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09/09/25
La Semaine nationale de la dénutrition à l’échelle du territoire, cette année

L’InterClan portera la Semaine nationale de la dénutrition, du 17 au 23 novembre. L’association interviendra sur l’ensemble des sites du CHU, ainsi qu’au CDPS de Papaïchton, cette année. Elle mène en parallèle d’autres projets, comme la rédaction d’un abécédaire des recettes emblématiques de Guyane.

La prochaine Semaine nationale de la dénutrition se déroulera du 17 au 23 novembre 2025. En Guyane, elle est portée par l’InterClan, l’association qui réunit les comités de liaison en alimentation et nutrition des établissements de santé et des établissements médico-sociaux, ainsi que les diététiciens libéraux qui le souhaite. L’an dernier, les interventions s’étaient concentrées sur les personnes âgées ; il y a deux ans, sur la précarité. Cette année, dans la droite ligne de la création du CHU, les professionnels interviendront sur les trois sites du littoral. Ils mèneront également des actions au centre délocalisé de prévention et de soins de Papaïchton, pour marquer le début de ses interventions, d’abord de manière ponctuelle, dans les hôpitaux de proximité et CDPS.

L’InterClan mène également un projet de livre de recettes de Guyane, reflétant la diversité culturelle du territoire, sous forme d’abécédaire. « Nous allons à la rencontre de la population pour discuter de leurs habitudes, explique le Dr Liliane Thélusmé, médecin nutritionniste au CHU – site de Cayenne. Quand il y a des écarts importants avec les recommandations, nous discutons avec elles des possibilités de s’en rapprocher ou des solutions qui permettent de combler certaines carences. L’objectif premier est de valoriser cette diversité culturelle, puis de corriger si on est très éloigné des recommandations. » Le Dr Thélusmé reconnaît toutefois que « modifier une recette, ce n’est pas si simple. Ça touche au culturel, à l’affectif. Mais discuter de ces plats avec nos patients, ça renforce la relation thérapeutique. Le lien avec le patient n’est plus le même. »

Ces derniers mois, les membres de l’InterClan ont également participé à des formations à l’ehtnomédecine, avec Marc-Alexandre Tareau, de l’association Mélisse, qui œuvre à la valorisation et la transmission des pharmacopées locales. Ils ont également organisé des focus groupes dans plusieurs communes du littoral, de Mana à Saint-Georges.

En cinq ans, l’unité transversale de nutrition a grandi

Créé en 2020 après la transformation du service de diététique du Centre Hospitalier de Cayenne, l’unité transversale de nutrition (UTN) a grandi. De trois équivalents temps plein et demi (ETP) à l’époque, elle compte désormais un médecin nutritionniste et sept ETP de diététiciens, intervenant dans divers services. A cela s’ajoute cinq ETP de diététiciens directement rattachés à des services :

0,5 ETP en soins médicaux et de réadaptation (SMR) ;
0,5 ETP en pédiatrie ;
1 ETP au pôle santé mentale ;
1 ETP pour le parcours obésité ;
1 ETP pour la diabétologie ;
1 ETP pour la diabétologie, l’hôpital de jour et l’hôpital de semaine.

Le Dr Thélusmé espère parvenir à détacher un diététicien en néphrologie, pour améliorer la prise en charge de la maladie rénale chronique. L’objectif est de participer au projet de mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP) et de développer la prise en charge nutritionnelle des patients, selon les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). Avec le service de chirurgie orthopédique, l’UTN travaille sur le dépistage de la dénutrition chez les personnes âgées victimes d’une fracture.

« Quand un service à son propre diététicien, c’est qu’il a saisi l’importance du sujet, constate la médecin. Nous participons à l’écriture des parcours de soins avec le chef de service et aux staffs de services comme la médecine B, la réanimation et la pédiatrie (…) L’UTN, elle, permet d’organiser les remplacements entre collègues et de partager un diététicien entre plusieurs services. Elle est le bras armé du Comité de liaison en alimentation et nutrition (Clan) en matière de prise en charge nutritionnelle des patients hospitalisés. Nous essayons de voir tous les patients hospitalisés. »

Pour la prise en charge des patients, mais aussi ses interventions auprès du grand public, l’UTN a reçu plusieurs équipements. Le service biomédical lui a fabriqué des aliments factices, avec son imprimante 3D. L’Handigrip lui permet de mesurer la force musculaire, ce qui participe au diagnostic de la dénutrition. L’impédancemètre permet de mesurer le taux de masse graisseuse, musculaire ou osseuse. Le calorimètre mesure la dépense énergétique des patients, une donnée essentielle pour les patients alités, par exemple.

Depuis la création de l’UTN, le Dr Thélusmé a constaté « une augmentation du codage de la nutrition », qui participe aux recettes de l’établissement. « L’objectif, désormais, est de le généraliser aux deux autres sites du CHU : Saint-Laurent et Kourou. »

Coopération internationale en Guinée

L’UTN participe également au programme de coopération internationale avec l’hôpital de N’zérékoré (Guinée), financée par la Direction générale de l’offre de soins, dans le cadre de l’appel à projets « Coopération hospitalière internationale ». Après une première mission exploratoire en juin 2023, le CHU accompagne son homologue sur trois axes : biomédical, pharmaceutique et médical. Ce dernier porte sur le parcours de soins des patients diabétiques et hypertendus. En mai, une mission à laquelle a participé le Dr Thélusmé a permis de travailler sur la prévention des maladies non transmissibles, les parcours de soins, la prise en charge des AVC, les maladies métaboliques et la malnutrition pédiatrique. Une nouvelle mission, en novembre, permettra d’abord l’alimentation des femmes allaitantes, des adultes et des personnes âgées.