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Infos citoyennes

27/10/23
Dépister plus de 400 personnes contre la tuberculose en trois jours

Une opération de dépistage systématique est organisée à Cayenne, afin d’identifier toute éventuelle infection tuberculeuse et d’assurer une prise en charge médicale appropriée et rapide, ainsi que l’isolement des cas confirmés.

Dépister plus de 400 personnes contre la tuberculose en trois jours. C’est l’objectif que se sont fixé l’Agence Régionale de Santé, la Croix-Rouge française et les professionnels de santé, après la détection de deux cas chez des demandeurs d’asile installés sur la place des Amandiers, à Cayenne. A cet endroit vivent plusieurs centaines de personnes, sous des toiles de tente et autres abris de fortune. L’objectif est d’éviter une propagation plus large du bacille de Koch.

Le premier cas a été identifié chez un primo-arrivant, quelques jours plus tôt. Ne se sentant pas bien, il se rend à la permanence d’accès aux soins de santé (Pass) de l’hôpital de Cayenne. Suspectant une tuberculose, les médecins alertent la Croix-Rouge française, qui gère le centre de lutte antituberculeuse (Clat) de Guyane. Un dépistage est réalisé sur les membres de sa famille, la semaine dernière. Le père de famille est hospitalisé à l’unité des maladies infectieuses (Umit) du CHC. Un second cas est signalé cette semaine, chez un autre demandeur d’asile installé sur la place des Amandiers. L’évacuation du site étant programmée, en accord avec le Clat, l’ARS prend la décision de faire dépister l’ensemble des personnes vivant à cet endroit.

En Guyane, 70 cas en moyenne par an

« Quand on a un cas, le dépistage se limite au premier cercle. Avec deux cas, il faut s’assurer qu’un foyer de transmission n’est pas en train de se former », explique le Dr Karl Kpossou, médecin au centre de santé (CDS) de la Croix-Rouge, à Cayenne. Le Clat est habitué à ce genre de dépistage. En 2021, soixante-quinze cas de tuberculose maladie ont été déclarés en Guyane, indiquait Santé publique France, dans un point épidémiologique publié mi-septembre (lire la Lettre pro du 26 septembre). 

Depuis 2018, ce chiffre est stable autour de 70 par an. La Guyane est la région de France présentant le taux le plus élevé devant Mayotte et l’Île-de-France mais inférieur à nos voisins. Ces derniers mois, des cas sont par exemple apparus dans des établissements scolaires ou régulièrement à la prison. Ils donnent à chaque fois lieu à des dépistages, mais qui peuvent s’étaler sur plusieurs semaines. Suite à un cas au lycée Félix-Eboué, à Cayenne, deux cents personnes ont été testées en deux mois, par exemple. Dans le cas des demandeurs d’asile de la place des Amandiers, la décision a été prise de les réaliser en trois jours, en raison de la future évacuation du site et afin d’obtenir les résultats des examens rapidement.

La Croix-Rouge, le cabinet de radiologie IMA, l’Umit et le service de radiologie du CHC réorganisent leurs activités

Dès mercredi, 133 personnes ont été testées au cabinet de radiologie Imagerie médicale amazonienne (IMA), à Cayenne. Les bénévoles de la Croix-Rouge sont alors sollicités pour installer huit toiles de tente, des tables, des chaises sur la place des Amandiers, et pour « canaliser les flux de personnes, pour que les équipes puissent travailler sans être tout le temps sollicitées », explique Camille Meyer, chargée de mission à la Croix-Rouge. Sur place, les demandeurs d’asile répondent à un questionnaire médical. Ils rencontrent également les salariés du pôle Asile de la Croix-Rouge, pour organiser un éventuel hébergement. Des bénévoles les conduisent ensuite au cabinet de radiologie.

Sollicitée par l’ARS, Imagerie médicale amazonienne a bouleversé son programme en quelques heures. « Nous avons conservé les rendez-vous du matin et annulé tous les rendez-vous programmés les après-midi, pour éviter que les personnes venues se faire dépister n’en croisent d’autres », explique Diana Béraud, responsable administrative du cabinet de radiologie. Cinq manipulateurs radio réalisent le dépistage. Trois secrétaires et Diana Béraud assure l’accueil administratif. Une radiologue est venue mercredi en renfort pour la lecture des clichés, avant qu’un des radiologues du cabinet ne la relaie hier.

Le centre de santé de la Croix-Rouge, à Cayenne, s’est aussi réorganisé. " Seule l’activité du Cegidd (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) a été maintenue. Tout le reste est suspendu ", explique Chloé Metz, directrice de l’offre sanitaire à la Croix-Rouge. Les autres professionnels organisent le dépistage, avec le renfort de l’équipe mobile santé-environnement, et une seconde lecture des radios. " Certains cas peuvent être douteux, en fonction de ce que l’on voit sur le cliché ou du questionnaire médical auquel ont répondu les participants, souligne le Dr Kpossou. On pourra alors les orienter vers un scanner pulmonaire ou un bilan bactériologique. " Mercredi, parmi les 133 personnes dépistées, dix cas posaient question. Dans ce cas, le relais est pris par l’hôpital. " Le Pr Loïc Epelboin, le Pr Olivier Lesens et le Dr Emmanuelle Boichon, de l’Umit, sont venus nous aider sur la lecture des radios. Avec le service de radiologie du Pr Magaly Zappa, ils organisent également l’accès au scanner pulmonaire. Une décision d’hospitalisation pourra alors être prise en fonction des résultats." 

"En Guyane, nous avons la capacité d’organiser et de planifier la prise en charge de centaines de personnes"

"Nous n’avons pas de signaux d’alarme qui feraient état d’une contamination massive. A ce stade, nous avons deux cas, dont un seul confirmé. La tuberculose, c’est une maladie que l’on sait parfaitement traiter, soigner et prévenir. La meilleure manière de prévenir le risque de contamination, c’est la vaccination. Et nous avons la chance, en Guyane, d’avoir une couverture vaccinale de 85 % en 2016 et très largement au-dessus de 90 % aujourd’hui ", rappelle Dimitri Grygowski, directeur général de l’ARS. L’opération de dépistage devrait se terminer cet après-midi. Elle aura aussi permis de repérer d’autres problèmes de santé, d’ordre bucco-dentaire, dermatologique, nutritionnel, chez les demandeurs d’asile. " En Guyane, quand nous sommes confrontés à des situations qui paraissent aiguës, nous avons la capacité d’organiser et de planifier la prise en charge de centaines de personnes, a souligné Dimitri Grygowski au micro de Guyane la 1ère et Radio Peyi. C’est la première fois qu’on réalise cette prise en charge massive ".

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