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Infos citoyennes

10/11/23
L’enquête nationale périnatale confirme l’état de santé « préoccupant » des enfants à la naissance

Lors des Assises amazoniennes de gynécologie, obstétrique, pédiatrie et anesthésie, qui se tiennent la semaine prochaine à Cayenne, seront présentés les résultats, pour la Guyane, de l’enquête nationale périnatale. Ils confirment les taux élevés de prématurité et de petits poids de naissance, le moindre suivi des grossesses et la fréquence des pathologies gestationnelles. Des études sont en cours, à l’hôpital de Cayenne, sur l’anémie en cours de grossesse. L’accès à l’échographie a été facilité au cours des deux dernières années. Il faudra sans doute plusieurs années pour en mesurer l’impact.

Du 15 au 21 mars 2021, l’Inserm, Santé publique France et le réseau Périnat Guyane ont mené l’enquête nationale périnatale en Guyane. Les résultats, publiés mi-septembre, seront détaillés la semaine prochaine, lors des Assises amazoniennes, congrès de gynécologie, obstétrique, pédiatrie et anesthésie en Guyane. La précédente fois que l’enquête nationale périnatale avait livré des données sur la Guyane, c’était en 2016.

Au total, 128 femmes ayant donné naissance à un enfant vivant cette semaine-là ont accepté de participer à l’étude. Beaucoup de résultats, comparés à ceux de l’Hexagone, confirment des tendances déjà connues : « Les femmes enceintes sont (en Guyane) globalement plus jeunes, plus isolées, plus souvent célibataires et présentent un niveau d’études généralement plus bas qu’en métropole. Seulement un peu plus de la moitié des accouchées sont de nationalité française. » Près de la moitié des ménages déclarent un revenu mensuel inférieur à 1 000 euros et moins des trois quarts (73 %) sont couvertes par la protection maladie universelle. Le taux d’utilisation d’une méthode contraceptive est plus bas que dans l’Hexagone et les femmes expriment une moins grande satisfaction lors de la découverte de la grossesse. Les antécédents médicaux et les pathologies gestationnelles sont plus fréquents, le taux de recours à l’échographie et aux dépistages est plus faible. « Certaines données de l’accouchement sont plus favorables ou comparables » à l’Hexagone, notent toutefois les auteurs : taux de déclenchement programmé et de césarienne comparables (27,3 % en Guyane), moindre utilisation de l’oxytocine en cours de travail) (15,2 %), recours exceptionnel à l’épisotomie, fort encadrement des indications de mise en place d’une antibiothérapie pendant le travail…

■ 16 % de prématurés

En revanche, l’état de santé des enfants à la naissance est « préoccupant », alertent les auteurs, qui retiennent trois indicateurs : « Un taux de prématurité élevé (16% contre 7% en métropole), une hypotrophie importante, une cotation du score d’APGAR inférieur ou égal à 7 à 5 minutes de vie plus fréquente. »

« Ces résultats viennent renforcer l’idée qu’il y a un décalage important entre les données guyanaises et celles de l’Hexagone, confirme Stéphanie Bernard, coordinatrice du réseau Périnat. Certaines données sont dans le rouge, notamment s’agissant de la santé de l’enfant à la naissance. Le taux de prématurité est élevé tout comme la proportion de petits poids à la naissance. » Lors de l’enquête, un enfant sur huit (12,3 %) pesait moins de 2 500 grammes à la naissance (7,1 % dans l’Hexagone). Près d’un enfant sur dix (9,3 %) présente un score d’Apgar inférieur ou égal à 7, à cinq minutes de vie.

■ Un suivi de grossesse moindre

« Ces résultats doivent nous alerter sur la qualité de prise en charge, le taux important de pathologies et l’insuffisance du suivi, poursuit Stéphanie Bernard. Des situations anténatales délicates sont insuffisamment repérées. » Seule une femme sur six (16,1 %) a bénéficié d’un entretien prénatal précoce (36,5 % dans l’Hexagone) et moins d’une sur deux (42,9 %) de séances de préparation à la naissance et à la parentalité (vs 80,2 %). « En Guyane, les femmes ont eu en moyenne 5 échographies durant leur grossesse contre 6,3 dans l’Hexagone. Une sur deux déclare avoir bénéficié d’une mesure de la clarté nucale (vs 90,2 %). » Le dépistage de la trisomie 21 est également moins fréquent. Les trois quarts des parturientes ont bénéficié d’un dépistage du diabète gestationnel, comme dans l’Hexagone. Mais le protocole régional préconise de le dépister systématiquement.

■ L’anémie diagnostiquée chez plus de 60 % des femmes en cours de grossesse

Les pathologies gestationnelles sont plus fréquentes : une femme sur sept (14,1 %) souffre d’hypertension artérielle (vs 4,3 %). La fréquence du diabète gestationnel (12,5 %) est comparable à l’Hexagone (16,4 %). En revanche, l’anémie est beaucoup plus fréquente : elle a été diagnostiquée chez 66,4 % des femmes durant la grossesse contre 25,2 % dans l’Hexagone. « Cette pathologie pourrait favoriser certaines complications obstétricales, en particulier la survenue d’une dépression du post-partum », rappellent les auteurs. En septembre, le Dr Anne-Christèle Dzierzek, chef de service d’anesthésie à l’hôpital de Cayenne, avait présenté des résultats sur ce sujet, au congrès de la Société française d’anesthésie-réanimation (Sfar). 

Stéphanie Bernard rappelle que l’enquête nationale périnatale a été menée, en Guyane, pendant la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19. « L’épidémie avait un impact sur le recours aux soins. Mais elle n’explique pas à elle seule l’insuffisance du suivi de grossesse, qui est davantage lié au manque de ressources humaines, à des habitudes qui poussent à commencer à consulter plus tardivement, et au problème d’ouverture des droits sociaux ».

■ Forfait obstétrical : Plusieurs milliers d’échographies supplémentaires en 2022

Depuis cette époque, le forfait obstétrical a été mis en place à destination des femmes enceintes sans couverture sociale et permet la prise en charge de deux échographies (lire la Lettre pro du 18 novembre 2021). « Plusieurs milliers d’échographies ont été financées avec ce dispositif, annonce la coordinatrice du réseau Périnat. Il y a un partenariat très fort des échographistes libéraux. » L’offre sera encore renforcée, dans les prochaines semaines, avec l’installation d’échographes dans les trois hôpitaux de proximité de Maripasoula, Grand-Santi et Saint-Georges. Stéphanie Bernard ne s’attend toutefois pas à voir les indicateurs s’améliorer rapidement : « Dans l’intérieur, nous vivons une année compliquée, avec l’arrêt d’Air Guyane. Les évolutions ne se font pas non plus en trois ou quatre ans. Il faut des temps plus longs pour mesurer les impacts. Ces rapports nous guident pour notre stratégie, mais les résultats que nous étudions aujourd’hui ne sont pas en lien direct avec les actions que nous menons actuellement. Les résultats seront visibles dans quelques années. »


During the Amazon Conference on Gynecology, Obstetrics, Pediatrics and Anesthesia, which will be held next week in Cayenne, the results for Guyana of the national perinatal survey will be presented. They confirm the high rates of prematurity and low birth weight, the lower monitoring of pregnancies and the frequency of gestational pathologies. Studies are underway at the Cayenne hospital on anemia during pregnancy. Access to ultrasound has been made easier over the last two years. It will undoubtedly take several years to measure the impact.

 

From March 15 to 21, 2021, Inserm, Public Health France and the Périnat Guyane network conducted the national perinatal survey in Guyana. The results, published in mid-September, will be detailed next week, during the Amazon Conference, a congress of gynecology, obstetrics, pediatrics and anesthesia in Guyana. The previous time that the national perinatal survey provided data on Guyana was in 2016.

A total of 128 women who had given birth to a live child that week agreed to participate in the study. Many results, compared to those in France, confirm already known trends: “Pregnant women are (in Guyana) overall younger, more isolated, more often single and generally have a lower level of education than in mainland France. Only a little more than half of those giving birth are of French nationality. Nearly half of households report a monthly income of less than 1,000 euros and less than three-quarters (73%) are covered by universal health protection. The rate of use of a contraceptive method is lower than in France and women express less satisfaction when discovering the pregnancy. Medical history and gestational pathologies are more common, the rate of use of ultrasound and screening is lower. “Some childbirth data are more favorable or comparable” in France, however, note the authors: comparable rates of planned induction and cesarean sections (27.3% in Guyana), less use of oxytocin during labor (15.2%), exceptional use of episotomy, strong supervision of the indications for implementing antibiotic therapy during labor…

■ 16% premature babies

On the other hand, the state of health of children at birth is “worrying”, warn the authors, who retain three indicators: “A rate of prematurity high (16% compared to 7% in mainland France), significant hypotrophy, an APGAR score rating of less than or equal to 7 to 5 minutes of more frequent life. »

“These results reinforce the idea that there is a significant gap between Guyanese data and that of France, confirms Stéphanie Bernard, coordinator of the Périnat network. Some data is in the red, particularly regarding the health of the child at birth. The prematurity rate is high, as is the proportion of low birth weights. During the survey, one in eight children (12.3%) weighed less than 2,500 grams at birth (7.1% in France). Nearly one child in ten (9.3%) has an Apgar score of less than or equal to 7, at five minutes of life.

■ Less pregnancy monitoring

“These results should alert us to the quality of care, the high rate of pathologies and the insufficient monitoring,” continues Stéphanie Bernard. Delicate antenatal situations are insufficiently identified. Only one in six women (16.1%) benefited from an early prenatal interview (36.5% in France) and less than one in two (42.9%) from birth preparation sessions and to parenthood (vs. 80.2%). “In Guyana, women had an average of 5 ultrasounds during their pregnancy compared to 6.3 in France. One in two declares having benefited from a measurement of nuchal translucency (vs. 90.2%). Screening for Down syndrome is also less common. Three quarters of parturients have benefited from screening for gestational diabetes, as in France. But the regional protocol recommends systematically screening for it.

■ Anemia diagnosed in more than 60% of women during pregnancy

Lgestational pathologies are more common: one women in seven (14.1%) suffer from high blood pressure (vs. 4.3%). The frequency of gestational diabetes (12.5%) is comparable to France (16.4%). On the other hand, anemia is much more common: it was diagnosed in 66.4% of women during pregnancy compared to 25.2% in France. “This pathology could promote certain obstetric complications, in particular the occurrence of postpartum depression,” recall the authors. In September, the Dr Anne-Christèle Dzierzek, head of the anesthesia department at Cayenne hospital, presented results on this subject, at the congress of the French Society of Anesthesia-Resuscitation (Sfar). 

Stéphanie Bernard recalls that the national perinatal survey was carried out in Guyana during the second wave of the Covid-19 epidemic. “The epidemic had an impact on the use of healthcare. But it does not alone explain the inadequacy of pregnancy monitoring, which is more linked to the lack of human resources, to habits which lead to starting consultations later, and to the problem of access to social rights. .

■ Obstetric package: Several thousand additional ultrasounds in 2022

Since this time, the obstetric package has been put in place for pregnant women without social security coverage and allows for the payment of two ultrasounds (read the Professional Letter of November 18, 2021). “Several thousand ultrasounds have been financed with this device,” announces the coordinator of the Périnat network. There is a very strong partnership between liberal sonographers.” The offer will be further strengthened in the coming weeks with the installation of ultrasound machines in the three local hospitals of Maripasoula, Grand-Santi and Saint-Georges. Stéphanie Bernard, however, does not expect to see the indicators improve quickly: “Internally, we are experiencing a complicated year, with the shutdown of Air Guyane. Changes don't happen in three or four years either. Longer times are needed to measure impacts. These reports guide us for our strategy, but the results we study today are not directly linked to the actions we are currently taking. The results will be visible in a few years. »

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