Depuis l’an dernier, les clichés d’imagerie peuvent être mis à disposition sous forme dématérialisée aux seconds lecteurs, dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein. Cette procédure, appelée « démat full », supplantera l’ancienne méthode à partir de l’an prochain. Pour le CRCDC, elle a l’avantage de faire gagner du temps aux radiologues, aux femmes et aux cabinets de radiologie, de simplifier la gestion des dossiers de dépistage et de faciliter les échanges avec d’autres régions.
Dans la salle de lecture des mammographies, au sein des locaux du centre régional de coordination du dépistage des cancers (CRCDC), les seconds lecteurs ont, depuis l’an dernier, le choix entre deux consoles. À gauche, l’ancienne, sur laquelle ils peuvent interpréter les films déposés par les centres réalisant les mammographies ; à droite, une autre pour la lecture des clichés radiologiques transmis de manière numérisée. Cette transmission dématérialisée a débuté avec les cabinets privés. Au CRCDC, la présidente Michèle-Sandra Monlouis-Deva espère poursuivre avec les hôpitaux à compter de l’an prochain. Si l’ancienne procédure est encore majoritaire, la démat full prend de l’ampleur. Hulricia Robo, responsable administrative du CRCDC, prédit que le nouveau mode de transmission « sera majoritaire en 2025 ».
Pour rappel, cette seconde lecture ne concerne que les mammographies dont la première lecture n’a révélé aucune anomalie. « Le but est qu’il n’y ait pas de loupé, qu’on rattrape ce qui n’a pas été repéré en première lecture », souligne le Dr Monlouis-Deva. Alors qu’en première lecture, entre 5 et 10 % des mammographies révèlent une anomalie (mais seules 2 % des clichés positifs aboutiront à un diagnostic de cancer du sein), ce taux tombe à 0,36 % en seconde lecture, soit un cas positif pour 300 mammographies.
Cette dématérialisation de la seconde lecture de mammographie consiste à mettre à disposition les clichés d’imagerie et les éléments connexes (compte-rendu, bilan diagnostic différé…) de la première lecture de façon dématérialisée et sécurisée. Les mammographies réalisées au cours des deux précédentes années doivent également être disponibles sous cette forme. Enfin, cette transmission dématérialisée est également possible vers les radiologues des Antilles et de l’Hexagone, la seconde lecture devant être réalisée dans la région de la caisse de Sécurité sociale à laquelle est rattachée la participante.
Pour le Dr Monlouis-Deva, cette dématérialisation représente « un gain de temps pour la structure de gestion, que ce soit pour le recueil et le transport des clichés radiologiques, le temps de pose et de retrait ou le temps de renvoi par courrier postal. Cela simplifie la gestion des dossiers de dépistage, l’archivage des clichés antérieurs et l’organisation entre la première et la seconde lecture ; C’est aussi un gain de temps pour les radiologues car la lecture est plus facile, pour les femmes à qui le cliché est donnés directement au moment de la réalisation de la mammographie. Enfin, cela permet les échanges avec les radiologues d’autres régions. »
« En cas de mammographie positive, il faut réaliser les examens complémentaires »
En matière de cancer du sein, le rôle du CRCDC ne s’arrête pas à la seconde lecture. Prisca Dorcy, chargée de mission au sein de la structure, appelle également toutes les femmes dont la première ou la seconde lecture s’est révélée positive, pour s’assurer qu’elles sont entrées dans le parcours diagnostic : examens complémentaires et consultation avec son médecin traitant, en premier lieu.
Avec sa collègue secrétaire Aline Jacques, elle répond également aux appels des participantes. « La question qui revient le plus, c’est de savoir si une anomalie signifie que l’on a un cancer. Il faut alors expliquer que ce peut être autre chose et que ce sont les examens complémentaires et la biopsie qui détermineront s’il s’agit d’un cancer. » Hulricia Robo insiste sur ce dernier point : « Il faut que les participantes prennent conscience de l’importance de réaliser ces examens complémentaires. Beaucoup de personnes les refusent. »
Les femmes âgées de 50 à 74 ans n’ayant pas reçu leur invitation à participer au dépistage organisé du cancer du sein peuvent contacter la CGSS au 3646 ou par courrier électronique à prevention.sante-dga@cgss-guyane.fr.
Cancer du sein : le dépistage organisé en baisse mais de meilleures perspectives
Au cours des neuf premiers mois de l’année, 1 334 mammographies ont bénéficié d’une première lecture dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein. Ce chiffre est en baisse par rapport aux années précédentes (1 826 en 2022). « Environ 17 500 invitations sont envoyées chaque année en Guyane aux femmes âgées de 50 à 74 ans. Depuis cette année, elles sont expédiées par l’Assurance maladie mais ne sont pas parties au premier trimestre », explique le Dr Michèle-Sandra Monlouis-Deva, président du Centre régional de coordination du dépistage des cancers. Lorsque les invitations ont été envoyées, l’ensemble des mammographes du territoire ne pouvaient absorber la demande, d’autant qu’ils n’ont pas fonctionné à plein régime cette année.
« Imagerie médicale amazonienne (IMA) n’a pas réalisé de mammographie de dépistage pendant trois mois et redémarrera le 15 novembre, détaille le Dr Monlouis-Deva. Malgré son nouveau mammographe, le CHK n’a pas participé au dépistage organisé et n’a réalisé que du dépistage individuel, par manque de radiologue. Nous espérons un redémarrage au premier trimestre 2025. L’appareil de Saint-Gabriel est en panne et l’établissement manque de radiologue et de manipulateurs radio. Là aussi, ils espèrent redémarrer au premier trimestre 2025. » Enfin, de son côté, le Centre Hospitalier de l’Ouest guyanais, qui a pratiqué le dépistage organisé cette année, vient d’installer un nouveau mammographe, « conçu pour rendre l’examen plus doux et moins stressant ».
Cancer colorectal : « Une avancée majeure pour le dépistage en Guyane ! »
Dans la Lettre pro du 11 octobre, nous vous annoncions que les analyses pour le dépistage du cancer colorectal sont désormais réalisées au Centre Hospitalier de Cayenne. Auparavant, les prélèvements étaient envoyés à un laboratoire de l’Hexagone, ce qui entraînait régulièrement des dépassements du délai de six jours pour les analyser.
Dans un communiqué, le Centre régional de coordination du dépistage des cancers (CRCDC) salue « une étape décisive pour la santé publique en Guyane. Désormais, les patients Guyanais bénéficieront de résultats plus rapides et fiables, leur évitant ainsi de devoir répéter les tests à de multiples reprises. Jusqu’à présent, un grand nombre de tests étaient jugés ininterprétables, générant frustration et retard dans les diagnostics. Ce nouveau dispositif permettra de corriger cette situation et de renforcer l’efficacité du dépistage.
« Nous tenons à exprimer notre gratitude à l’ensemble des acteurs ayant contribué à cette réussite, notamment le comité scientifique du CRCDC Guyane, le dispositif spécifique régional de cancérologie OncoGuyane, l’URPS médecins ainsi que les autres membres du conseil d’administration du CRCDC Guyane. Leur expertise et leur engagement ont été essentiels pour défendre ce dossier et améliorer le dépistage organisé du cancer colorectal dans notre région.
« Cette avancée témoigne de l’importance de la collaboration entre les institutions de santé pour offrir des soins de qualité à la population Guyanaise. Le CRCDC Guyane réaffirme son engagement à promouvoir la prévention et à offrir des services de dépistage efficaces pour protéger la santé de tous. »
La réalisation de ces analyses en Guyane va également permettre la délivrance des kits du dépistage organisé du cancer colorectal par les infirmiers libéraux. Cinq premiers, tous situés dans l’Île-de-Cayenne, se sont portés volontaires, après avoir été formés par le Dr Paul Zéphirin, médecin coordinateur du CRCDC. L’expérience est également envisagée avec les masseurs-kinésithérapeutes.
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