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Infos citoyennes

23/05/23
La médecine traditionnelle se fait une place aux Journées des soignants

Nos soignants ont du talent, qui se déroule jeudi et vendredi à Cayenne, propose un programme varié d’interventions, que ce soit sur les zoonoses, le recours aux soins, les infections opportunistes associées au VIH ou encore la précarité (lire le programme ci-dessous). La première session de jeudi après-midi sera consacrée à l’interculturalité et à la médiation. Le Dr Alexandre Vie évoquera les usages de la médecine traditionnelle sur le Haut-Maroni, le sujet de sa thèse de médecine générale.

« Travailler main dans la main avec les tradipraticiens. » Voilà ce qu’encourage Alexandre Vie, à l’issue des travaux de sa thèse de médecine générale sur les usages de la médecine traditionnelle sur le Haut-Maroni, soutenue en octobre. Il en présentera les résultats jeudi après-midi, au cours des 6es Journées des travaux scientifiques des soignants de Guyane, qui se déroulent à l’amphithéâtre A de l’Université de Guyane, sur le campus de Troubiran, à Cayenne.

Pendant son internat, Alexandre Vie a travaillé à trois reprises à Maripasoula. Il est également passé par le service de dermatologie de l’hôpital de Cayenne où le Dr Romain Blaizot souhaitait obtenir davantage de données sur l’usage des médecines traditionnelles. Il lui a donc proposé de consacrer sa thèse à ce sujet. Une mission en tant que « faisant fonction d’interne » (FFI) de quatre mois lui a permis de réaliser des entretiens avec les patients des centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS) de Maripasoula, Taluen et Antecume Pata.

Des usages variés de la médecine traditionnelle…

« A la fin des consultations, je proposais aux patients de répondre à un questionnaire quantitatif en trois parties : des informations personnelles, le recours aux remèdes traditionnels à la maison et le recours à un tradipraticien. Si la personne avait d’autres choses à évoquer, nous poursuivions avec un entretien qualitatif », explique-t-il. Cent neuf personnes ont répondu au questionnaire quantitatif.

Plus de quatre sur cinq (82,5 %) avaient déjà eu recours aux remèdes traditionnels et près de la moitié (42,6 %) au tradipraticien. Pour quels usages ? « Toutes les communautés m’ont cité le Covid, hormis les Brésiliens. Ensuite, les usages sont plus spécifiques selon les communautés : les Amérindiens les utilisent très fréquemment contre les douleurs abdominales et les diarrhées ; les Djuka contre les fractures ; les Brésiliens ont cité l’insomnie, l’anxiété et les gastrites (…) Dans l’ensemble des communautés, l’usage principalement à visée symptomatique des remèdes traditionnels pourrait être révélateur de leur positionnement dans la chronologie du soin. Ils sont principalement utilisés en premier recours, particulièrement dans les zones éloignées des CDPS. »

… et en recul

Les tradipraticiens sont sollicités pour des causes différentes, selon les communautés. Si beaucoup évoquaient maladies qu’elles considèrent comme neurologiques ou psychiatriques, les Wayanas ont indiqué y faire appel pour les douleurs articulaires ; les Noir-Marron pour des purges préventives et les fractures. « L’usage préventif est très fréquent chez les Noir-Marron et les Haïtiens, mais pas dans les autres communautés », a relevé le Dr Vie.

Ses travaux lui ont également permis de constater que « ces pratiques étaient en recul. De nombreux patients ne souhaitent plus y avoir recours (…) Sur les 82,5 % qui ont eu recours à la médecine traditionnelle à un moment de leur vie, environ un sur cinq ne l’utilise plus. » Plusieurs causes ont été évoquées lors des entretiens. Un accès aux soins plus facile : « Certains m’ont dit qu’avant, ils allaient chercher des feuilles en forêt mais qu’avec un dispensaire à deux minutes de la maison, c’est plus facile de se procurer des médicaments. » Plusieurs personnes lui ont aussi fait part d’une défiance vis-à-vis des chamans : « Le chaman a un rôle protecteur du clan mais il peut aussi lancer des sortilèges sur les clans avec qui on est en conflit. Certains ont donc l’impression que les chamans sont à l’origine de nombreux problèmes. » Enfin, dans « toutes les communautés », des personnes lui ont cité la religion comme cause de non-recours à la médecine traditionnelle

« Un rôle majeur du tradipraticien »

Lors des entretiens, le Dr Vie a également discuté des plantes utilisées en médecine traditionnelles. « L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié une liste A des plantes médicinales utilisées traditionnellement et une liste B des plantes médicinales dont les effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu.  Quatre plantes évoquées sont dans cette seconde liste et quatre autres ne figurent dans aucune des deux. »

Il note toutefois dans sa thèse que « la quasi-totalité des plantes rapportées dans cette étude possédaient des effets thérapeutiques reconnus (…) Leur utilisation reposait souvent une pratique logique. Plus que la plante elle-même, ce sont parfois les dosages et indication qui doivent être rappelés pour assurer la sécurité des patients. La fonction de tradipraticien, qui est un travail en soi, pourrait jouer un rôle majeur dans l’utilisation et la sécurisation de ces remèdes, de la même manière que le médecin vient prévenir certaines automédications dangereuses en sensibilisant et en éduquant les patients. » Il encourage donc les soignants à « ne pas diaboliser l’utilisation des plantes » et encourage plutôt la recherche « pour que les tradipraticiens puissent donner des informations à leurs patients ».


Our caregivers have talent, which takes place Thursday and Friday in Cayenne, offers a varied program of interventions, whether on zoonoses, the use of care, opportunistic infections associated with HIV or even precariousness (read the program below). below). The first session on Thursday afternoon will be devoted to interculturality and mediation. Dr. Alexandre Vie will discuss the uses of traditional medicine in Haut-Maroni, the subject of his general medicine thesis.

“Working hand in hand with traditional healers.” This is what Alexandre Vie encourages, following the work of his general medicine thesis on the uses of traditional medicine in Haut-Maroni, defended in October. He will present the results on Thursday afternoon, during the 6th Scientific Work Days for Guyana Caregivers, which are taking place in Amphitheater A of the University of Guyana, on the Troubiran campus, in Cayenne.

During his internship, Alexandre Vie worked three times in Maripasoula. He also went through the dermatology department of the Cayenne hospital where Dr. Romain Blaizot wanted to obtain more data on the use of traditional medicines. He therefore suggested that he devote his thesis to this subject. A mission as an "intern" (FFI) for four months allowed him to conduct interviews with patients from the delocalized prevention and care centers (CDPS) of Maripasoula, Taluen and Antecume Pata.

Various uses of traditional medicine…

“ At the end of the consultations, I proposed to the patients to answer a quantitative questionnaire in three parts: personal information, the use of traditional remedies at home and the use of a traditional healer. If the person had other things to talk about, we continued with a qualitative interview,” he explains. One hundred and nine people responded to the quantitative questionnaire.

More than four out of five (82.5%) had already used traditional remedies and almost half (42.6%) a traditional healer. For what uses? “All the communities quoted me the Covid, except the Brazilians. Then, the uses are more specific according to the communities: the Amerindians use them very frequently against abdominal pain and diarrhea; the Djuka against fractures; the Brazilians mentioned insomnia, anxiety and gastritis (…) In all the communities, the mainly symptomatic use of traditional remedies could be indicative of their positioning in the chronology of care. They are mainly used as a first resort, particularly in areas far from the CDPS. ”

… and back

Traditional healers are solicited for different causes, depending on the community. While many mentioned diseases they consider neurological or psychiatric, the Wayanas indicated that they use it for joint pain; the Black-Brown ones for preventive purges and fractures. “Preventive use is very common among Black Maroons and Haitians, but not in other communities,” noted Dr. Vie.

His work also enabled him to observe that “these practices were on the decline. Many patients no longer wish to use it (…) Of the 82.5% who have used traditional medicine at some point in their life, approximately one in five no longer uses it. » Several causes were mentioned during the interviews. Easier access to care: "Some people told me that before, they went to look for leaves in the forest but that with a dispensary two minutes from the house, it's easier to get medicine . » Several people have also told him of a distrust of shamans: “The shaman has a protective role for the clan but he can also cast spells on the clans with whom we are in conflict. So some feel that shamans are the source of many problems.” Finally, in "all communities", people cited religion as a reason for not using traditional medicine

"A major role of the traditional healer"

During the interviews, Dr. Vie also discussed plants used in traditional medicine. “ The National Medicines Safety Agency (ANSM) has published a list A of medicinal plants traditionally used and  list B of medicinal plants whose potential adverse effects are greater than the expected therapeutic benefit.  Four plants mentioned are in this second list and four others do not appear in either of the two. »

However, he notes in his thesis that “almost all of the plants reported in this study had recognized therapeutic effects (…) Their use was often based on a logical practice. More than the plant itself, it is sometimes the dosages and indication that must be remembered to ensure patient safety. The function of traditional healer, which is a job in itself, could play a major role in the use and security of these remedies, in the same way that the doctor comes to prevent certain dangerous self-medications by sensitizing and educating patients.  » He therefore encourages caregivers to “not demonize the use of plants”. and instead encourages research "so that traditional healers can provide information to their patients".

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