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Infos citoyennes

02/09/22
Opération de vaccination d’ampleur à la frontière brésilienne

Le Brésil a lancé une vaste opération de rattrapage vaccinal à ses frontières. Les professionnels du CDPS de Saint-Georges en profite pour communiquer sur la vaccination, à l’approche de la rentrée scolaire.

Un stand sur la place de Saint-Georges, un véhicule avec haut-parleur qui circule dans les rues d’Oiapoque, un mot d’ordre : Bora vacinar ! Allons nous faire vacciner ! Depuis un mois, le ministère brésilien de la santé mène une vaste opération de rattrapage vaccinal à ses frontières. Hier, Alexandre de la Volpilière, directeur général adjoint de l’ARS Guyane, et les autorités sanitaires de l’Amapá ont pu constater la mobilisation des professionnels de santé, sur les rives de l’Oyapock.

Le 7 mai, le ministère brésilien de la Santé lançait sa Stratégie de vaccination frontalière. L’événement, organisé conjointement avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), se déroulait dans la ville de Tabatinga, à la triple frontière entre le Brésil, la Colombie et le Pérou. Il « vise à unir les efforts pour renforcer la couverture vaccinale dans ces régions (…) La vaccination est la principale mesure de prévention et de contrôle des maladies immuno-préventives », rappelle le ministère brésilien de la Santé. Le Brésil offre ainsi, à ses frontières, « les vaccins du calendrier national de vaccination, en mettant l’accent sur le triple virus (rougeole, oreillons et rubéole), la poliomyélite, la fièvre jaune, le Covid-19 et la grippe ».

A Oiapoque, le véhicule qui encourage la population à se faire vacciner est aménagé pour recevoir les volontaires et leur administrer tous les vaccins en retard. Depuis le lancement de la campagne, début août, environ 2 500 personnes ont bénéficié d’un rattrapage vaccinal. Les autorités sanitaires amapaenses espèrent voir ce chiffre grimper à 3 000 d’ici à la fin de l’opération, vendredi prochain.

Dans le même temps, elles ont installé un stand d’information, devant la mairie de Saint-Georges, à destination de l’importante communauté lusophone de la commune. Les personnes intéressées ont alors la possibilité soit de traverser pour se faire vacciner à Oiapoque, soit de se rendre au centre délocalisé de prévention et de soins (CDPS), à quelques pas de là. Car les professionnels de santé du CDPS ont profitent de la mobilisation côté Brésil pour initier une semaine de vaccination, du 5 au 9 septembre, tous les matins de 8 heures à 12h30 : ils encouragent tous les habitants, à partir de 6 ans, à venir recevoir tous les vaccins pour lesquels ils sont en retard.

Monkeypox, rougeole, Covid-19 : les autorités sanitaires de Guyane et d’Amapá font le point

Avec cette rentrée, les autorités sanitaires de Guyane et d’Amapá ont repris leur point mensuel sur la situation sanitaire de part et d’autres de la frontière. Avec un point commun : l’épidémie de Covid-19 a fortement marqué le pas. S’agissant de monkeypox, des cas suspects ont été identifiés des deux côtés. En Guyane, tous les prélèvements se sont révélés négatifs. Dans l’Amapá, une poignée de cas suspects ont été repérés mais aucun n'a été confirmé biologiquement.. L’Amapá constate également une hausse des contaminations par les arbovirus. Des cas de zika continuent d’être diagnostiqués, uniquement à Oiapoque.

L’Agence Régionale de Santé a signalé un nouveau cas d’hantavirus. Il s’agit du troisième cas d’infection cette année par ce virus rare mais sévère, transmis par l’urine d’un rongeur (lire la Lettre pro du 3 mai). Il s’agit d’une habitante de Rémire-Montjoly, vivant dans un logement précaire et qui a été prise en charge par l’hôpital de Cayenne. L’ARS et l’Institut Pasteur de Guyane se sont rendus sur place pour une enquête environnementale et pour poser des pièges dans le quartier.

Enfin, à la demande des autorités amapaenses, un point a été effectué sur la rougeole. Après six cas l’an dernier, dont un importé du Brésil ayant entraîné un cas secondaire en Guyane, aucun cas n’a été diagnostiqué, cette année sur le territoire. Côté Amapá, les professionnels de santé assurent « travailler à l’élimination de cette pathologie ». Après avoir enregistré une flambée en 2019, ils ont constaté une baisse ces deux dernières années. Depuis le début de l’année, 32 cas ont été diagnostiqués dans l’ensemble de l’État. A Oiapoque, un cas a été identifié au cours des trois derniers mois.

Une campagne transfrontalière de dépistage du VIH, ce mois-ci

La coopération sanitaire va se poursuivre, ce mois-ci, sur l’Oyapock. Du 13 au 22 septembre, les associations IDSanté, de Saint-Georges, et DPac Fronteira, d’Oiapoque, mèneront une opération conjointe de dépistage du VIH. Elle sera menée auprès des populations des deux côtés de la frontière.

Entre Oiapoque et Saint-Georges, Flavia Divino s’intéresse à comment circule le VIH

 

Rien ne prédestinait une étudiante originaire de Rio de Janeiro à traquer la circulation du VIH à 3 000 km de chez elle, sur la deuxième frontière la plus courte du pays qui en compte 14 691 km. Pourtant, c’est ce que fait Flavia Divino. Dans quelques mois, elle terminera son doctorat sur la distribution du VIH sur l’Oyapock, à la frontière entre la Guyane et l’Amapá.

« Je m’intéressais à ce qui se passe aux frontières, se souvient-elle. J’ai envoyé un message au Pr Mathieu Nacher (centre hospitalier de Cayenne, Université de Guyane). » Elle pense alors travailler sur tout l’extrême nord du Brésil. « Mais la pandémie de Covid-19 est arrivée. J’ai découvert tous les problèmes d’Oiapoque. Quand je suis venue ici, j’ai eu la confirmation que c’était là que je voulais travailler. Avec mon professeur, le Pr Paulo Peiter (Fiocruz), on a décidé que je resterais ici. » Pour son doctorat, elle se retrouve alors à la fois sous la tutelle de l’Université de Guyane et sous celle du Fiocruz, le principal acteur de la santé publique et de la recherche médicale au Brésil (lire la Lettre pro du 6 mai).

« Dans l’extrême nord du Brésil, c’est beaucoup la souche caribéenne du VIH qui circule »

Elle s’installe à Matoury, travaille sur le campus universitaire à Cayenne, et multiplie les allers-retours sur l’Oyapock, à Saint-Georges, Oiapoque, mais aussi dans les bases arrières de l’orpaillage clandestin que sont Isla Belha et Villa Brasil, près de Camopi. Ses recherches porteront sur le VIH. « Durant mon master, j’avais remarqué que dans l’extrême nord du Brésil, c’était beaucoup la souche caribéenne du VIH qui circulait. Mon projet de doctorat est de comprendre les facteurs qui influencent sa dissémination » en étudiant la répartition géographique des différents variants qui circulent au Brésil.

Dans les deux villes frontalières, elle se plonge dans les dossiers patients, informatisés côté français, sur papier côté brésilien. « Il m’a fallu un mois pour tout collecter à Oiapoque ; à Saint-Georges, en une journée, c’était fait. » Elle s’entretient avec les professionnels de santé. Elle suit les patients du test de dépistage jusqu’au suivi médical. Elle compare les systèmes de santé, Oiapoque qui compte cinq unités de santé avec des infirmières mais aucun médecin ou infectiologue. « La première ligne qui existe à Oiapoque, c’est grâce à la France, avec IDSanté ou le programme Oyapock coopération santé (OCS, lire la Lettre pro du 8 avril). « En 2020, 62 personnes étaient suivies pour un traitement VIH à Oiapoque ; aujourd’hui, c’est plus d’une centaine. Mais beaucoup de Brésiliens sont encore suivis à Saint-Georges : par exemple, les femmes enceintes ou les patients non équilibrés. »

« Avant la pandémie, les hommes allaient à Oiapoque ; maintenant, ce sont les prostituées qui viennent à Saint-Georges »

Pendant quatre mois, fin 2021, elle vit à Saint-Georges et observe. « Il est important de comprendre les déplacements de la population, ses activités. La pandémie a bouleversé beaucoup de choses. Avant, les hommes traversaient vers Oiapoque pour trouver des prostituées. Maintenant, ce sont elles qui traversent pour venir à Saint-Georges. » A Oiapoque, elle s’intéresse à l’histoire des patients qui suivent un traitement contre le VIH. « Des hommes et des femmes en lien avec l’orpaillage. Beaucoup sont originaires du Maranhao », à plus de 1 000 km de distance, constate-t-elle. A Villa Brasil, face à Camopi, ou à Isla Belha, en aval, elle s’aperçoit qu’il n’y a ni unité de santé, ni travail de prévention, « alors que tout le monde s’y rend dès qu’un nouveau site (d’orpaillage clandestin) est exploité ».

« Le but est de repenser la stratégie à Oiapoque, souligne Flavia Divino. On pense que la stratégie d’information et de dépistage a besoin d’être différente du reste du Brésil, parce qu’Oiapoque, c’est différent du reste du Brésil. » Elle travaille avec l’Université fédérale d’Amapa pour la formation de futurs professionnels de santé, mais aussi pour aider les infirmières d’Oiapoque à mettre à jour leurs connaissances. « Ici, c’est un territoire de migration. Il est important de comprendre comment se transmettent les maladies, et surtout le VIH. »


Brazil has launched a vast vaccination catch-up operation at its borders. The professionals of the Saint-Georges CDPS take the opportunity to communicate on vaccination, as the start of the new school year approaches.

A stand in St. George's Square, a vehicle with loudspeaker circulating through the streets of Oiapoque, a watchword: Bora vacinar! Let's get vaccinated! For the past month, the Brazilian Ministry of Health has been carrying out a vast vaccination catch-up operation at its borders. Yesterday, Alexandre de la Volpilière, Deputy Director General of ARS Guyana, and the health authorities of Amapá were able to see the mobilization of health professionals on the banks of the Oyapock.

On May 7, the Brazilian Ministry of Health launched its Border Vaccination Strategy. The event, organized jointly with the World Health Organization (WHO), took place in the city of Tabatinga, on the triple border between Brazil, Colombia and Peru. It “aims to unite efforts to strengthen vaccination coverage in these regions (…) Vaccination is the main measure for the prevention and control of immuno-preventive diseases”, recalls the Brazilian Ministry of Health. Brazil thus offers, at its borders, "the vaccines of the national vaccination schedule, with emphasis on the triple virus (measles, mumps and rubella), poliomyelitis, yellow fever, Covid-19 and flu".

In Oiapoque, the vehicle that encourages people to get vaccinated is set up to receive volunteers and administer all overdue vaccines. Since the launch of the campaign in early August, approximately 2,500 people have benefited from catch-up vaccinations. Amapaense health authorities hope to see this figure rise to 3,000 by the end of the operation next Friday.

At the same time, they set up an information stand, in front of the town hall of Saint-Georges, for the large Portuguese-speaking community in the town. Those interested then have the option of either crossing to get vaccinated in Oiapoque, or going to the delocalized prevention and care center (CDPS), a few steps away. Because CDPS health professionals have taken advantage of the mobilization on the Brazilian side to initiate a week of vaccination, from September 5 to 9, every morning from 8 a.m. to 12:30 p.m.: they encourage all inhabitants, from the age of 6, to come and receive all the vaccines for which they are late.

Monkeypox, measles, Covid-19: health authorities in Guyana and Amapá provide an update

With this start of the school year, the health authorities of Guyana and Amapá have resumed their monthly update on the health situation on both sides of the border. With one thing in common: the Covid-19 epidemic has marked time. When it comes to monkeypox, suspected cases have been identified on both sides. In Guyana, all the samples turned out to be negative. In Amapá, a handful of suspected cases have been identified but none have been biologically confirmed. Amapá is also seeing an increase in arbovirus contamination. Zika cases continue to be diagnosed, only in Oiapoque.

The Regional Health Agency has reported a new case of hantavirus. This is the third case of infection this year by this rare but severe virus, transmitted by the urine of a rodent (read the Pro Letter of May 3). This is a resident of Rémire-Montjoly, living in precarious housing and who was taken care of by the Cayenne hospital. The ARS and the Institut Pasteur de Guyane went on site for an environmental investigation and to set traps in the neighborhood.

Finally, at the request of the Amapaense authorities, a point was made on measles. After six cases last year, including one imported from Brazil which caused a secondary case in Guyana, no case was diagnosed this year on the territory. On the Amapá side, health professionals assure " work to eliminate this pathology ". After recording a surge in 2019, they have seen a decline in the past two years. So far this year, 32 cases have been diagnosed statewide. In Oiapoque, one case has been identified in the last three months.

Cross-border HIV testing campaign this month

Health cooperation will continue this month on the Oyapock. From September 13 to 22, the associations IDSanté, from Saint-Georges, and DPac Fronteira, from Oiapoque, will carry out a joint HIV screening operation. It will be conducted with populations on both sides of the border.

Between Oiapoque and Saint-Georges, Flavia Divino is interested in how HIV circulates 

Nothing predestined a student from Rio de Janeiro to track the circulation of HIV 3,000 km from her home, on the second shortest border in the country, which has 14  ;691 km. Yet, that is what Flavia Divino does. In a few months, she will complete her doctorate on the distribution of HIV on the Oyapock, on the border between Guyana and Amapá.

I was interested in what happens at the borders, she recalls. I sent a message to Pr Mathieu Nacher (Cayenne Hospital Center, University of Guyana). » She then thinks of working on all the extreme north of Brazil. “But the Covid-19 pandemic has arrived. I discovered all the problems of Oiapoque. When I came here, I had confirmation that this was where I wanted to work. With my teacher, Pr Paulo Peiter (Fiocruz), we decided that I would stay here. » For her doctorate, she then found herself under the supervision of both the University of Guyana and that of Fiocruz, the main player in public health and medical research in Brazil (read the Pro Letter of May 6.

“In the far north of Brazil, it is very much the Caribbean strain of HIV that circulates”

She moved to Matoury, worked on the university campus in Cayenne, and multiplied the round trips on the Oyapock, in Saint-Georges, Oiapoque, but also in the bases back of the clandestine gold panning that are Isla Belha and Villa Brasil, near Camopi. His research will focus on HIV. “During my master’s, I noticed that in the far north of Brazil, it was very much the Caribbean strain of HIV that was circulating. My doctoral project is to understand the factors that influence its dissemination. by studying the geographical distribution of the different variants circulating in Brazil.

In the two border towns, she immerses herself in patient files, computerized on the French side, on paper on the Brazilian side. “It took me a month to collect everything in Oiapoque; in Saint-Georges, in one day, it was done. » She talks to health professionals. She follows patients from the screening test to the medical follow-up. She compares health systems, Oiapoque which has five health units with nurses but no doctors or infectious disease specialists. “ The first line that exists in Oiapoque is thanks to France, with IDSanté or the Oyapock health cooperation program (OCS, read the Pro Letter of April 8). « En 2020, 62 personnes étaient suivies pour un traitement VIH à Oiapoque ; today it is more than a hundred. But many Brazilians are still followed in Saint-Georges : for example, pregnant women or unbalanced patients. »

“Before the pandemic, men would go to Oiapoque; now it's the prostitutes who come to Saint-Georges »

For four months, at the end of 2021, she lives in Saint-Georges and observes. “It is important to understand the movements of the population, their activities. The pandemic has changed a lot of things. Before, men would cross to Oiapoque to find prostitutes. Now they are the ones who cross to come to Saint-Georges. » In Oiapoque, she is interested in the history of patients undergoing treatment for HIV. “Men and women involved in gold panning. Many are from Maranhao ", more than 1,000 km away, she notes. In Villa Brasil, facing Camopi, or Isla Belha, downstream, she realizes that there is neither health unit nor prevention work, "while everyone goes there as soon as that a new (clandestine) gold panning site is being exploited”.

" The goal is to rethink the strategy in Oiapoque, emphasizes Flavia Divino. We believe that the information and screening strategy needs to be different from the rest of Brazil, because Oiapoque, c is different from the rest of Brazil. » It works with the Federal University of Amapa for the training of future health professionals, but also to help nurses in Oiapoque update their knowledge. “Here is a territory of migration. It is important to understand how diseases are transmitted, especially HIV. 

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