L’établissement et service d’aide par le travail, qui accueille quatre-vingt-deux usagers, a inauguré sa ferme pédagogique, mardi à Matiti. Elle se veut un prolongement de l’activité réalisée dans les ateliers de l’établissement. Dans les prochaines années, le grand public pourra la visiter.
Cela fait six mois que Stéphane Bourgeois travail à l’établissement et service d’aide par le travail (Esat) de l’Adapei, à Matiti. Alors qu’il fait visiter les serres de l’établissement, les légumineuses, les ignames, les corossoliers et autres poivrons n’ont aucun secret pour ce Cayennais, ancien élève du lycée agricole voisin. « Actuellement, avec la chaleur, tout est au ralenti. Mais l’herbe a tellement poussé ! Quand on fait de l’agriculture, c’est le désherbage, le plus fatigant », estime-t-il.
Plus loin, un de ses collègues fait découvrir les plantes médicinales – morenga, bilimbi – et, dans la serre voisine, les plantes ornementales comme certaines variétés de bananiers, ou encore un spécimen de basilic africain, « avec un fort goût de cannelle », dont un premier pied vient d’être planté. Autant de plantes que les salariés de l’Esat vendent régulièrement sur les marchés de Macouria et de l’Île-de-Cayenne. Dans leurs ateliers et leurs serres, ils ont déjà l’habitude de recevoir des visiteurs, qu’il s’agisse d’écoliers ou d’usagers d’autres établissements médico-sociaux. Dans les prochaines années, ils pourront également accueillir le grand public, dans la ferme pédagogique que l’Adapei a inaugurée mardi.
Cette ferme pédagogique se veut le prolongement des ateliers dans lesquels travaillent les quatre-vingt-deux usagers de l’Esat, comme l’explique Willy Rosamond, directeur du pôle insertion de l’Adapei. « Ce que nos usagers apprennent dans les ateliers, ils pourront le mettre en pratique à la ferme. On considère cette ferme comme un atelier de l’Esat. » Toute une palette de métiers sera donc représentée, de l’accueil des visiteurs jusqu’à la vente des jus, confitures, viandes et autres produits de la ferme. D’autres usagers seront chargés de l’entretien des espaces ou de la prise en charge des animaux. Mardi, les deux ânes postés à l’entrée avait déjà un certain succès auprès des invités.
« Le handicap n’est pas une fin en soi, rappelle Blaise Joseph-François, directeur général de l’Adapei, dans ce reportage de Guyane la 1ère (à compter de 10’50). Avec leur différence, les usagers sont compétents et engagés. Ils font vivre au quotidien cette exploitation et alimentent bon nombre d’espaces, notamment en grande distribution. »
L’idée de cette ferme pédagogique avait émergé il y a bientôt dix ans, dans la tête de Cécile Minne, ancienne directrice du pôle insertion de l’Adapei. Le but est de faire la promotion auprès du public du patrimoine agricole du territoire, des métiers de l’agriculture, des travailleurs en situation de handicap et des ateliers de l’Esat. Cette ferme représente un investissement de près d’un million d’euros, financés par l’Agence régionale de santé et la Collectivité territoriale. Les visiteurs pourront se promener à travers le pâturage, l’arborétum, le jardin sensoriel, les aires de jeux, entre les enclos et jouer au minigolf. Les usagers de l’Esat vont désormais s’atteler à réaliser tous ces aménagements et laisser le temps aux plantes de pousser. Les premiers visiteurs pourraient être accueillis dans deux ans. Avant cela, le pôle insertion de l’Adapei organisera des portes ouvertes de ses établissements le 18 novembre, à l’occasion des 20 ans de l’Esat de Matiti.
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