensibilisés par tumeplay.fr

Des box avec des préservatifs, du lubrifiant, un test de grossesse, un autotest VIH, deux serviettes hygiéniques lavables, des bons de consultations… C’est ce que le site Tumeplay.fr proposent aux jeunes de l’ouest guyanais de gagner, en répondant à des quiz sur la sexualité. « La box est un prétexte pour la discussion. Le but est de faire de la prévention et de l’information », explique Luc Blondy, chargé de projet Pass santé sexuelle jeunes au centre hospitalier de l’ouest guyanais (Chog).

Tumeplay.fr est une application lancée par le ministère des Solidarités et de la Santé et portée par les ARS de Guyane, Île-de-France et Nouvelle Aquitaine. En Guyane, elle est déployée sur le Bas-Maroni, de Mana à Apatou, depuis mai 2021. Dans les prochaines semaines, elle s’étendra au Haut-Maroni, de Grand-Santi à Antecume Pata. Elle est aussi inscrite dans la feuille de route santé sexuelle de l’ARS.

A partir du site internet et du compte Instagram, les jeunes peuvent répondre à des questionnaires et remporter les box en question, systématiquement remises par un  référent formé aux questions sur la santé sexuelle. « Elles sont adaptées à différentes situations : il y a la box « Découvre ton corps », « Les premières fois », une box avec un test de grossesse… », énumère Luc Blondy. A la fin du mois, il sera possible d’y trouver une contraception gratuite pour les personnes sans droits sociaux.

Lorsque le jeune gagne, il indique auprès de quel référent il souhaite récupérer son lot. Ce dernier l’accueille, lui remet sa box et répond à ses questions. Au cours des dix premiers mois d’expérimentation, 500 box ont été remises, « dont la moitié au lycée Bertène-Juminer (Saint-Laurent du Maroni), où ça a très bien marché. Le lycée, c’est vraiment l’endroit pour le faire. » Hier matin, un atelier s’est déroulé à l’entrée de la ville, au lycée Raymond-Tarcy.

Outre les infirmières scolaires et le personnel de vie scolaire, Tumeplay.fr travaille avec des infirmières de PMI, le personnel des CDPS d’Apatou et Javouhey, les associations investies dans la santé sexuelle. Dans deux semaines, Luc Blondy démarrera la formation de référent pour le Haut-Maroni. Dans un mois, débutera une évaluation « pour voir si ça aide à changer les comportements ».

Une marche aux Palmistes

Pour cette Journée internationale des droits des femmes, une marche est organisée par diverses associations et syndicats, à 17 heures sur la place des Palmistes, à Cayenne (tenue violette ou rouge). Elle sera précédée d’ateliers à 16 heures et suivie de discours à 18 heures.

A quelques pas de là, l’hôtel de ville accueille, jusqu’au 31 mars, l’exposition « La femme s’expose à Cayenne », constituée de travaux des élèves de l’Ecole d’art de Guyane qu’ils ont réalisés avec le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), et l’Association guyanaise d’aide aux victimes, aux femmes et familles (Agav).

Cet article est issu de la Lettre pro de l’Agence régionale de santé. Vous pouvez vous y abonner en remplissant le formulaire suivant : https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html  


The Regional Health Agency is today publishing the regional sexual health strategy 2022-2024, on the occasion of International Women's Rights Day. It aims to bring together behind common objectives all the actors of the territory working in the field of sexual and reproductive health. It comes in around twenty action sheets

In French Guiana,

- The entry into sexual life is earlier than in France (15.6 years against 17.5 years);

- The incidence of HIV is the highest in France (0.9 cases per 1,000 inhabitants), with often late discoveries and many people with HIV lost to sight;

- Other sexually transmitted infections (STIs) are also very present, with an increase in syphilis diagnoses in the west, especially among young people;

- The rate of early pregnancies is seven times higher than in France; the use of voluntary termination of pregnancy (IVG) among minors is four times higher than in the rest of France;

- 30% of Guyanese women surveyed say they did not really want their first sexual encounter (16% in France);

- The perception of contraception is rather negative: 43% of Guyanese questioned think that “the pill can make you sterile”;

- The use of health services is very unequal…

The Covid-19 epidemic has not helped this situation: screening for STIs and cervical cancer, the use of contraception and abortions are down. "While we note a gradual improvement for certain indicators, the situation remains worrying", underlines the Regional Health Agency, in the introduction of its regional sexual health strategy 2022-2024, which it is launching today, on the occasion of International Women's Day.

"In French Guiana, many players are involved in the subject of sexual and reproductive health, but not always in a coordinated way," notes Dr. Sophie Biacabe, public health doctor at the ARS. The purpose of this regional strategy is to have common objectives. "At the end of the year, we defined these regional objectives, which are broken down into around twenty action sheets. Over a year, the ARS will allocate just over 6 million euros to sexual health interventions."

The general objective of this regional sexual health strategy 2022-2024, discussed for a year by the ARS with the actors in this field, will be to "improve the quality and use of sexual health services, by mobilizing efforts converging actors towards a better territorial distribution, and an increased visibility of the offer of prevention, risk reduction and care in SRH on the territory".

Consult the French Guiana Regional Sexual Health Strategy 2022-2024

In high schools on Cayenne, young ambassadors on sexual health

In middle school and high school, students must benefit from three annual sessions of sexuality education. Based on the observation that not all establishments provide them, Family Planning trains “young ambassadors” in several high schools on Île-de-Cayenne. “We realize that by giving a course to young people, the impact is not so significant, notes Pierre-Louis Lamiot, coordinator of Family Planning in French Guiana. But if we train young people so that they can then be referents to their peers, the impact is greater."

Last year, 45 students aged 14 to 19 were trained. This year, they are already thirty, including ten during these carnival holidays. They are preferably second-year students, so that the other students benefit from their presence for at least three years. The Michotte, Max-Joséphine and Félix-Eboué high schools in Cayenne were the first to be endowed. In Rémire-Montjoly, it will soon be the turn of the Lama-Prévot high school. Ambassadors have also been trained in an establishment welcoming young people with disabilities.

The young ambassadors will then make themselves known during events that they organize themselves (speaking groups, STI awareness workshops, etc.), during events organized by the establishments or during demonstrations carried out by Family Planning. Today, for example, he presents an exhibition on the icons of feminism, at the Lycée Félix-Eboué. The young ambassadors will also participate in collections in supermarkets to fight against menstrual poverty.

This training is popular education, insists Pierre-Louis Lamiot. We are going in the direction the group wants to go, depending on the sensitivity of each." The last training was notably marked by numerous discussions on violence, which some had previously limited to rape. “Some realize that what they experience on a daily basis, sometimes in their family, is not normal."

In the west, about 500 young people sensitized by tumeplay.fr

Boxes with condoms, lubricant, a pregnancy test, an HIV self-test, two washable sanitary napkins, consultation vouchers... This is what the Tumeplay.fr site offers young people from western Guyana to win, by answering quizzes on sexuality. “The box is a pretext for discussion. The goal is to provide prevention and information,” explains Luc Blondy, Youth Sexual Health Pass project manager at the Western Guyana Hospital Center (Chog).

Tumeplay.fr is an application launched by the Ministry of Solidarity and Health and supported by the ARS of French Guiana, Île-de-France and Nouvelle Aquitaine. In French Guiana, it has been deployed in Bas-Maroni, from Mana to Apatou, since May 2021. In the coming weeks, it will extend to Haut-Maroni, from Grand-Santi to Antecume Pata. It is also included in the ARS sexual health roadmap.

From the website and Instagram account, young people can answer questionnaires and win the boxes in question, systematically delivered by a referent trained in questions about sexual health. “They are adapted to different situations: there is the box “Discover your body”, “The first times”, a box with a pregnancy test…”, lists Luc Blondy. At the end of the month, it will be possible to find free contraception for people without social rights.

When the young person wins, he indicates from which referent he wishes to collect his prize. The latter welcomes him, gives him his box and answers his questions. During the first ten months of experimentation, 500 boxes were handed over, “half of which went to Bertène-Juminer high school (Saint-Laurent du Maroni), where it worked very well. High school is definitely the place to do it. “Yesterday morning, a workshop took place at the entrance to the city, at the Lycée Raymond-Tarcy.

In addition to school nurses and school life staff, Tumeplay.fr works with nurses from PMI, CDPS staff from Apatou and Javouhey, associations involved in sexual health. In two weeks, Luc Blondy will start training as a referent for Haut-Maroni. In a month, an evaluation will begin “to see if it helps to change behavior”.

A walk to the Palmists

For this International Women's Rights Day, a march is organized by various associations and unions, at 5 p.m. on the Place des Palmistes, in Cayenne (purple or red outfit). It will be preceded by workshops at 4 p.m. and followed by speeches at 6 p.m.

A few steps away, the town hall hosts, until March 31, the exhibition "La femme s'expose à Cayenne", made up of works by students from the School of Art of French Guiana that they carried out with the Information Center on the Rights of Women and Families (CIDFF), and the Guianese Association for Assistance to Victims, Women and Families (Agav).

This article is from the Professional Letter of the Regional Health Agency. You can subscribe to it by filling out the following form: https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html
 

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