Vu les enjeux de l’espace maritimes ultramarin, le CRPMEM s'interroge sur la portée réelle des mesures annoncées pour la Guyane par le Premier Ministre lors du CIMER 2025. Il rappelle que la lutte contre la « pêche pirate », est un fléau dénoncé par les professionnels depuis plus de 20 ans, menaçant les ressources halieutiques, la sécurité des équipages et l'économie locale.
Un constat alarmant, une urgence ignorée ?
Le CRPMEM Guyane, avec des organisations locales telles que le WWF et la population guyanaise, alerte sur l'ampleur de la pêche pirate dans les eaux guyanaises. Les volumes de pêche illégale sont jusqu'à quatre fois supérieurs à ceux de la pêche artisanale légale, menaçant la filière et l'écosystème marin. Cette situation interroge sur la volonté réelle de l’Etat à faire respecter la souveraineté de notre territoire en protégeant efficacement son espace maritime, porte d'entrée de la France et de l'Europe en Amérique du Sud. Alors que la Guyane souhaite renforcer son autonomie et sa souveraineté alimentaire en ressources halieutiques, il est urgent de prendre des mesures concrètes pour éradiquer la pêche pirate.
Les effets sont d’ores et déjà préoccupants
Lors du CIMer 2025, le gouvernement a annoncé un plan de lutte contre la pêche illicite, comprenant la modification du code rural et de la pêche maritime pour faciliter la destruction des navires illégaux en mer, ainsi que la généralisation du recours aux drones pour la surveillance maritime. Le CRPM déplore l’absence de calendrier pour la mise en œuvre de ces mesures, qui semblent loin d'être suffisantes face à l'ampleur de la pêche pirate dans la ZEE de Guyane. Il s'interroge sur la date d'entrée en vigueur de la modification du code, les critères de destruction des navires, ainsi que sur la faisabilité drones sachant que des expérimentations de drones menées en Guyane en 2018 et 2023 n'ont pas produit de résultats tangibles.
Des professionnels sceptiques
Le CRPMEM souligne l'absence de résultats concrets issus de précédentes promesses, notamment concernant :
Des propositions concrètes, un dialogue indispensable
Face à l'urgence, le CRPMEM Guyane réitère ses propositions pour renforcer la lutte contre la pêche illégale :
Une colère grandissante
Les professionnels se sentent seuls et démunis face à la pêche illégale. La Guyane, unique territoire français et européen en Amérique du Sud, ne se sent pas protégée. Les moyens de contrôle sont insuffisants et le manque de coopération internationale complique la situation. Le CNPMEM, l’Union européenne et la CTG ont été saisis sans progrès tangible. Par ailleurs, L'OCDE intensifie également sa lutte contre la pêche illicite en adoptant une nouvelle recommandation visant à éliminer le soutien public à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), signée en avril 2025. La France, membre de l'OCDE, doit impérativement prendre des mesures concrètes.
Les professionnels du secteur sont fatigués des belles paroles et exigent des actions probantes pour éradiquer la pêche illégale. Sans réaction efficace, les tensions entre pêcheurs légaux et illégaux risquent de s'intensifier en mer.
Que font les acteurs politiques et économiques du territoire, qui restent silencieux et sans réaction face à des annonces qui sont loin d'être à la hauteur du problème. Ce silence nous inquiète d'autant plus, car ces derniers prônent une autonomie du territoire mais ne s'indignent pas du fait que la souveraineté alimentaire du territoire soit compromise.
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