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Infos citoyennes

04/08/25
En carbet, attention aux morsures de chauves-souris

En 2023 et 2024, le mois d’août a été celui où le centre antirabique du CHU a enregistré le plus de consultations liées à des morsures de chauves-souris. Une étude, présentée aux dernières Journées des soignants, détaille les circonstances de ces accidents. Le Dr Alessia Melzani, du Centre régional d’antibiothérapie et infectiologie de Guyane, l’explique également dans cette bande dessinée.

Le mois d’août, les grandes vacances et le retour de la saison sèche riment avec week-ends en carbet… et morsures de chauve-souris. Une étude réalisée par le centre antirabique du CHU – site de Cayenne et présentée aux dernières Journées des soignants, en avril, montre qu’en 2022 et 2023, c’est au mois d’août que sont survenues la majorité des morsures de chauve-souris, en Guyane.

Chaque année, le centre antirabique réalise un peu plus de 600 consultations après des morsures. L’an dernier, ce sont mêmes 777 patients qui ont consulté en post-exposition. « L’objectif est d’évaluer le risque d’exposition à la rage pour chaque personne reçue et de voir la prise en charge adaptée, soit sur place au centre antirabique, soit dans les antennes antirabiques réparties dans les hôpitaux de Saint-Laurent et Kourou, les hôpitaux de proximité et des CDPS », expliquait Brigitte Roman Laverdure, infirmière au centre antirabique, lors des JDS

Si les chiens sont en cause dans la majorité des cas, les chauves-souris sont à l’origine d’une consultation sur sept en moyenne (14 %). Mais en 2023, leur part a grimpé à 28 %. L’an dernier, elles représentaient encore 21 % des morsures, soit 165 patients. C’est ce qui l’a conduite, avec ses collègues, à réaliser une étude sur le sujet. Ce risque a également été abordé dans ce reportage de Guyane la 1ère, mi-juillet, et est expliqué dans cette bande dessinée du Dr Alessia Melzani, du Centre régional d’antibiothérapie et infectiologie de Guyane. 

Visualisez la BD du Dr Alessia Melzani 

En 2023, 185 morsures de chauves-souris ont été comptabilisées au centre antirabique de Cayenne. La majorité (58 %) avaient eu lieu sur le territoire de Roura, en particulier sur la Comté. Cette année-là, à elle seule, la rivière avait été le théâtre de deux morsures sur cinq (39 %). Et ces morsures survenues sur la Comté avaient toutes eu lieu entre le 9 août et le 31 décembre. En cinq mois, soixante-treize personnes ont consulté, dont 26 en août. En 2024, le nombre de morsures de chauves-souris sur la Comté est revenu à un niveau normal de quelques unités par mois. Le centre antirabique a toutefois relevé à nouveau un maximum en août, avec sept consultations. « Vraiment, 2023 était une année particulière et principalement les cinq derniers mois », constate Brigitte Roman Laverdure.

Ces 73 personnes mordues par des chauves-souris, en 2023 sur la Comté, étaient majoritairement :

  • Des hommes (74 %) ;
  • Vivant en Guyane (88 %) ;
  • Qui faisaient du tourisme individuel (99 %). C’est-à-dire qu’elles avaient passé au moins une nuit en carbet.

Leur moyenne d’âge était de 36 ans. En moyenne, les personnes ont été mordues deux fois et dix d’entre elles cinq fois. Dans chaque groupe de touristes, on comptait en moyenne deux personnes mordues. La majorité a reçu une sérovaccination (85 %) avec en moyenne un flacon d’immunoglobuline et trois vaccins antirabiques en sept jours en intradermique.

S’agissant des sièges de morsures, les orteils représentaient la très grande majorité (61 %), en particulier le gros orteil. Suivaient :

  • Les pieds (15 %) ;
  • Les bras (7 %) ;
  • Les doigts (6 %)
  • La tête (5 %) ;
  • Les jambes et les mains (3 % chacune).

Pour obtenir ces données, le centre antirabique a rappelé les personnes mordues cette année-là sur la Comté. Leurs réponses ont montré l’importance de se protéger la nuit. En effet, plus de la moitié (51 %) avaient dormi sans aucune protection et seules un tiers dans une moustiquaire. Parmi celles dormant une moustiquaire, près de la moitié en utilisaient une intégrée au hamac, « ce qui n’est pas forcément la meilleure protection contre les morsures de chauves-souris », insiste l’infirmière. Les moustiquaires amples se révélaient plus protectrices puisque seules trois personnes les utilisant avaient été mordues. Dans ces cas-là, les entretiens ont révélé que la morsure pouvait avoir été facilitée par une mauvaise position. Un pied qui dépasse, par exemple.

En revanche, l’étude n’a montré aucune particularité selon que l’on dort sur le côté ou au centre du carbet, dans un carbet proche ou éloigné de la rivière ou de la forêt. En revanche, les deux tiers des personnes ont été mordues au cours de la première nuit et certaines tout au long de leur séjour. « Ce qui ressortait, c’est que 58 % des personnes reçues au centre antirabique ne savaient pas qu’il y avait un risque d’exposition aux morsures de chauve-souris avant de se rendre sur les sites. Ce n’est qu’après la morsure qu’ils ont pris conscience du risque », constate Brigitte Roman Laverdure.

Des échanges ont eu lieu avec l’Agence régionale de santé sur les mesures de prévention à envisager : information des professionnels et du grand public, information au centre antirabique de toute personne venant consulter.

Les résidents majoritaires parmi les personnes mordues

Sur les 108 espèces de chauves-souris présentes en Guyane, deux sont hématophages mais une seule s’attaque à l’homme. Elles s’attaquent aussi à d’autres mammifères qui peuvent devenir à leur tour vecteur de la rage : chiens, chats, singes… Ils peuvent transmettre par morsure, griffure mais aussi par léchage sur muqueuse ou peau lésée. L’incubation prend entre trois semaines et trois mois.

En Guyane, moins de vingt cas d’animaux ont été recensés en vingt ans. S’agissant des cas humains, un habitant de Rémire-Montjoly était décédé en 2008. C’était le seul cas humain, jusqu’aux trois cas (et un cas non confirmé) survenus dans le secteur d’Eau Claire, à Maripasoula, en février 2024 (lire la Lettre pro du 9 avril 2024). 

Les personnes mordues par des chauves-souris sont en majorité des résidents (61 %), puis de militaires exposés lors de leurs missions en forêt (23 %). Les touristes (12 %), les orpailleurs (3 %) et les chiroptérologues (1 %) arrivent derrière.

 

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