Tour à tour, les étudiants de l’Institut de formation aux soins de Guyane (IFSG) ont reçu leurs diplômes. D’abord les infirmiers, le 15 juillet, chez qui le nombre de diplômés augmente d’année en année. Puis les aide-soignants et les auxiliaires de puériculture, la semaine dernière.
La salle de l'Encre, à Cayenne, a accueilli la cérémonie de remise des diplômes aux étudiants de l'Institut de formation en soins infirmiers, le 15 juillet. Soixante-sept nouveaux infirmiers ont été admis :
Il restera encore pour certains le rattrapage, en fin d’année. C'est déjà plus que l'an dernier où soixante-trois infirmiers avaient été diplômés au cours des trois sessions, et qu’en 2023 (cinquante-sept).
Plusieurs diplômés ont d'ores et déjà signé un premier contrat afin de démarrer dès ces grandes vacances. Selon Maïwen Haudebourg, présidente de l'Association des étudiants en santé de l'IFS de Guyane (Adesig 973), il s’agirait même d’une « majorité, surtout dans les trois hôpitaux » de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni. C'est le cas par exemple de Rachel Bongo et de Sonia Bellefont, que Guyane la 1ère présente dans ce reportage. La première a rejoint le service des urgences de Kourou au lendemain de la cérémonie, tandis que la seconde s'est engagée en médecine sur le site de Cayenne.
Maïwen Haudebourg tire un bilan satisfaisant de cette année. « C'est un défi, avec des examens qui ont été innovants et nous ont sortis de notre zone de confort. Beaucoup d'étudiants ont des enfants et doivent jongler entre la vie personnelle et les études. Il faut de l'organisation et être bien entouré. Chaque formateur apporte quelque chose de différent et ils se donnent tous à fond pour qu'on réussisse. Il est parfois difficile de trouver un terrain de stage pour tous les étudiants, avec des promotions de plus de cent étudiants mais l'Ifsi fait de son mieux pour que l'on soit satisfait et qu'on en sorte grandi. Ensuite, c'est à nous d'être acteurs de notre formation, d'être curieux, de solliciter les cadres (...) Aujourd'hui, (les nouveaux diplômés) qui ont déjà commencé à travailler, après trois ans de formation, de travaux dirigés, de cours magistraux et d'examens, se sentent prêts. »
Trente et un aides-soignants et auxiliaires de puériculture prêts à rejoindre les équipes
Ils sont 31 à avoir franchi la ligne d’arrivée au terme de onze mois de formation. Diplômés aides-soignants et auxiliaires de puériculture, ils vont renforcer les rangs des professionnels de santé en Guyane. Vendredi, l’amphithéâtre de l’Institut Santé des populations en Amazonie (Ispa), sur le site de Cayenne, a accueilli la cérémonie de remise de leurs diplômes. Dans un mélange d’émotion et de fierté, plus d’une vingtaine d’étudiants ont défilé à la tribune, devant leurs proches, leurs formateurs et leurs futurs collègues.
Pour les trente et un nouveaux diplômés (sur deux promotions de vingt étudiants), il s’agit surtout d’une victoire personnelle. « Vous êtes ceux qui ont tenu bon. Certains ont abandonné en route, mais vous êtes allés jusqu’au bout. Rien que pour cela, vous pouvez être fiers de vous », les a félicités Tadéa Stephenson. Pour la directrice de l’IFSG, cette réussite symbolise le cœur même de la mission de l’institut : former des professionnels compétents, humains et engagés. Elle a également encouragé les diplômés à envisager de poursuivre leur parcours : « Si vous voulez monter en compétences, les portes vous resteront ouvertes. »
De son côté, Christophe Bouriat, directeur général par intérim du CHU de Cayenne, a souligné l’importance de cet accomplissement, tant pour les diplômés que pour le territoire : « Vous êtes l’avenir de notre système de santé en Guyane. Nous avons besoin de vous, de vos compétences, de votre énergie et de votre engagement. Être soignant ici, c’est relever un défi quotidien : l’éloignement, les contraintes logistiques, la diversité culturelle et linguistique, la précarité… Mais c’est aussi une richesse humaine incroyable. Vous avez choisi de consacrer votre énergie à prendre soin de l’autre. Bravo pour cela. Vous incarnez ces nouveaux soignants qui savent allier le savoir-être et le savoir-faire, la technique et les valeurs. »
« J’avais envie d’abandonner au bout de deux mois »
Vêtus d’une toge bleue, les tout nouveaux aides-soignants et auxiliaires de puériculture ont témoigné des efforts réalisés pour décrocher leur diplôme. Gema, ancienne vendeuse, puis assistante maternelle diplômée, est devenue auxiliaire de puériculture. Ambitionnant de rejoindre le CHU – site de Cayenne, elle n’a pas caché son émotion : « Ce n’était pas facile. C’était même très difficile. À cause de problèmes personnels, j’avais envie d’abandonner au bout de deux mois. Mais Aurélie Sotty, ma formatrice, m’a énormément encouragée à poursuivre, en me disant de ne pas lâcher. Je ne regrette pas de l’avoir écoutée. Je suis fière de moi. Mes enfants, ma famille et mes amies le sont aussi. »
Chez les aides-soignants, Guerin, major de promotion, revient lui aussi sur cette année de formation : « Il y a eu beaucoup de nuits blanches. Réussir, c’est une grande fierté pour nous tous. On a su se surpasser malgré les doutes. Grâce à l’accompagnement des formatrices, on a tenu bon. C’est un vrai succès collectif. Il y a eu beaucoup d’entraide. J’ai envie de dire que c’est un succès qui va permettre à la Guyane d’avancer dans le domaine du soin. » Avant de penser à l’avenir, il confie vouloir « profiter un peu de sa famille. »
Dans le public, la satisfaction était presque aussi intense. Andy, le fils de Marie-Carline, diplômée en tant qu’auxiliaire de puériculture, a salué les résultats de sa maman : « C’est essentiel d’avoir plus de diplômés. Il y a un manque d’effectifs à l’hôpital. Je suis très content pour ma mère. Elle aura désormais un bon travail. Je trouve que c’est une formation importante, qui, chaque année, forme du personnel dont on a vraiment besoin. »
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