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Infos citoyennes

12/09/25
Pass de ville : Médecins du Monde s’apprête à passer la main

L’Agence régionale de santé a lancé, mi-juillet, un appel à manifestation d’intérêt pour la gestion de la Pass de ville. Lancée en 2022, cette permanence d’accès aux soins de santé était coordonnée, jusque-là, par Médecins du Monde. Les candidats ont jusqu’au 3 octobre pour se faire connaître.

Un peu plus de trois ans après avoir lancé le dispositif, en avril 2022 (lire la Lettre pro du 26 avril 2022),  Médecins du Monde s’apprête à céder la gestion de la Pass de ville. L’association respecte en cela sa logique de lancement de projets et son principe de non-substitution. Mi-juillet, l’Agence régionale de santé (ARS) a lancé un appel à manifestation d’intérêt  pour que les structures candidates à la succession se fassent connaître. Elles ont jusqu’au 3 octobre pour déposer leur dossier. Le transfert au nouveau porteur est prévu en juin 2026. L’ARS continuera de financer le dispositif.

La permanence d’accès aux soins de santé (Pass) de ville permet à des patients chroniques sans couverture sociale de l’Île-de-Cayenne d’accéder à des soins de ville de premier recours (médecin généraliste, sage-femme, infirmiers, pharmaciens, laboratoires…) et d’être accompagnés dans l’ouverture de leurs droits ou la réactivation et réouverture de ceux-ci, grâce à des conventionnements avec l’assurance maladie. En outre, le dispositif garantit un paiement aux professionnels qui les reçoivent.

Mardi, l’ARS a organisé un comité de pilotage pour présenter plus en détails le dispositif. Outre l’Agence et Médecins du Monde, y ont participé des représentants de la Croix-Rouge française, de la CPTS Centre-littoral, de l’URPS infirmiers libéraux, de Guyane promotion santé, de la CGSS, de l’équipe mobile psychiatrie précarité (EMPP), de la Collectivité territoriale, d’Eurofins et des Pass hospitalières.

Depuis avril 2022, 389 patients ont été inclus dans la Pass de ville. Leur nombre est en hausse chaque année :

  • 41 en 2022 ;
  • 95 en 2023 ;
  • 138 en 2024 ;
  • Déjà 115 cette année.

Depuis 2023, seuls huit ont vu la CGSS refuser d’ouvrir leurs droits à la Sécurité sociale.

Les femmes représentaient près des deux tiers du public. Le créole haïtien était la langue la plus parlée par les patients (52 %), suivi de l’espagnol (19 %), du portugais (14 %) et du français (7 %). La très grande majorité avait entre 40 et 59 ans.

Médecins du Monde a également analysé les besoins de soins depuis le début de l’année. L’hypertension artérielle était le premier motif de consultation (33 %), suivie du diabète (30 %) et du cumul des deux (7 %). Les problèmes gestationnels, les pansements, les infections sexuellement transmissibles… représentent une part bien moindre (5 % ou moins). Les trois quarts du public ont été orientés vers les médecins généralistes (77 %), 39 % vers les pharmacies, 23 % vers les laboratoires et 7 % vers les infirmiers.

Outre que la quasi-totalité des patients ont vu leurs droits ouverts, la Pass de ville parvient également à les intégrer dans le système de ville puisque seuls 7 % l’ont à nouveau sollicité pour une nouvelle inclusion. C’est beaucoup moins qu’à la Pass hospitalière de Cayenne, où la moitié des personnes reviennent malgré l’ouverture de leurs droits.

Après la fin des candidatures dans trois semaines, l’ARS désignera le nouveau porteur de la Pass de ville fin octobre. Le premier semestre 2026 sera consacrée à la transmission par Médecins du Monde, pour un démarrage dans la deuxième moitié de l’année.

Plus de soixante professionnels partenaires dans l’Île-de-Cayenne

La Pass de ville réunit actuellement plus de soixante professionnels et structures dans l’Île-de-Cayenne. Lancée à Cayenne et Rémire-Montjoly en 2022, elle s’est étendue à Matoury en 2024. Les sages-femmes ont également rejoint le dispositif l’an dernier.

Aujourd’hui, y participent :

-            A Cayenne :

  • 5 cabinets de médecins généralistes ;
  • 2 sages-femmes ;
  • 6 pharmacies ;
  • 4 laboratoires d’analyses médicales ;
  • 2 cabinets de radiologie.

-            A Rémire-Montjoly :

  • 3 médecins généralistes ;
  • 1 pharmacie ;
  • 2 laboratoires d’analyses médicales.

-            A Matoury :

  • 1 médecin généraliste ;
  • 2 pharmacies ;
  • 2 laboratoires d’analyses médicales.

-            Plus de trente cabinets infirmiers.

Le prochain porteur de la Pass de ville aura la possibilité de l’étendre à d’autres communes.

Dr Jérémie Bouche : « Un dispositif qui a du sens »

Le Dr Jérémie Bouche, médecin libéral à Rémire-Montjoly, participe à la Pass de ville depuis son lancement en 2022. « C’est un dispositif utile, un dispositif qui a du sens. Il évite de surcharger la Pass hospitalière, qui l’est déjà. Cela permet de faire découvrir à certains patients qu’il existe, en ville, des cabinets de médecine générale, des infirmiers libéraux, des laboratoires. Ce sont des personnes qui seront amenées à utiliser le système de santé de ville. Je pense aussi que, pour des pathologies chroniques, ça coûte moins cher que l’hôpital. »

Le médecin écarte également les craintes exprimées par certains professionnels de ville. « Du point de vue du médecin, la principale crainte, c’est la surcharge administrative. Il faut mettre de côté les factures, dans l’attente de l’ouverture des droits. Mais ce sont des volumes très faibles. Certains mois, j’ai deux ou trois patients envoyés par la Pass de ville. Il suffit de mettre la facture dans une pochette et de la ressortir le jour où la médiatrice appelle pour annoncer que les droits sont ouverts. Ce n’est pas plus compliqué qu’avec nos patients en tiers payant, en CMU (couverture maladie universelle) ou AME (aide médicale d’Etat). Il ne faut pas craindre non plus un afflux de patients qui resteront au cabinet. Ce n’est pas plus que toutes les personnes qui se présentent parce qu’elles recherchent un médecin traitant. »

Enfin, s’agissant du risque que le patient n’obtienne pas l’ouverture de ses droits, le Dr Bouche souligne que « c’est très rare, puisqu’il y a déjà une présélection qui est opérée au départ ». Ces cas représentent 3 % des patients intégrés à la Pass de ville : 3 dossiers en 2023, 4 en 2024 et 1 en 2025. Le montant des factures est minime : moins de 70 euros l’an dernier, réglés dans ce cas par Médecins du Monde aux professionnels de santé concernés.

 

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