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Infos citoyennes

17/05/22
«Nos soignants ont du talent» fait la place belle aux professionnels paramédicaux

Les 5es Journées des travaux scientifiques des soignants de Guyane se déroulent jeudi et vendredi, sur le campus universitaire de Troubiran, à Cayenne. Vingt-huit travaux de recherche seront présentés à cette occasion. Alors que jusque-là, essentiellement des médecins et des internes montaient à la tribune, cette année, une technicienne de laboratoire, une sage-femme, une pharmacienne et sept infirmières feront le point sur leurs recherches.

Pour Mona Saout, il reste « quelques jours pour s’entraîner ». Technicienne de laboratoire à l’Université de Guyane (laboratoire TBIP, Tropical Biomes & Immune Physiopathology), elle montera, jeudi, à la tribune de l’amphithéâtre A du campus de Troubiran, à Cayenne, lors des 5es Journées des travaux scientifiques des soignants (JDS). Sur les coups de 10h15, elle parlera de la circulation de la fièvre Q dans les élevages de ruminants de Guyane.

Cette année, outre la technicienne de laboratoire, sept infirmières, une sage-femme et une pharmacienne assureront quelques-unes des vingt-huit présentations. « Nous avions commencé les Journées scientifiques avec les internes, puis les jeunes médecins, rembobine le Dr Aude Lucarelli, membre du comité d’organisation des JDS. Mais il n’y a pas que les médecins qui mènent des travaux de recherche. L’an dernier, une sage-femme et une pharmacienne ont présenté leurs travaux. Nous avons poussé pour avoir des professionnels paramédicaux et valoriser leurs travaux. »

« C’est très bien que ça s’élargisse, salue Mona Saout. Souvent, on participe à la formation des internes, qui font ce genre d’exercice mais nous ne le faisons pas nous-mêmes ! En tant que technicienne de laboratoire, je suis à la paillasse, je m’assure du bon déroulement de tout ce qui est technique, de l’entretien du labo, du bon fonctionnement des machines. Mais comme nous sommes une toute petite équipe, on nous a autorisé à se saisir de sujets. » La fièvre Q est un sujet sur lequel elle souhaite continuer de faire de la recherche. Présenter ce sujet lui a donc semblé une étape supplémentaire dans ses travaux.

« C’est important que les professionnels de santé paramédicaux participent, poursuit le Dr Lucarelli. Ils font de beaux travaux. Cela permet de montrer tout ce qu’un soignant peut faire en Guyane. Souvent, quand on va dans des congrès internationaux ou dans d’autres régions, on se rend compte que nous avons beaucoup d’activité par rapport à la taille du département. C’est important de le valoriser ! »

Des travaux confirment la circulation de la fièvre Q dans les élevages de Guyane

« L’incidence de la fièvre Q en Guyane française reste élevée, stable depuis 2006, et probablement l’une des plus élevée au monde », avec une centaine de cas détectés par an. Telle est la conclusion de travaux présentés au Congrès européen de microbiologie clinique et maladies infectieuses, en 2019 par le Dr Pauline Thill.  Si 60 % des infections sont asymptomatiques, les plus aiguës provoquent de graves pneumopathies.

Le Dr Thill poursuivait : « Des études sont nécessaires pour comprendre les moteurs de cette infection à peine décrite dans le reste de l'Amérique du Sud. » Ces travaux pour connaître les causes de cette incidence record de la fièvre Q en Guyane, Mona Saout, technicienne de laboratoire à l’Université de Guyane, en présentera une partie, jeudi lors des Journées des soignants de Guyane (JDS).

Son laboratoire, dirigé par le Pr Magalie Pierre-Demar en Guyane et le Dr Sylviane Pied à Lille, participe au projet Paralim, qui étudie les risques sanitaires liés à l’alimentation en Guyane. Si l’on sait que la bactérie infecte les humains principalement lors de l’inhalation de poussières contaminées par des déjections animales, les études sur les réservoirs animaux en Guyane fournissaient jusque-là « des résultats très partiels », souligne la chercheuse. Une étude de 1997 a montré la présence de la fièvre Q chez les bovins ; une autre de 2007, chez les porcs et les chevaux. Elle a été détecté plusieurs fois chez les chiens et chez des rongeurs, chez des marsupiaux et même chez une hirondelle de la prison de Rémire-Montjoly, qui enregistre régulièrement des cas chez les détenus. Après l’apparition d’un cluster chez des militaires, sur la montagne du Tigre à Cayenne, la fièvre Q avait été retrouvée chez un paresseux mort. Mais toutes ces études portaient sur de petits effectifs et comportaient régulièrement des cas douteux.

En 2017, des prélèvements sérologiques opérés par l’Institut Pasteur sur 2 500 personnes en Guyane ont montré que vivre à moins de 5 km d’un élevage ovin était un facteur de risque d’être en contact avec la bactérie en cause. Entre 2015 et 2017, la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) de Guyane a prélevé du sérum dans 80 des 480 élevages de Guyane, de Mana à Saint-Georges. Le test utilisé pour analyser ces sérums, en les comparant à une bactérie de l’Hexagone, donne des résultats modestes : la bactérie est identifiée chez 0,6 à 2,3 % des animaux, qu’il s’agisse de bovins, de caprins ou d’ovins.

Mais un résultat a étonné Mona Saout et ses collègues : de nombreux animaux présentaient des traces de la bactérie juste en dessous du seuil de positivité fixé par le fabriquant. « Soit il s’agissait d’une réaction croisée avec une autre bactérie, soit ce sont des sérums positifs » qui répondraient moins au test parce que la bactérie étalon provient de l’Hexagone, résume la chercheuse qui penche pour la seconde option. De nouveaux sérums seront prélevés cette année, pour valider cette hypothèse. En abaissant le seuil de positivité du test, c’est un bovin sur sept qui est séropositif et certaines années, comme 2016, monterait une forte prévalence également chez les autres animaux d’élevage tels les moutons, agneaux, cabris et chevreaux. « Cette étude est la première de grande envergure sur les élevages de ruminants en Guyane, conclut Mona Saout. Elle met en évidence un rôle potentiel des animaux de rente comme réservoir de (la bactérie) Coxiella burnetii, ce qui n’avait pas été montré jusque-là. Elle montre aussi qu’il n’y a pas de secteur agricole épargné en Guyane. »

Nos soignants ont du talent : Il est encore temps de s’inscrire

Huit sessions, 28 présentations sur des thématiques aussi diverses que biodiversité et santé, santé publique en zone isolée, complication des rétrovirus… Les 5es journées scientifiques des soignants de Guyane, jeudi et vendredi à Cayenne, propose un programme riche. C’est la première fois que l’association Carbu les décline sur deux jours. Les présentations pourront être suivies à l’amphithéâtre A de l’Université de Guyane, campus de Troubiran, à Cayenne, ou à distance. Il est encore possible de s’inscrire !

Inscriptions : https://www.journeesoignantsguyane.com/2022

Cet article est issu de la Lettre pro de l’Agence régionale de santé. Vous pouvez vous y abonner en remplissant le formulaire suivant : https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html  


The 5th Days of scientific work by caregivers in French Guiana take place on Thursday and Friday, on the university campus of Troubiran, in Cayenne. Twenty-eight research works will be presented on this occasion. While until now, mainly doctors and interns took the podium, this year, a laboratory technician, a midwife, a pharmacist and seven nurses will take stock of their research.

For Mona Saout, there are “a few days left to train”. Laboratory technician at the University of French Guiana (TBIP laboratory, Tropical Biomes & Immune Physiopathology), she will go up, Thursday, to the gallery of the amphitheater A of the campus of Troubiran, in Cayenne, during the 5th Days of the scientific works of the caregivers (JDS). At 10:15 a.m., she will talk about the circulation of Q fever in ruminant farms in French Guiana.

This year, in addition to the laboratory technician, seven nurses, a midwife and a pharmacist will provide some of the twenty-eight presentations. “We started the Scientific Days with interns, then young doctors, rewinds Dr Aude Lucarelli, member of the JDS organizing committee. But it's not just doctors who conduct research. Last year, a midwife and a pharmacist presented their work. We have pushed to have paramedical professionals and promote their work. "

“It’s very good that it is expanding, greets Mona Saout. Often, we participate in the training of interns, who do this kind of exercise but we do not do it ourselves! As a lab technician, I am on the bench, I make sure that everything that is technical runs smoothly, the maintenance of the lab, the proper functioning of the machines. But as we are a very small team, we were authorized to take up subjects. Q fever is a topic she wants to continue researching. Presenting this subject therefore seemed to him to be an additional step in his work.

“It is important that paramedical health professionals participate,” continues Dr. Lucarelli. They do great work. This makes it possible to show all that a caregiver can do in French Guiana. Often, when we go to international congresses or to other regions, we realize that we have a lot of activity compared to the size of the department. It is important to appreciate it! »

Studies confirm the circulation of Q fever in farms in French Guiana

"The incidence of Q fever in French Guiana remains high, stable since 2006, and probably one of the highest in the world", with around a hundred cases detected per year. This is the conclusion of work presented at the European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases in 2019 by Dr. Pauline Thill. While 60% of infections are asymptomatic, the most acute cause severe pneumonia.

Dr Thill continued: “Studies are needed to understand the drivers of this barely described infection in the rest of South America. “This work to find out the causes of this record incidence of Q fever in French Guiana, Mona Saout, laboratory technician at the University of French Guiana, will present part of it, Thursday during the Caregiver Days of French Guiana (JDS) .

His laboratory, directed by Pr Magalie Pierre-Demar in French Guiana and Dr Sylviane Pied in Lille, participates in the Paralim project, which studies the health risks associated with food in French Guiana. If we know that the bacterium infects humans mainly when inhaling dust contaminated with animal waste, studies on animal reservoirs in French Guiana have so far provided “very partial results”, underlines the researcher. A 1997 study showed the presence of Q fever in cattle; another from 2007, in pigs and horses. It has been detected several times in dogs and in rodents, in marsupials and even in a swallow from the Rémire-Montjoly prison, which regularly records cases among prisoners. After the appearance of a cluster in soldiers, on the Tiger mountain in Cayenne, Q fever was found in a dead sloth. But all these studies involved small numbers and regularly included doubtful cases.

In 2017, serological samples taken by the Institut Pasteur on 2,500 people in French Guiana showed that living less than 5 km from a sheep farm was a risk factor for being in contact with the bacteria in question. Between 2015 and 2017, the French Guiana Food, Agriculture and Forestry Department (Daaf) collected serum from 80 of the 480 farms in French Guiana, from Mana to Saint-Georges. The test used to analyze these sera, by comparing them to a bacterium from France, gives modest results: the bacterium is identified in 0.6 to 2.3% of animals, whether cattle, goats or sheep.

But one result surprised Mona Saout and her colleagues: many animals showed traces of the bacteria just below the positive threshold set by the manufacturer. “Either it was a cross-reaction with another bacterium, or they are positive serums” which would respond less to the test because the standard bacterium comes from France, summarizes the researcher who leans for the second option. New sera will be collected this year to validate this hypothesis. By lowering the test positivity threshold, one in seven cattle is HIV-positive and in some years, such as 2016, there would also be a high prevalence in other livestock such as sheep, lambs, goats and kids. “This study is the first large-scale one on ruminant farms in French Guiana, concludes Mona Saout. It highlights a potential role of livestock as a reservoir of (the bacterium) Coxiella burnetii, which had not been shown until then. It also shows that there is no spared agricultural sector in French Guiana. »

Our caregivers have talent: There is still time to register

Eight sessions, 28 presentations on themes as diverse as biodiversity and health, public health in isolated areas, complication of retroviruses... The 5th scientific days for caregivers in French Guiana, Thursday and Friday in Cayenne, offers a rich program. This is the first time that the Carbu association has offered them over two days. The presentations can be followed at the amphitheater A of the University of French Guiana, campus of Troubiran, in Cayenne, or remotely. It is still possible to register!

Registration: https://www.journeesoignantsguyane.com/2022

This article is from the Regional Health Agency's Newsletter. You can subscribe by filling out the following form: https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html
 

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