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Infos citoyennes

30/11/22
HIV : un traitement injectable pour faciliter la vie des personnes vivant avec le virus

Les traitements ARV injectables sont la grande nouveauté de l’année dans la prise en charge des personnes séropositives. L’hôpital de Cayenne les proposent depuis mars ; ce sera bientôt le cas à Saint-Laurent du Maroni, alors que se profile la Journée mondiale de lutte contre le Sida, jeudi. Si ce traitement ne peut pas être proposé à toutes les personnes vivant avec le VIH, il améliore nettement la qualité de vie de certaines.

 

Contre le VIH, le traitement antirétroviral injectable « devrait améliorer la qualité de vie d’une partie des patients ». C’est par cette phrase, tiré d’un article publié dans Le Monde en début d’année, que le Dr Paul Le Turnier (Umit, CHC) débute ses présentations sur cette injection bimestrielle de deux molécules qui remplace, chez certaines personnes vivant avec le VIH (PVVIH), la prise quotidienne du traitement oral. Deux avantages : réduire les risques d’oubli pour les personnes inobservantes ou mal observantes, et éviter la stigmatisation liée à la prise quotidienne du comprimé. « C’est la grande nouveauté de 2022 dans le traitement contre le VIH », insiste le médecin.

Les traitements antirétroviraux injectables sont remboursés en France depuis un an. L’hôpital de Cayenne les dispense depuis mars. Alors que la Journée mondiale de lutte contre le VIH se tient jeudi, le Centre Hospitalier de l’Ouest guyanais (Chog) devrait le proposer prochainement. Le Dr Le Turnier a animé un EPU sur le sujet à Saint-Laurent du Maroni, fin octobre. Il est également envisagé à Kourou.

L’objectif de cette injection bimestrielle de rilpivirine et de cabotégravir est la même qu’avec les précédents traitements : rendre la charge virale indétectable, ce qui équivaut à rendre le VIH intransmissible et permet de restaurer l’immunité du PVVIH. Les traitements actuels visent également à « gagner en tolérance et/ou simplicité d’administration, préserver la qualité de vie et individualiser le traitement », souligne le Dr Le Turnier. Lors d’un essai de phase 3, ce traitement s’est révélé aussi efficace que les traitements oraux avec 1,6 % de patients ayant moins de 50 copies/ml (succès virologique) après 48 semaines de traitement contre 1 % avec le traitement oral.

Les comprimés, même en prise unique quotidienne, peuvent poser divers problèmes : la stigmatisation liée à leur prise, l’oubli, qui peut être favorisé par un déplacement, un changement de routine… Cette prise peut aussi se complexifier en cas de dépression, de troubles cognitifs, de consommation de substances psychoactives. Une enquête menée à l’hôpital Tenon (AP-HP) début 2020 montrait que, parmi les patients sous ARV interrogés, 39 % rapportaient des difficultés avec leur traitement : difficultés à accepter la maladie, effets secondaires, boîtes trop encombrantes, comprimés trop gros. Les deux tiers se disaient intéressés par un changement vers un traitement injectable : absence de gestion du secret vis-à-vis du conjoint, des proches et de l’employeur, ne plus prendre un traitement quotidien, ne plus avoir peur d’oublier, ne plus penser à la maladie en dehors des rendez-vous médicaux, envie de participer aux avancées du traitement anti-VIH.

Quelques inconvénients demeurent. Certains patients ne supportent pas la douleur aux points d’injection (1 injection intramusculaire par molécule est nécessaire à chaque administration sans possibilité d'utiliser d'anesthésiants locaux). Si le calendrier n’est pas respecté, le risque d’échec du traitement est élevé avec la création de résistances au traitement. Les ARV injectables sont aussi sujets à des interactions médicamenteuses avec les antiépileptiques, les antifungiques, les antituberculeux, le millepertuis et la méthadone. Ils ne sont pas efficaces en cas d’infection par l’hépatite B. Et ne sont pas recommandés chez les enfants, les femmes enceintes ou en âge de procréer.

A Cayenne, une centaine de patients en bénéficient depuis mars. Une dizaine ont arrêté par intolérance aux injections, en raison d’un échec virologique et pour non-respect du calendrier d’injection. Une dizaine de PVVIH reçoit le traitement à domicile, ce qui est possible après six mois à l’hôpital. Des études sont en cours avec des traitements oraux hebdomadaires ce qui devrait offrir d’autres alternatives intéressantes dans le futur aux PVVIH.


Injectable ARV treatments are the great novelty of the year in the care of HIV-positive people. The Cayenne hospital has been offering them since March; this will soon be the case in Saint-Laurent du Maroni, as World AIDS Day looms on Thursday. Although this treatment cannot be offered to all people living with HIV, it clearly improves the quality of life for some.

 

Against HIV, injectable antiretroviral treatment “should improve the quality of life of some patients”. C'est par cette phrase, tiré d'un  article published in Le Monde at the beginning of the year, that Dr. Paul Le Turnier (Umit, CHC) began his presentations on this bimonthly injection of two molecules which replaces, in some people living with HIV (PLHIV), daily oral treatment. Two advantages: reduce the risk of forgetting for people who are non-compliant or poorly observant, and avoid the stigma associated with taking the tablet daily. "This is the big novelty of 2022 in the treatment of HIV", insists the doctor.

Injectable antiretroviral treatments have been reimbursed in France for a year. The Cayenne hospital has been dispensing them since March. As World HIV Day is held on Thursday, the Center Hospitalier de l'Ouest Guyanais (Chog) should offer it soon. Dr Le Turnier led a UPR on the subject in Saint-Laurent du Maroni, at the end of October. It is also being considered in Kourou.

The objective of this bi-monthly injection of rilpivirine and cabotegravir is the same as with previous treatments: to make the viral load undetectable, which is equivalent to making HIV intransmissible and restoring the immunity of PLHIV. Current treatments also aim to "gain tolerance and/or ease of administration, preserve quality of life and individualize treatment", emphasizes Dr. Le Turnier. In a phase 3 trial, this traitments' has been shown to be as effective as oral treatments with 1.6% of patients having less than 50 copies/ml (virological success) after 48 weeks of treatment versus 1% with oral treatment.

The tablets, even taken once a day, can cause various problems: the stigma associated with taking them, forgetfulness, which can be favored by travel, a change in routine, etc. Taking them can also become more complex in the event of depression, cognitive disorders, consumption of psychoactive substances. A survey carried out at the Tenon Hospital (AP-HP) at the start of 2020 showed that, among the patients on ARVs questioned, 39% reported difficulties with their treatment: difficulties in accepting the disease, side effects, boxes too bulky, tablets too big. Two-thirds said they were interested in changing to an injectable treatment: lack of management of secrecy vis-à-vis spouse, relatives and employer, no longer taking daily treatment, no longer being afraid to forget , no longer think about the disease outside of medical appointments, desire to participate in advances in anti-HIV treatment.

A few drawbacks remain. Some patients cannot bear the pain at the injection points (1 intramuscular injection per molecule is necessary at each administration without the possibility of using local anesthetics). If the schedule is not respected, the risk of treatment failure is high with the creation of treatment resistance. Injectable ARVs are also subject to drug interactions with antiepileptics, antifungals, antituberculosis drugs, St. John's wort and methadone. They are not effective in case of hepatitis B infection. And are not recommended for children, pregnant women or women of childbearing age.

In Cayenne, a hundred patients have benefited from it since March. A dozen stopped due to intolerance to injections, due to virological failure and for non-compliance with the injection schedule. A dozen PLHIV receive treatment at home, which is possible after six months in hospital. Studies are underway with weekly oral treatments, which should offer other interesting alternatives in the future for PLHIV.

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