Coordination des soins, vaccination, surveillance épidémiologique, maison des femmes : les autorités sanitaires de Guyane et de l’Amapa poursuivent les discussions.
Plusieurs sujets autour de la santé ont été abordés, lors de la réunion de la commission mixte transfrontalière, mercredi et hier à Cayenne.
Interrompue par la crise Covid, après sa onzième réunion en 2019, la commission mixte transfrontalière a repris ses travaux en 2023, au rythme d’une rencontre par an. La quatorzième s’est tenue mercredi et hier, à Cayenne. Plusieurs sujets de santé ont été abordés. D’abord l’ouverture de la maison des femmes transfrontalière à Oiapoque, en réponse aux violences conjugales (lire ci-dessous). Mais aussi des sujets de partage des informations, de coordination des soins et des actions de prévention.
De nombreuses actions sont engagées depuis plusieurs années : staff mensuel commun de veille sanitaire, actions coordonnées de prévention et de promotion de la santé, que ce soit en matière de lutte antivectorielle ou de prévention du VIH. « De nombreux projets en cours : une synchronisation des actions de vaccination, de lutte antivectorielle, la mise en place d’une maison franco-brésilienne de lutte contre les violences faites aux femmes et un travail sur les parcours de prise en charge des ressortissants des deux pays », a rappelé Laurent Bien, directeur général de l’ARS.
S’agissant des parcours de prise en charge, le centre de coordination en santé a vu le jour il y a un an, au sein de l’hôpital de proximité de Saint-Georges (lire la Lettre pro du 14 février). Il bénéficie d’un financement de l’ARS. Un centre miroir doit être créé à Oiapoque, au sein du laboratoire Lafron. Lors d’une réunion thématique hier matin, le Dr Jean-Yves Cattin, chef de service Oyapock-Est au sein pôle hôpitaux de proximité – CDPS du CHU, a insisté sur la nécessité de formaliser l’échange d’informations sur les patients entre les deux pays. Cassio Peterka, surintendant à la veille sanitaire de l’Etat d’Amapa, a indiqué que de tels centres de coopération existaient à d’autres frontières du Brésil et pourrait inspirer celui sur l’Oyapock.
Le Dr Francky Mubenga, chef de pôle veille et sécurité sanitaire à l’ARS, a pour sa part dessiner les lignes des prochains travaux entre les autorités sanitaires de Guyane et de l’Amapa :
La coordination des actions de prévention reste un enjeu majeur. L’Amapa a annoncé préparer une campagne de vaccination pour les enfants jusqu’à 15 ans. Elle aura lieu en octobre. Avant cela, le 27 juin, un staff commun réunir l’infirmière de Vila Brasil et les professionnels du CDPS de Camopi. Cette réunion sera organisée mensuellement. C'était aussi l'occasion pour nous d'échanger sur les enjeux de la surveillance environnementale des pathogènes prioritaires identifiés par l'ARS, le retour de nos homologues sur les guidelines paludisme, les enjeux sur la surveillance sentinelle des arbovirus et nos stratégies vaccinales précise le Dr Francky Mubenga
La maison des femmes transfrontalière ouvrira le 1er août
Offrir un refuge aux femmes victimes de violences sur l’Oyapock. Tel est le but de la maison des femmes transfrontalière, qui doit voir le jour à Oiapoque (lire la Lettre pro du 23 août 2024). Mercredi, Esther Plantin, directrice d’ID Santé, a fait un point sur l’avancée du projet.
La maison des femmes doit ouvrir le 1er août, d’abord dans un local loué par l’association DPac Fronteira. Un mois et demi plus tard, le 15 septembre, les officiels l’inaugureront et poseront en même temps la première pierre du futur bâtiment. Avant cela, une formation sur les violences faites aux femmes sera organisée du 2 au 4 juillet.
Ce projet vient en réponse aux constats des professionnels travaillant dans la vallée de l’Oyapock : inexistence d’un lieu de mise à l’abri de femmes victimes de violences, absence de parcours transfrontalier de prise en charge, manque de structures et de professionnels. Et ce alors que le projet OCS avait dressé le constat d’une « banalisation » des violences faites aux femmes (lire la Lettre pro du 8 avril 2022).En 2023, DPac Fronteira a reçu environ 300 femmes victimes de violences conjugales. La file active de Kaz ID, pour sa part, compte une cinquantaine de victimes.
Actuellement, ID Santé organise des actions en accueil de jour, à la Kaz ID, à Saint-Georges. La maison des femmes d’Oiapoque comptera, pour sa part, des places d’hébergement d’urgence et pourrait proposer une mesure de protection de soixante-douze heures et un service d’accompagnement ouvert à toutes les femmes.
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