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Infos citoyennes

15/12/23
Avec le retour de la pluie, une hausse probable des cas de leptospirose

Fin août, la leptospirose est redevenue une maladie à déclaration obligatoire. Avec le retour de la saison des pluies, les cas sont susceptibles d’augmenter. Le Dr Paul Le Turnier, infectiologue au Centre Hospitalier de Cayenne, fait le point sur cette maladie zoonotique.

La leptospirose est une zoonose fréquente dans la région. Le 24 août, elle est redevenue maladie à déclaration obligatoire, ce qu’elle n’était plus depuis 1987. La fiche de déclaration obligatoire est disponible sur le site de Santé publique France . Elle doit être adressée sans délai sans délai par le biologiste ou le clinicien à l’ARS Guyane via l'adresse électronique suivante : ars973-alerte@ars.sante.fr.

« Sans système de surveillance, il nous était difficile de disposer de chiffres. La déclaration obligatoire va nous permettre d’avoir un système de surveillance, d’avoir une vision dans le temps et donc, si des actions de gestion sont mises en place, de contrôler si elles ont un impact », explique Tiphanie Succo, responsable de la cellule régionale de Santé publique France. Un plan de gestion de la leptospirose va pouvoir être rédigé par l’ARS, au niveau local. Santé publique France, de son côté, travaille sur un questionnaire d’investigation, qui aidera à identifier la source de contamination.

D’un point de vue clinique, la leptospirose n’a pas une présentation très spécifique. « La présentation clinique associe un syndrome algique et fébrile aigu (céphalées, myalgies) avec des troubles digestifs (vomissements, diarrhées) », écrivaient le Pr Loïc Epelboin et le Dr Paul Le Turnier, dans le Panorama des pathologies infectieuses et non infectieuses de Guyane en 2022. Les signes les plus spécifiques sont « une atteinte musculaire, une myalgie plutôt qu’une arthralgie, et notamment une douleur aux mollets ou aux lombes », précise le Dr Le Turnier. L’infectiologue cite aussi l’ictère conjonctival associé à des signes hémorragiques, et chez certains patients une toux plus forte que pour la dengue. « Il faut y penser comme on pense à la dengue. »

« Les anomalies biologiques sont une CRP élevée souvent supérieure à 100 mg/l, une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles, une thrombopénie parfois profonde, une cytolyse hépatique et une élévation de la créatininémie et de la bilirubinémie totale qui sont de mauvais pronostic en cas d’élévation importante », ajoutent le Pr Epelboin et le Dr Le Turnier dans le Panorama.

Parmi les facteurs de risque, le plus évident est l’exposition de la peau nue à un environnement humide. « Le simple fait de marcher pieds nus dans son jardin, avec une petite plaie sous le pied qu’on n’aura pas forcément remarquée, peut suffire », poursuit le médecin. Le traitement se fait par antibiotique. Actuellement, nombre d’entre eux se révèlent efficaces.

Le diagnostic sera confirmé par la biologie :

  • Dans la première semaine après le début de la fièvre, il est recommandé de réaliser une PCR dans le sang et dans les urines ;
  • Après une semaine, on préférera une sérologie des IgM.

« Idéalement, il faut réaliser la PCR avant le début de l’antibiothérapie, en tout cas le plus tôt possible, car la bactérie est très sensible, avec peu de matériel détectable », précise le Dr Le Turnier. La PCR dans les urines se révèle utile car les leptospires sont des bactéries qui aiment se loger dans les reins, ce qui favorise les excrétions urinaires. La PCR dans les urines restera donc positive plus longtemps que dans le sang, où la bactériémie est fugace.

A défaut de disposer d’un système de surveillance complet, les hôpitaux ont fourni quelques données, ces dernières années. Dans le Panorama des pathologies infectieuses et non infectieuses de Guyane en 2022, les deux auteurs indiquaient qu’entre « 2007 et 2014, 72 cas ont été identifiés sur l'ensemble du territoire, environ 40% présentaient une atteinte pulmonaire associée et 16% présentaient des critères de gravité, 12 patients ont été admis en réanimation et 4% sont décédés. Entre 2014 et 2021, 25 patients atteints de leptospirose étaient pris en charge en réanimation à Cayenne, soit un doublement du nombre de cas. Entre janvier et juillet 2022, 47 patients ont été pris en charge à l'hôpital de Cayenne dont 6 en réanimation et un patient est décédé. L'augmentation récente est probablement à relier à un indice pluviométrique exceptionnellement fort depuis 2020, responsable d'inondations répétées, notamment en zone urbaine, regroupant ainsi les conditions propices à la transmission de Leptospira. Ces dernières années, une recherche plus systématique de cette étiologie pourrait aussi expliquer l'augmentation observée. » Cette année, le nombre de cas détecté était en forte baisse, dans un contexte de saison sèche particulièrement marquée. Le retour des pluies pourrait favoriser les infections. « Il y a souvent un décalage de dix à quinze jours entre la reprise de la pluie et l’arrivée des premiers cas », constate le Dr Le Turnier.

Toujours est-il que comme il le soulignait avec le Pr Epelboin, « les phénomènes climatiques exceptionnels, les habitats insalubres, les dépôts sauvages de déchets et la présence de rongeurs excréteurs sont des facteurs de risque de leptospirose bien décrits et toujours très présents en Guyane. Ces conditions contribuent probablement au maintien d'une forte incidence sur notre territoire. »


At the end of August, leptospirosis once again became a notifiable disease. With the return of the rainy season, cases are likely to increase. Dr Paul Le Turnier, infectious disease specialist at the Cayenne Hospital Center, takes stock of this zoonotic disease.

Leptospirosis is a common zoonosis in the region. On August 24, it became a notifiable disease again, which it had not been since 1987. The mandatory reporting form is available on thePublic Health France site . It must be sent without delay by the biologist or clinician to ARS Guyana via the following email address: target="_blank">ars973-alarme@ars.sante.fr.

“Without a monitoring system, it was difficult for us to have figures. Mandatory declaration will allow us to have a monitoring system, to have a vision over time and therefore, if management actions are put in place, to control whether they have an impact,” explains Tiphanie Succo, manager of the regional unit of Public Health France. A leptospirosis management plan will be able to be drawn up by the ARS, at the local level. Public Health France, for its part, is working on an investigation questionnaire, which will help identify the source of contamination.

From a clinical point of view, leptospirosis does not have a very specific presentation. “The clinical presentation associates an acute pain and febrile syndrome (headache, myalgia) with digestive disorders (vomiting, diarrhea)”, wrote Professor Loïc Epelboin and Dr Paul Le Turnier, in < a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10300792/" rel="noopener" style="font-size: 10pt;" target="_blank">Panorama of infectious and non-infectious pathologies in Guyana in 2022. The most specific signs are “muscle damage, myalgia rather than arthralgia, and in particular pain in the calves or lower back”, specifies Dr Le Turnier. The infectious disease specialist also cites conjunctival jaundice associated with hemorrhagic signs, and in certain patients a cough that is stronger than for dengue fever. “You have to think about it like you think about dengue.”

« The biological abnormalities are an elevated CRP often greater than 100 mg/l, neutrophilic leukocytosis, sometimes profound thrombocytopenia, hepatic cytolysis and elevated serum creatinine. and total bilirubinemia which have a poor prognosis in the event of a significant elevation,” add Professor Epelboin and Dr Le Turnier in the Panorama.

Among the risk factors, the most obvious is exposure of bare skin to a humid environment. “The simple act of walking barefoot in your garden, with a small wound under your foot that you may not have noticed, can be enough,” continues the doctor. Treatment is with antibiotics. Currently, many of them are proving effective.

The diagnosis will be confirmed by biology:

  • In the first week after the onset of fever, it is recommended to carry out PCR in blood and urine;
  • After a week, IgM serology will be preferred.

“ Ideally, PCR should be carried out before the start of antibiotic therapy, in any case as early as possible, because the bacteria is very sensitive, with little detectable material  ”, specifies Dr Le Turnier. Urine PCR is useful because leptospires are bacteria that like to lodge in the kidneys, which promotes urinary excretions. The PCR in the urine will therefore remain positive longer than in the blood, where bacteremia is fleeting.

In the absence of a complete monitoring system, hospitals have provided some data in recent years. In the Panorama of infectious and non-infectious pathologies in Guyana in 2022, the two authors indicated that between “2007 and 2014, 72 cases were identified throughout the territory, approximately 40% presented associated pulmonary involvement and 16% presented serious criteria, 12 patients were admitted to intensive care and 4% died. Between 2014 and 2021, 25 patients with leptospirosis were treated in intensive care in Cayenne, a doubling of the number of cases. Between January and July 2022, 47 patients were treated at Cayenne hospital, including 6 in intensive care and one patient died. The recent increase is probably linked to an exceptionally high rainfall index since 2020, responsible for repeated flooding, particularly in urban areas, thus bringing together conditions conducive to the transmission of Leptospira. In recent years, a more systematic search for this etiology could also explain the observed increase.  This year, the number of cases detected was down sharply, in a context of a particularly marked dry season. The return of rains could encourage infections. “There is often a lag of ten to fifteen days between the resumption of rain and the arrival of the first cases,” notes Dr Le Turnier.

Still, as he emphasized with Professor Epelboin, “exceptional climatic phenomena, unsanitary habitats, illegal dumping of waste and the presence of excretory rodents are leptospirosis risk factors that are well described and still very present in Guyana. These conditions probably contribute to maintaining a high incidence in our territory. »

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