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19/08/25
Avion et pirogues sanitaires : le transport non urgent pour les habitants des communes de l’intérieur

Le CHU vient de lancer son appel d’offres pour le déploiement d’un avion et d’un hélicoptère sanitaires en Guyane, après accord de l’Agence régionale de santé. Il participera au maillage du territoire en matière de transport sanitaire, en particulier vers les communes de l’intérieur. La pirogue sanitaire du Haut-Maroni, lancé en mars, a atteint un taux de remplissage de 72 % en juin. Ce modèle est appelé à se dupliquer autour des hôpitaux de proximité de Grand-Santi et Saint-Georges.

Après la pirogue sanitaire, l’avion sanitaire ! Le 26 juillet, le CHU de Guyane a publié son appel d’offres pour le déploiement d’un avion sanitaire sur le territoire.

« L'objet du présent marché consiste en la mise en place d'un avion pour fluidifier les transferts aller et retour de patients (hors urgence). Il pourra également répondre à des besoins de transports pour les personnels médicaux, soignants et fret entre les communes de l'intérieur et les pôles de référence », explique le CHU dans son marché. Les candidats ont jusqu’au 15 septembre pour répondre. Ce dispositif, attendu de longue date, vise une mise en service opérationnelle avant la fin de l’année 2025. Cet appel à projet marque l’aboutissement d’un travail patient et déterminé. Il répond à un besoin vital pour nos territoires isolés.

Laurent Bien, directeur général de l’Agence régionale de santé, a donné son accord pour un tel projet, quelques semaines auparavant. « Nous avons lancé l’expérimentation de la pirogue sanitaire sur le Haut-Maroni. Nous maillons ainsi les CDPS aux hôpitaux de proximité par pirogue, à chaque fois que c’est possible. En donnant mon feu vert au CHU sur le transport aérien, nous allons mailler les hôpitaux de proximité aux hôpitaux du littoral par avion, à chaque fois que ce sera possible. Cette organisation, sur la base d’une programmation, permettra d’assurer les transports sanitaires non urgents des habitants des communes de l’intérieur vers l’offre de soins. »

Dans le détail, la compagnie délégataire devra proposer un avion d’une capacité de 7 passagers minimum permettant l'installation d'une civière avec la possibilité de passer à deux civières, avec appareil de backup. Le contrat est prévu pour neuf ans, délai de mise en œuvre inclus. Il pourra être prolongé au maximum de trois ans.

Cet appel d’offres comprend un deuxième lot pour le déploiement d’un hélicoptère sanitaire. Le titulaire devra proposer un appareil d’une capacité de 5 passagers minimum permettant l'installation d'une civière, avec appareil de backup. La durée du contrat est également de neuf ans. Les deux appareils devraient être mis d’ici à la fin de l’année.

La pirogue sanitaire atteint son public

Si l’avion sanitaire permettra de transporter les patients des communes de l’intérieur vers les hôpitaux du littoral, en particulier pour de l’activité programmée, la pirogue sanitaire déployée en mars sur le Haut-Maroni facilite les déplacements des habitants du Lawa vers l’hôpital de proximité et les autres services sanitaires et médico-sociaux de Maripasoula (lire la Lettre pro du 1er avril).

Cette pirogue permet d'assurer un déplacement rapide et sécurisé pour les personnes nécessitant des soins, notamment dans des zones où l'accès aux infrastructures médicales est difficile. Elle circule trois fois par semaine, les lundi, mercredi et vendredi. Elle part d’Antecume Pata à 7 heures, repart de Maripasoula à 15 heures, en effectuant des arrêts dans les villages situés le long du fleuve.

Il est à noter une évolution très positive du nombre de personnes transportées avec un nombre moyen de passagers par jour plus important : le taux de remplissage de la pirogue en juin est de 72% ce qui est important pour un « transport public » régulier avec ses propres contraintes (conditions d'accès, horaires...). Les agents en poste sur le fleuve soulignent une satisfaction au niveau de la population concernée.

La très grande majorité des passagers (70 %) l’utilisent pour se rendre à l’hôpital de proximité. Suivent ceux devant aller à la pharmacie de la ville (22 % des passagers). Les déplacements vers l’Akatij, l’antenne de la CGSS, la PMI, le centre médico-psychologique ou devant rejoindre l’aérodrome pour un rendez-vous à l’hôpital de Cayenne sont plus rares. Les mois de mai et juin ont tout de même montré un début d’utilisation dans ce cadre.

Si ce succès se confirme, cette expérimentation sera déployée autour des hôpitaux de proximité de Grand-Santi et de Saint-Georges, pour les habitants de ces secteurs.